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Des pavements antiques aux décorations des cafés 1900, des frises

Publié le 13/11/2013

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Des pavements antiques aux décorations des cafés 1900, des frises géométriques sur le sol des villas gallo-romaines du sud de la France aux figures hiératiques qui défilent sur les murs des basiliques de Ravenne, la mosaïque sait produire des effets décoratifs précieux ou acquérir une grande force expressive. Paradoxalement, jamais le spectateur ne l'apprécie autant que lorsqu'il perçoit les mille fragments qui en forment la surface. Elle séduit quand elle ne masque pas les contraintes que lui impose sa technique, alors qu'elle perd de son charme quand elle rivalise avec la peinture. La mosaïque est l'assemblage, au moyen d'un mortier, de petits fragments en pierre, en marbre, en pâte de verre ou en terre cuite, étroitement juxtaposés et constituant un revêtement pour une surface plane ou courbe ; ils servaient initialement à protéger les édifices des altérations dues à l'eau. Parfois substitut du tapis, la mosaïque peut en présenter les motifs. Le mot vient du latin musivum, qui désignait un type de revêtement dans la décoration des « grottes des muses » (musaea) pendant la République romaine. La majorité des témoignages laissés, tels que ceux de Sénèque et de Pline, provient de l'Italie antique et des provinces de l'Empire romain. Très vite, on utilisa la mosaïque dans les piscines, thermes, fontaines, latrines, bateaux, et pour décorer des murs, des voûtes, et même des sarcophages. Il existe ainsi deux catégories principales de mosaïques : les pavements (opus tessellatum) et les murs (opus musivum) ; mais il existe également l'opus sectile, espèce de parquet de marbre amovible, tels ceux que César fit transporter lors de ses campagnes pour paver le sol de sa tente. Complétez votre recherche en consultant : Les livres Mari, page 3043, volume 6 Des peintures de pierre Les mosaïstes ont rarement signé leurs oeuvres. L'histoire de la mosaïque est jalonnée de tentatives pour trouver des artifices techniques susceptibles de pallier les inconvénients de l'hétérogénéité des cubes, afin d'obtenir l'impression optique de fondu progressif des plans, et rivaliser ainsi avec la peinture. Parmi les plus anciens exemples, les pavements des cours des palais assyriens, datés du XIe siècle avant notre ère, étaient constitués de gros galets roulés noirs et blancs. On retrouve ce type de décoration à Gordion (Phrygie) au VIIIe siècle avant J.-C. Cette technique primitive apparut en Grèce entre la fin du Ve et le IIIe siècle avant J.-C. En Macédoine, des mosaïstes ajoutèrent de minces lames de plomb pour souligner les figures. Une autre technique, l'opus vermiculatum, consistait à utiliser des fragments de pierre ou de marbre préalablement taillés pour s'emboîter les uns dans les autres. Au IIIe siècle avant J.-C., à Alexandrie, naquit la vraie mosaïque, qui se répandit dans le monde gréco-romain. Certaines mosaïques purement décoratives étaient constituées de cubes polychromes, ou tesselles : d'où le nom d'opus tessellatum. De nombreux emblemata, ornements d'Alexandrie représentant des thèmes hellénistiques, parvinrent à Rome et dans les palais de Pompéi. La mosaïque en noir et blanc (calcaire et marbre) devint rapidement caractéristique. Complétez votre recherche en consultant : Les corrélats Alexandrie marbre - 1.GÉOLOGIE Pompéi - Un témoignage de la vie antique Les livres Archimède, page 318, volume 1 Les différents styles de la mosaïque romaine Le « style fleuri », fait de courbes et de feuillage, qui naquit au IIe siècle après J.-C., marqua le grand tournant, puis d'autres innovations vinrent d'Afrique. Dans les provinces de Gaule, on adopta la mosaïque dès le Ier siècle après J.