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Mentionnés par les historiens grecs dès le Ve siècle avant J.

Publié le 24/10/2013

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Mentionnés par les historiens grecs dès le Ve siècle avant J.-C., les Celtes occupent une grande partie de l'Europe jusqu'à la conquête romaine. Aux IV e et III e siècles avant J.-C., ils font irruption dans le domaine méditerranéen et s'installent à la périphérie des mondes grec, étrusque et romain. Malgré cette proximité, ils conservent une culture originale, dont l'archéologie permet de retrouver les vestiges : un art décoratif, une mythologie, un humanisme et des artisanats propres à l'Europe tempérée à la fin du I er millénaire avant notre ère. Les premiers signes de l'existence d'une entité culturelle celtique apparurent à la fin de l'âge du bronze. Au IIe millénaire avant J.-C., une langue celtique se distingua à l'intérieur de la famille des langues indo-européennes. Elle était parlée dans les régions situées au nord des Alpes, dans une partie de la péninsule Ibérique et en Italie du Nord. Les données archéologiques indiquent l'existence, dès cette époque, d'une communauté culturelle se répartissant parmi les populations d'Europe centrale (est de la France, Suisse, sud de l'Allemagne). Il s'agit d'abord de la culture Rhin-Suisse-France orientale de l'âge du bronze final, vers 1000 avant J.-C. ; puis, dans la première moitié du dernier millénaire, de la culture hallstattienne occidentale (tirant son nom du village de Hallstatt, en Autriche). Au VIe siècle avant J.-C., de petites principautés s'organisèrent dans toute cette région. Les familles aristocratiques qui étaient à leur tête se regroupèrent autour d'agglomérations fortifiées et se firent enterrer avec leurs richesses dans de vastes monuments funéraires, parfois regroupés en cimetières dynastiques. Ces seigneurs entretenaient des relations privilégiées avec les cités grecques et étrusques d'Italie. Ils jouaient le rôle d'intermédiaires commerciaux entre l'Europe du Nord et la Méditerranée. Les relations commerciales et culturelles se multiplièrent et l'Europe centrale prit sa place dans l'histoire. Les Celtes face au monde antique C'est en effet à la fin du VIe siècle et au Ve siècle avant J.-C. que les auteurs grecs (Hécatée de Milet et Hérodote) mentionnèrent l'existence de peuples au nord des Alpes, parmi lesquels figurent les Celtes (Keltoi en grec). C'est aussi à cette époque que les anciennes principautés se désagrégèrent. L'unité culturelle des régions hallstattiennes occidentales fut préservée, mais les centres du pouvoir s'y déplacèrent vers des régions plus septentrionales. Du point de vue archéologique, ces transformations se traduisirent par l'apparition de la culture laténienne (tirant son nom du site de La Tène, en Suisse, où elle fut identifiée au XIXe siècle). La plupart des caractères originaux de la culture celtique existaient déjà à la fin du Ve siècle : art décoratif original, culture essentiellement orale (on ne connaît pas de littérature celtique avant la conquête romaine), panthéon et bestiaire mythiques, armement et art militaire. Jusqu'à cette époque, le monde celtique était essentiellement terrestre et fluvial. Il s'organisait autour du cours supérieur de quelques grands fleuves : le Danube, le Rhône et la Saône, le Rhin et la Seine. Pour des raisons encore peu claires, cette aire géographique, pourtant très centrale, s'avéra trop exiguë. Pendant tout le IV e siècle et la première moitié du III e siècle, des groupes celtiques tentèrent des expéditions militaires vers les contrées voisines. Ils se tournèrent d'abord vers l'Italie du Nord et, profitant peut-être des crises que subissaient alors les cités étrusques, s'installèrent dans la plaine du Pô et sur les rives de l'Adriatique. Vers 390 avant J.-C., des raids furent menés en Étrurie. Rome fut assiégée et pillée ; elle ne fut libérée qu'au prix d'une lourde rançon (épisode des « oies du Capitole «). Dès lors, les Celtes furent connus, dans la littérature latine, sous le nom de Gaulois (Galli). D'autres Celtes descendirent le Danube, partirent vers les Balkans et la Grèce, où ils pillèrent le sanctuaire de Delphes en 279 avant J.-C. Quelques-uns allèrent même jusqu'en Anatolie où ils fondèrent, pour un siècle, le royaume galate. Enfin, l'expansion de la culture celtique se fit aussi vers l'ouest : sur la façade maritime, de la Gironde à l'Escaut et en Angleterre, aux IVe et IIIe siècles, puis en Irlande et en Écosse, aux IIe et Ier siècles avant J.