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fantastique, n.

Publié le 27/10/2013

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fantastique, n.m., genre artistique ou littéraire caractérisé par l'intrusion de phénomènes surnaturels dans la réalité quotidienne. Le fantastique dans les beaux-arts. L'art fantastique révèle une dimension de la réalité qui prend en défaut le bon sens. Il échappe au principe de réalité et se reconnaît au sentiment d'étrangeté qu'il engendre. Face à un monde qui demeurait en grande partie inconnu, l'Antiquité et le Moyen Âge ont imaginé l'existence de chimères, de sphinx, de dragons... Les êtres les plus invraisemblables pouvaient faire irruption dans le monde quotidien. Ce bestiaire contient encore aujourd'hui le répertoire fantastique le plus courant. L'au-delà alimentait également les pires craintes. Un sujet comme la tentation de saint Antoine a donné lieu aux plus grandes débauches de l'imagination (Breughel l'Ancien). L'univers de Jérôme Bosch, peuplé d'êtres hybrides, constitue un des premiers sommets de cet art. Dégagées de leur contexte historique, ces figures semblent naître de l'inconscient. Ainsi, l'art fantastique révélerait le fond obscur des êtres. L'éloignement rend fantastiques certains êtres mythologiques d'Orient. L'Occidental y projette ses frayeurs et trouve une parenté chez certains artistes orientaux (Hokusai, les Cent Contes) qui ont représenté les puissances invisibles, les fantômes ou la mort. Le fantastique recherche ce qui échappe à la raison ; il privilégie la folie, l'excès, la mélancolie. Il participe de la fascination morbide de certains maniéristes et des visions architecturales de Monsu Desiderio. Parmi les créations les plus abouties du fantastique se trouve l'oeuvre graphique de deux écrivains : William Blake peignit un univers délivré des limites de la raison, alors que Victor Hugo fit surgir des apparitions des taches d'encre. Mais le fantastique négligea parfois la restitution de visions insoutenables pour se contenter d'en montrer l'effet sur des visages hallucinés (Kate la folle, de Johann Heinrich Füssli). Le romantisme trouva dans le fantastique une de ses principales veines d'inspiration (Arnold Böcklin). Par ailleurs, de Charles Meryon à Rodolphe Bresdin et Odilon Redon, la gravure fut une technique propice à susciter des visions. Cette imagination ne s'est jamais exercée gratuitement ; les Caprices de Francisco de Goya développaient notamment une critique des superstitions. C'était également la meilleure façon de rendre sensibles les forces souterraines, le temps qui dévore les hommes (Saturne, de Goya) et la hantise de la mort (Alfred Kubin). Cette manifestation d'un monde invisible au sein de la réalité produit l'ambiguïté du fantastique, qui représente des êtres de fantaisie avec réalisme (Salvador Dalí par exemple) ou qui suggère le mystère d'un monde où les apparences sont sauves (Paul Delvaux...). Cette part de réalisme dans le fantastique le distingue du merveilleux et le rapproche du surréalisme ; certains êtres, de Max Ernst entre autres, illustrent le fantastique qui persiste, peuplé d'êtres chimériques, au coeur du monde moderne. Complétez votre recherche en consultant : Les livres fantastique - Fantôme d'une puce, page 1863, volume 4 fantastique - le Cyclope, page 1863, volume 4 Le fantastique en littérature. « Porte dévergondée « pour André Pieyre de Mandiargues, la littérature fantastique embrasse des formes diverses qui vont des légendes de l'aube des temps et des religions archaïques jusqu'à certains aspects de la science-fiction, en passant par le romantisme, le gothique, l'orientalisme et le récit d'épouvante. Les morts vivants, les êtres transformés et les créatures hybrides, les manoirs hantés et les souterrains labyrinthiques, les deuils incertains et les naissances impies... : cet univers de violence, insidieuse ou terrifiante, a trouvé sa terre d'élection dans les pays de langue anglaise, Grande-Bretagne (Mary Shelley, Arthur Machen, Lafcadio Hearn, William Hope Hodgson, John Buchan, Algernon Blackwood, Walter Scott, Robert Louis Stevenson), Irlande (Joseph Sheridan Le Fanu, Bram Stoker, Fitz-James O'Brien, Lord Dunsany, Oscar Wilde), États-Unis (Charles Brockden Brown, Edgar Allan Poe, Ambrose Bierce, Howard Phillips Lovecraft, John Ronald Reuel Tolkien), et son âge d'or au XVIIIe et, surtout, au XIXe siècle. Le roman gothique, d'inspiration souvent italienne ou espagnole (Inquisition oblige), est resté typiquement britannique. Horace Walpole, en 1764, lança avec le Château d'Otrante un mouvement que rallièrent Ann Radcliffe, Monk Lewis et l'Irlandais Charles Robert Maturin. Il n'est pas jusqu'à Sade qui ne se soit inspiré de cette « mode « pour sa Justine . Avec ses décors oniriques, ses sanglantes frénésies, son goût pour le nocturne, son sens de l'expiation, le gothique rejoignait le premier romantisme allemand du Sturm und Drang. Puis, sous l'influence de William Shakespeare, on