-C., et l'originalité gallo-romaine se manifesta à Lyon et à Vienne, avec un art du fleuron et de la polychromie associée au noir et blanc. Du IVe au VIe siècle, les ateliers d'Aquitaine s'illustrèrent par le décor végétal polychrome. En Germanie, les ateliers de Trèves et de Cologne étaient plus classiques ; ceux de Bretagne affichaient une certaine excentricité et ceux d'Espagne demeuraient très proches de Rome. L'école africaine fut la plus féconde, avec des styles fleuris ou illustrant le thème des mers poissonneuses. Les sujets mythologiques furent traités avec une grande liberté, tout comme les scènes de chasse ou les scènes rupestres. Les quarante mosaïques polychromes de Timgad (en Algérie) sont d'un raffinement unique, avec des acanthes, des arabesques ressortant sur des fonds noirs. L'art de la mosaïque permit de conserver l'homogénéité du répertoire classique gréco-romain à travers tout l'Empire, malgré les variantes et les tendances régionales. Ainsi, les provinces d'Orient rejetaient la bichromie noir et blanc ; la mosaïque y est plus proche de la peinture et illustre souvent des thèmes issus de la littérature ou de la poésie. Pour réaliser des motifs figuratifs, l'artiste peignait une esquisse sur le ciment frais. Pour les motifs géométriques des pavements, on utilisait des gabarits ou des tracés préparatoires incisés dans le mortier. Les poseurs de cubes avaient leur spécialité : la pose finie, ils procédaient au ponçage pour assurer une planéité parfaite. Les emblemata étaient des panneaux transportables exécutés en atelier. Complétez votre recherche en consultant : Les corrélats décoratifs (arts) Italie - Arts - Beaux-arts - L'Antiquité Piazza Armerina Timgad Les livres gladiateur, page 2174, volume 4 Méditerranée - embarcation carthaginoise, mosaïque de pavement à Ostie, page 3128, volume 6 mobilier - lit romain figuré sur une mosaïque de Carthage, page 3236, volume 6 mosaïque - la bataille d'Issos,, page 3306, volume 6 mosaïque - pavement de résidence romaine, mosaïque provenant de Baccano, page 3307, volume 6 mosaïque - restauration sur un site romain, page 3309, volume 6 Neptune, page 3409, volume 6 Ostie, page 3641, volume 7 Piazza Armerina, page 3894, volume 7 Ravenne, page 4244, volume 8 Rome - scènes sur le Nil, page 4464, volume 8 Théodoric le Grand, page 5155, volume 9 campagne - le labour et les semailles , mosaïque romaine de Saint-Romain-enGal, IIIe siècle, page 833, volume 2 découverte du monde - Ulysse et les sirènes, page 1400, volume 3 Italie - l'atrium de la maison de Neptune et Amphitrite, à Herculanum (aujourd'hui Ercolano), page 2620, volume 5 Italie - Mosaïque de la villa Casale, à Piazza Armerina (Sicile), page 2625, volume 5 La mosaïque chrétienne Entre la fin du IVe siècle et le VIIe siècle, la mosaïque connut une évolution avec la diffusion du christianisme et les invasions arabes. Le poids de la tradition classique resta néanmoins considérable. L'iconographie religieuse, qui, en raison de son caractère sacré, ne pouvait être foulée aux pieds, fut représentée sur les murs par l'intermédiaire de la mosaïque, plus résistante que la fresque. On utilisait surtout des tesselles de verre polychrome et particulièrement des cubes dorés, obtenus en plaçant une fine feuille d'or sur la masse translucide, recouverte ensuite d'une vitrification légère. La mosaïque reflétait ainsi symboliquement la lumière de Dieu. L'une des plus anciennes mosaïques chrétiennes (vers 250) a été découverte dans une tombe sous Saint-Pierre de Rome. Les représentations se fondent sur les textes sacrés, mais le répertoire païen demeure en partie. À Constantinople, nouveau centre de l'Empire et de la chrétienté, en Syrie, en Palestine, l'art de la mosaïque s'épanouit. Les motifs rotatifs, ainsi qu'une tendance à l'abstraction caractérisent les pavements d'église ou les demeures d'Antioche. Les motifs géométriques sont proches des tissus et des tapis sassanides. Complétez votre recherche en consultant : Les corrélats Tabgha Les livres mosaïque - abside de l'église de Germigny-les-Prés, page 3308, volume 6 mosaïque - abside de la chapelle Palatine de Palerme, page 3308, volume 6 Rome - façade de la basilique Sainte-Marie-Majeure, page 4465, volume 8 Byzance et l'Occident médiéval Les plus célèbres mosaïques byzantines du VIe siècle sont conservées à Ravenne (portraits de Justinien et de Théodora à la basilique San Vitale, les Paraboles du Christ à Sant' Apollinare Nuovo). Les écoles régionales byzantines sont très diverses et les oeuvres furent restaurées à différentes époques. L'usage des fonds d'or est cependant un aspect majeur de la nouvelle iconographie. Si les fragments authentiques du XIe siècle sont rares (nombre d'entre eux furent rapportés en 1204 après le sac de Constantinople), la basilique SaintMarc à Venise abrite des chefs-d'oeuvre de la mosaïque byzantine des XIIe et XIIIe siècles. Pendant tout le Moyen Âge, abbayes et églises ont perpétué cet art hérité de l'Antiquité tardive. Les vieux schémas géométriques et entrelacs se retrouvent dans le baptistère de l'église Sainte-Croix de Poitiers. La chambre de la fille de Guillaume le Conquérant est