-C. Représentant une menace potentielle pour les royaumes et les cités de l'époque hellénistique, les guerriers celtiques ont pu aussi leur apporter leur soutien militaire : certains s'engagèrent comme mercenaires aux côtés des armées d'Alexandre ; d'autres prirent parti dans les rivalités entre Rome et les cités étrusques, puis dans les guerres puniques. Toutefois, les succès méridionaux des armées celtiques n'eurent qu'un temps : dès le IIIe siècle, les possessions italiennes ne résistèrent pas aux premiers affrontements contre Rome. Entre 125 et 118, le midi de la France (la future Gaule Narbonnaise) fut également perdu. Au nord, de nouvelles menaces se dessinèrent : les Germains tentèrent leurs premières incursions. Le monde celtique retrouva alors son domaine d'origine : l'Europe tempérée, élargie désormais à l'ouest jusqu'à la mer, et à l'est jusqu'au moyen Danube. Des royaumes s'y constituèrent au IIIe siècle, comme celui des Arvernes dans le Massif central ; des peuples puissants y prospérèrent aux IIe e t I er siècles, tel celui des Éduens dans le centre-est de la France. La période des revers militaires correspondit en fait à la grande époque de prospérité économique du monde celtique. Voir aussi Celtibères. Complétez votre recherche en consultant : Les corrélats Allobroges Arvernes Boïens Carnutes Celtibères Éduens Étrusques - Une rapide ascension France - Histoire - Des pouvoirs territoriaux à la Gaule romaine Gaëls Gaule - Le peuplement de la Gaule Germains Helvètes Insubres Irlande - Histoire - Introduction Scots Tène (La) Volces Les livres Celtes - les étapes de l'expansion celtique, page 922, volume 2 Celtes - une armée celte (détail du chaudron de Gundestrup, Ier siècle avant J.C.), page 923, volume 2 Celtes - épées de fer et casque de bronze (IIIe-Ier siècle avant J.-C.), page 923, volume 2 La société celtique Le monde rural était dominé par une aristocratie foncière aux ressources multiples : exploitation de domaines agricoles, entretien d'une clientèle armée, perception de taxes douanières. Les agglomérations regroupaient la plupart des fonctions économiques et politiques d'une ville. Lieux de marché, où s'installaient des ateliers de métallurgistes, de verriers, de potiers professionnels, elles recueillaient aux alentours les produits agricoles destinés à la vente. Elles servaient d'intermédiaires dans les échanges à longue distance. Une économie monétaire se développa progressivement. Au Ier siècle, ces agglomérations furent fortifiées : ce furent les oppidums. Une vie politique y apparut : assemblée, sénat, magistrats s'y réunissaient régulièrement. Rome devint un partenaire économique aussi bien qu'une source d'inspiration culturelle et politique. Peu à peu, la rivalité s'accusa entre l'aristocratie militaire qui contrôlait les campagnes et celle qui gouvernait désormais dans les premières agglomérations urbaines. Cette crise politique devint plus aiguë vers le milieu du Ier siècle. Complétez votre recherche en consultant : Les corrélats ferronnerie oppidum Les livres Celtes - matériel d'émailleurs trouvé sur l'oppidum de Bibracte, page 924, volume 2 Celtes - reconstitution d'une ferme gauloise, page 924, volume 2 Celtes - vue générale de l'oppidum de Bibracte (mont Beuvray, Nièvre), page 924, volume 2 Gaule - fac-similé d'un casque de l'âge du bronze, page 2127, volume 4 Gaule - cuirasse de l'âge du bronze, page 2127, volume 4 mythologie - le dieu celtique Cernunnos tenant un serpent et un torque, page 3360, volume 6 Le monde celtique après la conquête romaine Les anciennes régions du nord des Alpes furent menacées par les Germains et, de 58 à 51 avant J.-C., César conquit la Gaule à la tête des légions romaines. Il rédigea peu après ses Commentaires sur la guerre des Gaules (Commentarii de bello gallico), qui fournissent d'innombrables informations sur la société celtique (voir aussi le dossier Gaule). Quoique passée sous domination romaine, la Gaule conserva longtemps une spécificité celtique, qui se reconnut aussi bien dans les productions artisanales et dans les styles artistiques que dans la composition du panthéon gallo-romain. Cela fut particulièrement clair dans les îles Britanniques. Au VIII e siècle après J.-C., les artisans y décoraient encore des objets métalliques à la mode gauloise. Des moines irlandais tracèrent des compositions celtiques sur les enluminures des manuscrits chrétiens. La culture chrétienne nouvelle se mêla à une culture celtique peu déformée par l'occupation romaine. Complétez votre recherche en consultant : Les corrélats César Jules France - Histoire - Des pouvoirs territoriaux à la Gaule romaine Gaule - La conquête romaine La culture celtique Nombre de fausses idées circulent à propos de la culture celtique. D'abord, elle n'est pas originaire de la Bretagne ou de l'Irlande ; l'occupation celtique de ces régions est au contraire tardive et marginale. Ensuite, la religion gauloise doit être examinée avec un oeil critique : son caractère ésotérique a été très exagéré ; les druides n'y avaient pas la place qu'on leur accorde traditionnellement ; les dolmens et menhirs sont antérieurs de plusieurs millénaires à l'apparition des Celtes. Enfin, la société gauloise est connue à travers les écrits d'auteurs grecs ou romains. Sur la foi de ces