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Glossaire j'y serre mes gloses, œuvre de Michel Leiris

Publié le 18/01/2019

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leiris

Glossaire j'y serre mes gloses, œuvre de Michel Leiris (1939). Le moins raisonné, sans doute, mais le plus résonnant des dictionnaires : les définitions qu'il propose (le titre donne l'exemple) ont l'innocence cousue de fil blanc des comptines et l'obscénité incongrue des contrepèteries. Mais peut-on même

 

appeler définitions ces épellations incontrôlées qui prennent les mots à la lettre, les démultiplient, en ralentissent l'écho au maximum ? Leiris a reconnu ce que ces « jeux de mots lyriques », comme il les appelle, doivent aux exemples de Robert Desnos et de Marcel Duchamp. Les calligrammes (d'Apollinaire) et les anagrammes (rousséliens ou non) ne sont pas loin non plus. C'est dans la Révolution surréaliste (avril, juillet, octobre 1924 et mars 1925) que ces apophtegmes désopilants ont paru pour la première fois. On ne s'étonnera donc pas de voir le Dictionnaire abrégé du surréalisme — où Leiris a d'ailleurs son entrée : « Écrivain et poète surréaliste de 1924 à 1929 (le Point cardinal, Glossaire) » — reprendre, en 1938, un certain nombre d'entre eux. C'est en 1939 que leur ensemble est recueilli, dans un volume illustré par André Masson (et dédicacé à Robert Desnos), à la galerie Simon. Dans le prolongement de la même lexicographie buissonnière un autre recueil paraîtra, en 1956, sous le titre de Bagatelles végétales. Ces deux plaquettes seront reprises et intégrées en 1969 au volume Mots sans mémoire.

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