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Mer quasi fermée, pauvre en plancton et en poissons, la Méditerranée borde un ensemble de rivages très peuplés en Europe du Sud, au Moyen-Orient, en Afrique du Nord.

Publié le 09/11/2013

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Mer quasi fermée, pauvre en plancton et en poissons, la Méditerranée borde un ensemble de rivages très peuplés en Europe du Sud, au Moyen-Orient, en Afrique du Nord. Propice aux échanges et au commerce, elle a toujours facilité la diffusion des civilisations riveraines : crétoise, achéenne, phénicienne, grecque, romaine, puis médiévale. Mer stratégique entre chrétiens et musulmans, foyer de tensions géopolitiques fréquentes, elle est devenue, grâce au canal de Suez, une grande route maritime, et suscite par ailleurs une intense activité touristique. La Méditerranée (« la Mer au milieu des terres »), dans l'Antiquité romaine Mare internum, puis, plus tard, Mare nostrum, est enserrée entre les masses continentales de l'Europe, de l'Asie Mineure et de l'Afrique. Géographie Le cadre physique. D'une superficie de 2 966 000 km2, et presque fermée, la Méditerranée constitue le prototype des mers « intérieures ». En effet, elle ne communique à l'ouest avec l'Atlantique que par le détroit de Gibraltar (15 km de large), et à l'est avec la mer Rouge que par le canal de Suez. Le détroit des Dardanelles, la mer de Marmara et le Bosphore permettent les échanges avec la mer Noire. D'est en ouest, elle est longue de 3 500 km, tandis qu'elle ne dépasse pas 800 km du nord au sud. Elle est divisée en deux bassins par une dorsale reliant la Sicile et le cap Bon en Tunisie. La Méditerranée occidentale comprend : à l'ouest, la mer d'Alboran (entre le Rif et l'Andalousie) ; au centre, le vaste bassin algéro-provençal, prolongé au nord-est par la mer Ligurienne et à l'ouest par la mer Catalane (entre les Baléares et la côte espagnole) ; enfin, à l'est, la mer Tyrrhénienne, qui a des fonds de plus de 3 700 m. La Méditerranée orientale se décompose en plusieurs cuvettes : la mer Adriatique et la mer Ionienne, reliées par le canal d'Otrante ; la mer Égée et le bassin Levantin, avec des fosses de 4 000 à 5 000 m. La mer Noire peut être considérée comme une annexe de la Méditerranée. Les chaînes bordières alpines, souvent faillées, plongent brutalement dans la mer et limitent l'extension du plateau continental. Les côtes sont ainsi rocheuses et très découpées, sauf en Libye et en Égypte. Le cloisonnement de la Méditerranée est encore accentué par la présence de nombreuses îles. Ces îles peuvent être de simples rochers ou au contraire être très étendues (Majorque, Corse, Sardaigne, Sicile, Crète, Rhodes et Chypre), parfois groupées en archipels (Baléares, îles de la mer Adriatique ou de la mer Égée). La Méditerranée demeure une zone de volcanisme actif ou somnolent (Vésuve, Etna, Stromboli, Santorin) ; ces risques témoignent du jeu tectonique des plaques continentales africaine et eurasiatique. Mer quasi fermée, la Méditerranée a un bilan hydrologique déficitaire : son niveau baisserait si elle ne recevait des apports de l'océan Atlantique et de la mer Noire, qui compensent l'évaporation. C'est une mer aux eaux relativement calmes et sans marées sensibles. Toutefois, les vents d'ouest et les vents locaux (mistral, tramontane, bora, sirocco, etc.) y provoquent parfois de violentes tempêtes. La Méditerranée a donné son nom à un type générique de végétation et de climat. Déterminant des paysages naturels spécifiques, le climat méditerranéen représente une transition entre le climat tempéré et le climat aride ; il se définit par ses hivers doux et cléments, ses étés secs et chauds, parfois torrides, et par des pluies d'automne et de printemps plus abondantes sur la rive nord que sur la rive sud. La végétation naturelle a été largement dégradée ou détruite par l'action de l'homme : la forêt a cédé la place aux formes arbustives de la garrigue et du maquis, et ne subsiste plus qu'en petits massifs isolés (pins, chênes verts, chênes-lièges, lauriers...) et de plus en plus menacés par les incendies. Complétez votre recherche en consultant : Les corrélats Adriatique (mer) Dardanelles (les) Égée (mer) Europe - Géographie - Les conditions naturelles - Le climat et la végétation garrigue Gibraltar Ionienne (mer) maquis - 1.GÉOGRAPHIE Marmara (mer de) mistral