témoins - partiaux -, un mythe gaulois s'est formé au cours des siècles. Il a eu un succès particulier en France à la fin du XIXe siècle. La jeune république voyait dans l'unité de la Gaule une préfiguration de la nation française. Le courage de son chef Vercingétorix face à César était un modèle de patriotisme pour les écoliers. L'archéologie et l'histoire ont aujourd'hui pour tâche de débarrasser les Celtes de ces légendes, politiques ou mystiques, qui les entourent. Réfugiée en Irlande, en Écosse, dans les Cornouailles, au pays de Galles, et en Bretagne continentale lors de l'arrivée de Celtes insulaires après le Ve siècle, la culture celtique connut un nouvel âge d'or et devint l'inspiratrice d'une part majeure de la littérature médiévale. La « matière de Bretagne « (cycles d'Arthur, du Graal et de Tristan) se nourrit des mythes celtiques et des récits légendaires de la lutte entre les Celtes et les envahisseurs saxons. Le mythe celtique du voyage s'exprime dans la légende de saint Brendan traversant sur son navire les territoires mystérieux de l'Occident pour arriver dans l'autre monde. Mais, dès la fin du Moyen Âge, France et Angleterre établirent leur hégémonie sur les territoires celtiques, dont la culture recula progressivement. Tandis que les langues celtiques se mouraient (disparition du cornique au XVIIIe siècle, du manx au XIX e siècle) et que la grande famine de 1847 portait un coup mortel à l'Irlande gaélique, la culture celtique devint un objet de curiosité et une source d'inspiration pour le XIXe siècle romantique (poèmes attribués au barde écossais Ossian, entreprise de collectage des chants bretons, ou Barzaz Breiz, par le vicomte de La Villemarqué, etc.). Ce renouveau littéraire et musical aboutit, au XXe siècle, à la naissance d'un vaste mouvement, qui s'exprime notamment, chaque année, par le Festival interceltique de Lorient. Complétez votre recherche en consultant : Les corrélats Graal Irlande - Littérature - Les origines gaéliques Les livres Celtes - page d'ornement du Livre de Durrow, manuscrit irlandais du VIIIe siècle, page 925, volume 2 La musique celtique. Jusqu'au IIe siècle avant J.-C., les musiciens professionnels celtes étaient des bardes qui chantaient des poèmes épiques en s'accompagnant sur une petite harpe, dite clairseach. Au cours des siècles ultérieurs, la musique, religieuse ou populaire, resta transmise oralement ; les chants étaient essentiellement monodiques (le chant à répons, ou ka ha diskan, demeure par exemple bien vivant en Bretagne). Le grand essor de la polyphonie, au Moyen Âge, n'affecta pas davantage le vieux fonds de tradition orale, non plus que la musique instrumentale, toujours caractérisée par une ligne mélodique très ornementée, pour un seul instrument. Celle qui servait à danser, très populaire en Écosse et en Irlande, eut aussi ses traits distinctifs : appuis fortement marqués, choix des intervalles et usage cette fois de l'échelle pentatonique. Le crwth ou chrotta, instrument à cordes frottées, qui s'est maintenu au pays de Galles jusqu'au début du XIXe siècle, et la cornemuse ou biniou sont des instruments propres à la culture celtique, de même que la harpe celtique, ou harpe irlandaise d'origine galloise, munie de cordes métalliques que l'on pince avec les ongles. Le répertoire de la musique celtique est constitué par les fonds traditionnels d'Irlande, d'Écosse et du pays de Galles, qui furent rassemblés à la fin du XVIIIe siècle, notamment par l'Irlandais Edward Bunting (1773-1843). Depuis les années soixante-dix, un vaste mouvement de renouveau musical celtique a vu le jour, tant en ce qui concerne le répertoire traditionnel (pratique des festounoz, ou bals de nuit, en Bretagne) que par l'assimilation de l'héritage celtique dans la musique rock (Alan Stivell, Kate Bush, U2, Tri Yann, etc.). Complétez votre recherche en consultant : Les corrélats barde cornemuse folksong harpe monodie Oldfield Mike pentatonique world-music Les médias cornemuse harpe Complétez votre recherche en consultant : Les corrélats Arthur (légende d') Bretagne breton bretons (romans) celtiques (langues) Colomban cornique Cornouailles druide gaélique gallois irlandais Lorient mégalithe néo-celtiques (langues) Ossian Table ronde (romans de la) Taranis Teutatès Complétez votre recherche en consultant : Les corrélats Bibracte Galles (pays de) gallo-romain Les livres Celtes - têtes coupées (détail), page 922, volume 2 Celtes - sculpture de pierre découverte en Bohême (vers 150 avant J.C.), page 922, volume 2 Celtes - l'ossuaire celtique de Ribemont-sur-Ancre (vers 250-200 avant J.-C.), page 923, volume 2 Celtes - statuette de déesse nourricière, page 925, volume 2 Les indications bibliographiques B. Cunliffe, l'Univers des Celtes, Édition du Fanal, Paris, 1981. V. Kruta, les Celtes, PUF, « Que sais-je ? «, Paris, 1993 (1976). J. Markale, les Celtes et la civilisation celtique, Payot, Paris, 1992 (1975).