prit goût aux légendes médiévales et au folklore fantastique dont les compilations de Johann Gottfried Herder et la Légende du roi des aulnes de Goethe furent le point d'orgue. Le romantisme avec sa dévotion pour l'homme seul, fragile, menacé, victime, trouva dans le fantastique son ultime profondeur (Achim von Arnim, les frères Grimm, Friedrich de La Motte-Fouqué, Ernst Theodor Amadeus Hoffmann, Gustav Meyrink pour l'Allemagne ; Charles Nodier, Prosper Mérimée, Théophile Gautier, Erckmann-Chatrian, Auguste Villiers de L'Isle-Adam pour la France), le tout sous la grande ombre du Faust de Goethe. Enfin, l'orientalisme trouva sa source au début du XVIIIe s iècle dans la traduction des M ille et Une Nuits . De William Beckford à Lovecraft, en passant par Lord Dunsany, il révéla des contrées inouïes et des magies inédites. Peu homogène, la littérature fantastique doit encore compter avec quelques brillantes individualités, qui l'ont poursuivie ou enrichie : Guy de Maupassant et Honoré de Balzac, H. G. Wells et Joseph Rudyard Kipling, Wac?aw Potocki, Jean Ray, Maurice Renard, Ewers, André Pieyre de Mandiargues, Dino Buzzati, Jorge Luis Borges, Julio Cortázar... Sans oublier les petits maîtres comme, en France, Marcel Béalu, Bouquet, Seignolle, ni le fantastique yiddish (le Golem, le Dibbouk), qui influença la littérature d'Europe centrale et, en particulier, Franz Kafka. Complétez votre recherche en consultant : Les corrélats Hellens (Frédéric Van Ermenghem, dit Franz) Potocki - Potocki Jan roman - La pluralité des romans science-fiction - La littérature de science-fiction Les livres fantastique - le Double assassinat de la rue Morgue, page 1863, volume 4 Le fantastique au cinéma. Le cinéma a trouvé dans le fantastique sa pâture idéale, dans la mesure où l'imagination peut s'y donner libre cours. Ira-t-on jusqu'à dire que tout film comporte une part de fantastique ? L'arrivée d'un train en gare de La Ciotat, filmée en 1895 par Louis Lumière, effrayait les premiers spectateurs... Mais c'est là une conception trop extensive du genre. Limitons-nous à quelques créateurs privilégiés, qui ont su dévoiler le mystérieux. À l'époque du muet, les Allemands étaient passés maîtres dans cet art : des films tels que le Cabinet du Dr Caligari (1919), Nosferatu le vampire (1922) ou le cycle des Dr Mabuse (1922), de Fritz Lang, ont donné le la de ces « symphonies de l'horreur «. Au début du parlant, l'Amérique a pris le relais, avec Freaks (1932), la Chasse du comte Zaroff (1932), l'Île du Dr Moreau (1932), les Poupées du diable (1936). Dans les années cinquante, les Britanniques et les Italiens ont renouvelé le genre dans une optique romantique (et souvent avec l'apport de la couleur) : citons le Cauchemar de Dracula (1958), de Terence Fisher le Voyeur (1959), de Michael Powell le Masque du démon (1960), de Mario Bava. Après la vision burlesque de Roman Polanski (le Bal des vampires, 1967), le Canadien David Cronenberg a jeté plus récemment, avec Faux semblants (1989), les bases d'une sorte de « fantastique intérieur «. Le fantastique à l'écran trouve son plein accomplissement lorsqu'il est transcendé par la poésie. À cet égard, les réussites les plus significatives sont la Nuit du chasseur ( 1955), unique et superbe film de l'acteur Charles Laughton, et les Yeux sans visage ( 1960), du Français Georges Franju. La science-fiction, autre avatar du fantastique, a connu, avec le progrès scientifique et technologique de la seconde moitié du XX e siècle, un essor auquel le cinéma a largement contribué. Voir aussi le dossier science-fiction. Complétez votre recherche en consultant : Les corrélats Royaume-Uni - Arts - Cinéma - Des périodes fastes science-fiction - Le cinéma de science-fiction - Racines fantastiques Les livres fantastique - Nosferatu, fantôme de la nuit, page 1863, volume 4 Sjöström Victor, page 4798, volume 9 Wiene Robert - le Cabinet du docteur Caligari, page 5617, volume 10 affiche - Affiche pour le film Metropolis, de Fritz Lang, page 52, volume 1 Allemagne - Nosferatu le Vampire, page 165, volume 1 Complétez votre recherche en consultant : Les corrélats Allemagne - Arts Blake William Bosch Jheronimus (ou Jérôme) Burton Tim Buzzati Dino Cronenberg David Dalí Salvador effets spéciaux expressionnisme - L'expressionnisme cinématographique - Les surgeons d'un style Franju Georges Füssli Johann Heinrich Goya (Francisco de Goya y Lucientes, dit Francisco de) Hoffmann Ernst Theodor Wilhelm Hokusai Katsushika Laughton Charles Lovecraft Howard Phillips Mérimée Prosper merveilleux Meyrink Gustav Pieyre de Mandiargues André Poe Edgar Allan roman - La pluralité des romans roman - La quête d'une identité Royaume-Uni - Arts - Cinéma - Des périodes fastes science-fiction - La littérature de science-fiction science-fiction - Le cinéma de science-fiction surréalisme - Le surréalisme en art symbolisme

« Le roman gothique, d'inspiration souvent italienne ou espagnole (Inquisition oblige), est resté typiquement britannique.