pavée d'une mosaïque montrant une carte du monde avec les quatre fleuves du Paradis. La technique n'a pas changé depuis l'âge classique, mais la taille des éléments augmente. Les matériaux antiques sont récupérés, retaillés. La « cosmatesque » est une technique proche qui apparut à la fin du XIIe siècle : les éléments taillés de formes géométriques remplacèrent les cubes divers qui formaient la composition. Complétez votre recherche en consultant : Les corrélats Byzance - Beaux-arts - Introduction Cavallini Pietro Daphni Gaddi - Gaddi Gaddo Monreale Poitiers Ravenne Saint-Marc (place) Théodora Les médias mosaïque - premières mosaïques byzantines Les livres christianisme - la basilique Sant'Apollinare in Classe, de Ravenne, consacrée en 549, page 1093, volume 2 Jésus-Christ, page 2688, volume 5 mosaïque - basilique San Vitale, à Ravenne, dame de la suite de l'impératrice Théodora, page 3306, volume 6 mosaïque - basilique San Vitale de Ravenne, page 3307, volume 6 mosaïque - grande mosquée des Omeyyades, à Damas, page 3308, volume 6 Ur, page 5352, volume 10 Byzance - Justinien entouré des dignitaires de sa cour (mosaïque de San Vitale à Ravenne), page 788, volume 2 Byzance - l'impératrice Théodora (mosaïque de San Vitale à Ravenne), page 789, volume 2 De la Renaissance à l'époque moderne Avec ses grands maîtres mosaïstes, Florence fut la plaque tournante au XVe siècle. Au lieu de la sinopia dessinée au pinceau sur le ciment de pose, le nouveau procédé de composition était le spolvero : la projection de poudres de couleur à travers les trous du carton préparatoire. Laurent de Médicis, avec son goût pour les pierres dures, encouragea cet art. Dès le XVIe siècle, Venise retrouva sa suprématie, et l'histoire de la mosaïque se confondit alors plus étroitement encore avec celle de la peinture. En 1731, l'invention de cubes artificiels en pâte colorée par des pigments permit enfin d'atteindre les effets inventés par les peintres. Une autre technique, la scagliola, sorte de mastic dans lequel on coulait une pâte colorée, tendit aussi à supprimer les inconvénients de l'hétérogénéité des tesselles. L'École impériale de mosaïque fut fondée à Paris en 1804. En Russie, un établissement impérial fut également créé à Saint-Pétersbourg dès 1850. Complétez votre recherche en consultant : Les corrélats Baldovinetti Alessio Bianchini Domenico Cimabue (Cenni di Pepo, dit) Florence - Une exceptionnelle ville d'art - Peinture et sculpture Médicis Venise - La peinture à Venise De grandes innovations techniques Le procédé de pose indirecte, déjà pratiqué par les mosaïstes romains en Bretagne, fut remis à l'honneur : il permit de composer, en atelier, des éléments sur un support de papier. Le gain de temps obtenu par la transposition de panneaux déjà préparés était considérable. Charles Garnier adopta cette technique pour décorer l'Opéra de Paris : plus de 300 m2 furent couverts en quatre mois. Ce succès se répercuta sur d'autres édifices publics (églises à Marseille, Lyon, Montmartre...). Garnier imposa la création d'une école de mosaïque en 1876. Mais c'est surtout dans le Frioul que l'impulsion fut forte ; de nombreux émules de Facchina répandirent cet art dans le monde entier. La tesselle moulée en émail ou en grès fut une des innovations de l'Art nouveau. L'invention de l'émail industriel permit d'obtenir des éléments standardisés. Cette innovation fut promue par J.-F. Bapterosses dans son atelier des Émaux de Briare (Loiret). Le tailleur de tesselles perdit alors son rôle déterminant. Le grès cérame, très dur, constitua un nouveau matériau. Le développement de l'hygiène, de l'hydrothérapie et des villes d'eaux a constitué d'importants débouchés pour la mosaïque jusqu'à la Seconde Guerre mondiale. Malgré l'industrialisation des procédés, la mosaïque est restée un art jusque dans les années trente. De grands artistes, tels Braque, Matisse, ont transposé certaines de leurs toiles en mosaïque ou ont fait oeuvre de créateurs. Complétez votre recherche en consultant : Les corrélats Art nouveau Braque Georges émail Garnier Charles Matisse Henri Opéra de Paris Les livres mosaïque - la tour du Mariage, à Darmstadt (1907), page 3309, volume 6 Complétez votre recherche en consultant : Les indications bibliographiques C. Bertelli (sous la direction de), les Mosaïques, Bordas, Paris, 1993 (1989). H. Lavagne, la Mosaïque, « Que sais-je ? », PUF, Paris, 1987. F. Rossi, la Mosaïque, peinture de pierre, Bibliothèque des arts, Paris-Lausanne, 1971.