« Toutefois, les succès méridionaux des armées celtiques n'eurent qu'un temps : dès le IIIe siècle, les possessions italiennes ne résistèrent pas aux premiers affrontements contre Rome.

Entre 125 et 118, le midi de la France (la future Gaule Narbonnaise) fut également perdu.

Au nord, de nouvelles menaces se dessinèrent : les Germains tentèrent leurs premières incursions.

Le monde celtique retrouva alors son domaine d'origine : l'Europe tempérée, élargie désormais à l'ouest jusqu'à la mer, et à l'est jusqu'au moyen Danube. Des royaumes s'y constituèrent au III e siècle, comme celui des Arvernes dans le Massif central ; des peuples puissants y prospérèrent aux II e et I er siècles, tel celui des Éduens dans le centre-est de la France.

La période des revers militaires correspondit en fait à la grande époque de prospérité économique du monde celtique.

Voir aussi Celtibères . Complétez votre recherche en consultant : Les corrélats Allobroges Arvernes Boïens Carnutes Celtibères Éduens Étrusques - Une rapide ascension France - Histoire - Des pouvoirs territoriaux à la Gaule romaine Gaëls Gaule - Le peuplement de la Gaule Germains Helvètes Insubres Irlande - Histoire - Introduction Scots Tène (La) Volces Les livres Celtes - les étapes de l'expansion celtique, page 922, volume 2 Celtes - une armée celte (détail du chaudron de Gundestrup, Ier siècle avant J.C.), page 923, volume 2 Celtes - épées de fer et casque de bronze (IIIe-Ier siècle avant J.-C.), page 923, volume 2 La société celtique Le monde rural était dominé par une aristocratie foncière aux ressources multiples : exploitation de domaines agricoles, entretien d'une clientèle armée, perception de taxes douanières.

Les agglomérations regroupaient la plupart des fonctions économiques et politiques d'une ville.

Lieux de marché, où s'installaient des ateliers de métallurgistes, de verriers, de potiers professionnels, elles recueillaient aux alentours les produits agricoles destinés à la vente.

Elles servaient d'intermédiaires dans les échanges à longue distance. Une économie monétaire se développa progressivement.

Au I er siècle, ces agglomérations furent fortifiées : ce furent les oppidums.

Une vie politique y apparut : assemblée, sénat, magistrats s'y réunissaient régulièrement.

Rome devint un partenaire économique aussi bien qu'une source d'inspiration culturelle et politique.

Peu à peu, la rivalité s'accusa entre l'aristocratie militaire qui contrôlait les campagnes et celle qui gouvernait désormais dans les premières agglomérations urbaines.

Cette crise politique devint plus aiguë vers le milieu du I er siècle. Complétez votre recherche en consultant : Les corrélats ferronnerie oppidum. »

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