Horace Walpole, en 1764, lança avec le Château d'Otrante un mouvement que rallièrent Ann Radcliffe, Monk Lewis et l'Irlandais Charles Robert Maturin.

Il n'est pas jusqu'à Sade qui ne se soit inspiré de cette « mode » pour sa Justine . Avec ses décors oniriques, ses sanglantes frénésies, son goût pour le nocturne, son sens de l'expiation, le gothique rejoignait le premier romantisme allemand du Sturm und Drang. Puis, sous l'influence de William Shakespeare, on prit goût aux légendes médiévales et au folklore fantastique dont les compilations de Johann Gottfried Herder et la Légende du roi des aulnes de Goethe furent le point d'orgue.

Le romantisme avec sa dévotion pour l'homme seul, fragile, menacé, victime, trouva dans le fantastique son ultime profondeur (Achim von Arnim, les frères Grimm, Friedrich de La Motte-Fouqué, Ernst Theodor Amadeus Hoffmann, Gustav Meyrink pour l'Allemagne ; Charles Nodier, Prosper Mérimée, Théophile Gautier, Erckmann-Chatrian, Auguste Villiers de L'Isle-Adam pour la France), le tout sous la grande ombre du Faust de Goethe.

Enfin, l'orientalisme trouva sa source au début du XVIII e siècle dans la traduction des Mille et Une Nuits .

De William Beckford à Lovecraft, en passant par Lord Dunsany, il révéla des contrées inouïes et des magies inédites. Peu homogène, la littérature fantastique doit encore compter avec quelques brillantes individualités, qui l'ont poursuivie ou enrichie : Guy de Maupassant et Honoré de Balzac, H.

G.

Wells et Joseph Rudyard Kipling, Wac ław Potocki, Jean Ray, Maurice Renard, Ewers, André Pieyre de Mandiargues, Dino Buzzati, Jorge Luis Borges, Julio Cortázar...

Sans oublier les petits maîtres comme, en France, Marcel Béalu, Bouquet, Seignolle, ni le fantastique yiddish (le Golem, le Dibbouk), qui influença la littérature d'Europe centrale et, en particulier, Franz Kafka. Complétez votre recherche en consultant : Les corrélats Hellens (Frédéric Van Ermenghem, dit Franz) Potocki - Potocki Jan roman - La pluralité des romans science-fiction - La littérature de science-fiction Les livres fantastique - le Double assassinat de la rue Morgue, page 1863, volume 4 Le fantastique au cinéma. Le cinéma a trouvé dans le fantastique sa pâture idéale, dans la mesure où l'imagination peut s'y donner libre cours.

Ira-t-on jusqu'à dire que tout film comporte une part de fantastique ? L'arrivée d'un train en gare de La Ciotat, filmée en 1895 par Louis Lumière, effrayait les premiers spectateurs...

Mais c'est là une conception trop extensive du genre. Limitons-nous à quelques créateurs privilégiés, qui ont su dévoiler le mystérieux.

À l'époque du muet, les Allemands étaient passés maîtres dans cet art : des films tels que le Cabinet du D r Caligari (1919), Nosferatu le vampire (1922) ou le cycle des D r Mabuse (1922), de Fritz Lang, ont donné le la de ces « symphonies de l'horreur ».

Au début du parlant, l'Amérique a pris le relais, avec Freaks (1932), la Chasse du comte Zaroff (1932), l'Île du Dr Moreau (1932), les Poupées du diable (1936).

Dans les années cinquante, les Britanniques et les Italiens ont renouvelé le genre dans une optique romantique (et souvent avec l'apport de la couleur) : citons le Cauchemar de Dracula (1958), de Terence Fisher le Voyeur (1959), de Michael Powell le Masque du démon (1960), de Mario Bava.

Après la vision burlesque de Roman Polanski ( le Bal des vampires , 1967), le Canadien David Cronenberg a jeté plus récemment, avec Faux semblants (1989), les bases d'une sorte de « fantastique intérieur ». Le fantastique à l'écran trouve son plein accomplissement lorsqu'il est transcendé par la poésie.

À cet égard, les réussites les plus significatives sont la Nuit du chasseur (1955), unique et superbe film de l'acteur Charles Laughton, et les Yeux sans visage (1960), du Français Georges Franju.

La science-fiction, autre avatar du fantastique, a connu, avec le progrès scientifique et technologique de la seconde moitié du XX e siècle, un essor auquel le cinéma a largement contribué. Voir aussi le dossier science-fiction .. »

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