« Archimède, page 318, volume 1 Les différents styles de la mosaïque romaine Le « style fleuri », fait de courbes et de feuillage, qui naquit au II e siècle après J.-C., marqua le grand tournant, puis d'autres innovations vinrent d'Afrique.

Dans les provinces de Gaule, on adopta la mosaïque dès le I er siècle après J.-C., et l'originalité gallo-romaine se manifesta à Lyon et à Vienne, avec un art du fleuron et de la polychromie associée au noir et blanc.

Du IV e au VI e siècle, les ateliers d'Aquitaine s'illustrèrent par le décor végétal polychrome.

En Germanie, les ateliers de Trèves et de Cologne étaient plus classiques ; ceux de Bretagne affichaient une certaine excentricité et ceux d'Espagne demeuraient très proches de Rome.

L'école africaine fut la plus féconde, avec des styles fleuris ou illustrant le thème des mers poissonneuses.

Les sujets mythologiques furent traités avec une grande liberté, tout comme les scènes de chasse ou les scènes rupestres.

Les quarante mosaïques polychromes de Timgad (en Algérie) sont d'un raffinement unique, avec des acanthes, des arabesques ressortant sur des fonds noirs.

L'art de la mosaïque permit de conserver l'homogénéité du répertoire classique gréco-romain à travers tout l'Empire, malgré les variantes et les tendances régionales.

Ainsi, les provinces d'Orient rejetaient la bichromie noir et blanc ; la mosaïque y est plus proche de la peinture et illustre souvent des thèmes issus de la littérature ou de la poésie. Pour réaliser des motifs figuratifs, l'artiste peignait une esquisse sur le ciment frais.

Pour les motifs géométriques des pavements, on utilisait des gabarits ou des tracés préparatoires incisés dans le mortier.

Les poseurs de cubes avaient leur spécialité : la pose finie, ils procédaient au ponçage pour assurer une planéité parfaite.

Les emblemata étaient des panneaux transportables exécutés en atelier. Complétez votre recherche en consultant : Les corrélats décoratifs (arts) Italie - Arts - Beaux-arts - L'Antiquité Piazza Armerina Timgad Les livres gladiateur, page 2174, volume 4 Méditerranée - embarcation carthaginoise, mosaïque de pavement à Ostie, page 3128, volume 6 mobilier - lit romain figuré sur une mosaïque de Carthage, page 3236, volume 6 mosaïque - la bataille d'Issos,, page 3306, volume 6 mosaïque - pavement de résidence romaine, mosaïque provenant de Baccano, page 3307, volume 6 mosaïque - restauration sur un site romain, page 3309, volume 6 Neptune, page 3409, volume 6 Ostie, page 3641, volume 7 Piazza Armerina, page 3894, volume 7 Ravenne, page 4244, volume 8 Rome - scènes sur le Nil, page 4464, volume 8 Théodoric le Grand, page 5155, volume 9 campagne - le labour et les semailles , mosaïque romaine de Saint-Romain-en- Gal, IIIe siècle, page 833, volume 2 découverte du monde - Ulysse et les sirènes, page 1400, volume 3 Italie - l'atrium de la maison de Neptune et Amphitrite, à Herculanum (aujourd'hui Ercolano), page 2620, volume 5 Italie - Mosaïque de la villa Casale, à Piazza Armerina (Sicile), page 2625,. »

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