océanographie - Introduction océanographie - Les mers Suez (canal de) Tyrrhénienne (mer) Les livres Méditerranée - une oliveraie dans les Pouilles, page 3124, volume 6 Méditerranée - le massif de l'Esterel (avec, à l'arrière-plan, le cap Dramont), page 3125, volume 6 Méditerranée - la huerta de Valence, en Espagne, page 3126, volume 6 France - le littoral de l'Esterel, page 1982, volume 4 Un espace géostratégique. La Méditerranée est une mer pauvre en plancton, et la pêche y est bien moins productive que dans les océans. De plus, les domaines de pêche s'appauvrissent d'ouest en est. Il existe une dissymétrie d'origine culturelle entre les rives nord et sud de la Méditerranée, entre des sociétés chrétiennes traditionnellement consommatrices de poisson et des sociétés musulmanes dont la tradition alimentaire n'est pas fondée sur le poisson (sauf en Tunisie). La pêche est pratiquée au filet tournant, au lamparo et au chalut. Mais les rendements restent modestes ou faibles. La capture traditionnelle de loups, dorades, muges ou anguilles subsiste dans les lagunes le long des côtes adriatique, languedocienne, corse ou sarde, de même que se maintient un élevage de moules et d'huîtres en Italie et en France. Le récent développement de l'aquaculture semble plus prometteur. En partie éclipsée par l'Atlantique aux XVe et XVIe siècles, la Méditerranée a retrouvé son rôle de grande route maritime mondiale avec l'ouverture du canal de Suez en 1869. Elle a alors acquis une fonction essentielle dans l'organisation des empires coloniaux entre l'Europe, l'Afrique et l'Orient. L'exploitation des gisements pétroliers du Proche et du Moyen-Orient, puis du Sahara algérien et libyen, en a décuplé l'intérêt stratégique au XXe siècle. C'est sur le transport du pétrole que l'essor de quelques grands ports a été fondé. Ainsi, Marseille, premier port français, est le septième port mondial et le troisième européen, et dépasse très nettement par son trafic les ports de Gênes, Trieste, Naples... La Méditerranée demeure le berceau de grandes flottes marchandes qui naviguent souvent sous pavillon de complaisance. Mais elle est aussi devenue, surtout dans sa partie orientale, une zone géostratégique vitale et, de ce fait, particulièrement instable, soumise à des crises cycliques graves. L'existence et la permanence de grandes bases militaires (Gibraltar, Malte, Chypre, Naples...) en témoignent. La Méditerranée apparaît comme une zone charnière, une zone de contact entre des civilisations liées par l'histoire depuis des millénaires. Les solidarités de toutes natures qui unissent les deux rives se traduisent par des flux migratoires. Le premier de ces flux est saisonnier et a fait de la façade septentrionale de la Méditerranée le domaine d'élection du tourisme balnéaire. L'engouement pour la Côte d'Azur et la Riviera italienne à la fin du XIXe siècle a fait école. L'explosion du tourisme de masse après la Seconde Guerre mondiale a profondément transformé les rivages de l'Europe méditerranéenne (Costa del Sol, Costa Brava, Baléares, Languedoc-Roussillon, les deux rives de l'Adriatique, les littoraux et les archipels grecs...). L'investissement d'énormes capitaux, publics et privés, dans la construction de multiples équipements (hôtels, villages de vacances, immeubles locatifs, marinas et ports de plaisance, aéroports et autoroutes) a bouleversé les paysages. La plupart des touristes viennent de l'Europe septentrionale, fraîche et brumeuse, et à haut pouvoir d'achat. Aujourd'hui, l'Europe méditerranéenne est la première zone touristique mondiale. Cette réussite gagne désormais les rivages du Maghreb, de Tunisie notamment (Hammamet, Monastir, Djerba). Des régions entières et même certains États (Espagne, France méditerranéenne, Italie du Centre et du Sud, Grèce, Malte, Tunisie...) ont en partie bâti leur « décollage » et leur développement économique sur l'accueil des touristes. À ce courant saisonnier à destination des stations balnéaires s'oppose le flot, dans un sens sud-nord, des migrations de travail, temporaires ou définitives. Ces migrations, qui furent longtemps le fait des populations pauvres originaires du sud de l'Europe méditerranéenne, concernent désormais celles des pays du Maghreb. Les liens culturels et économiques hérités de la période coloniale, les écarts considérables de niveaux de vie et de développement, ainsi que les différences de comportements démographiques entretiennent un flux permanent, organisé ou clandestin, de migrants en quête d'emploi. Aux tensions géopolitiques et aux déséquilibres socio-démographiques et économiques entre les deux rives de la Méditerranée s'ajoutent les effets de leur urbanisation et de leur fréquentation de plus en plus intense. L'essor d'une douzaine de villes, qui dépassent un million d'habitants, le développement du trafic maritime, notamment pétrolier, et celui de zones industrielles portuaires, la croissance de l'activité touristique, sont autant de facteurs contribuant à une pollution de plus en plus inquiétante de la Méditerranée. Complétez votre recherche en consultant : Les corrélats Baléares Chypre Costa Brava Costa del Sol Côte d'Azur Gibraltar Malte Riviera italienne Sahara - Géographie - Les nouvelles richesses Suez (canal de) tourisme - Flux et foyers touristiques dans le monde Les livres Méditerranée - le détroit de Gibraltar vu d'Apollo 9, page 3124, volume 6 Méditerranée - Porto Cervo, en Sardaigne, page 3125, volume 6 Méditerranée - vue aérienne de Marseille, page 3126, volume 6 Méditerranée - usine sidérurgique de Bagnoli, près de Naples, page 3126, volume 6 Méditerranée - infrastructure hôtelière à El-Kantaoui, en Tunisie, page 3127, volume 6 Complétez votre recherche en consultant : Les corrélats Lavezzi (îles) Les livres Méditerranée - un petit port de pêche, dans le Péloponnèse, page 3127, volume 6 Écologie La Méditerranée présente dans son domaine néritique - c'est-à-dire la partie du plateau continental la plus voisine des côtes - une grande variété de biotopes : zones deltaïques marines, substrats meubles, substrats durs, littoraux construits par des algues encroûtantes, coraux de l'étage circalittoral, etc. Ses caractéristiques écologiques sont celles d'une mer chaude. Ainsi peut-on y trouver un grand nombre d'espèces végétales et animales thermophiles. La faune compte notamment diverses espèces de poissons de grande taille et/ou particulièrement spectaculaires (thon, espadon, scorpaenidés, mérou, corb, murène), des tortues marines (tortue verte, carret, caouanne, toutes hélas menacées), des invertébrés (corail rouge, diverses gorgones thermophiles, murex, nacres géantes spondyles). Cette caractéristique de mer chaude peut présenter certains risques écologiques, avec notamment la possibilité d'invasions accidentelles par des espèces tropicales introduites. Ainsi, une algue originaire de la mer des Caraïbes (Caulerpa taxifolia), qui semble s'être « évadée » de l'Institut océanographique de Monaco, a récemment commencé à envahir les fonds littoraux vers l'est, et pourrait être à l'origine de graves désordres dans les communautés littorales des fonds marins en concurrençant les espèces végétales marines indigènes, en particulier les posidonies. La posidonie (Posidonia oceanica) est une grande phanérogame (plante à fleurs) propre aux mers tempérées chaudes ; elle constitue des herbiers sous-marins en zone littorale. Elle peut même édifier de véritables récifs-barrières dont la structure géomorphologique rappelle celle des récifs coralliens. Ces herbiers marins méditerranéens se caractérisent en été par une activité photosynthétique si intense qu'elle avoisine celle des écosystèmes de forêts pluvieuses tropicales. Ils présentent en outre une richesse spécifique de leurs peuplements animaux, en particulier de poissons, comparable, voire supérieure, à celle que l'on trouve dans des milieux similaires en zone tropicale. La Méditerranée est une mer peu productive par suite de sa pauvreté en éléments minéraux nutritifs. Les principales zones de pêcheries maritimes sont donc situées dans les régions de deltas, peu nombreuses, là où les eaux continentales lui amènent un apport important d'éléments minéraux nutritifs (phosphates et nitrates) : deltas de l'Èbre, du Rhône, du Pô et du Nil en particulier. Sur le plateau continental méditerranéen, les seules autres zones de productivité biologique extrêmement élevée sont représentées par les herbiers littoraux de posidonies, décrits ci-dessus, mais d'étendue hélas limitée. Les lagunes méditerranéennes, bien distribuées sur le littoral du bassin, occupent plus d'un million d'hectares et représentent aussi des écosystèmes de haute productivité biologique. Elles jouent un rôle important dans le cycle vital de nombreuses espèces d'animaux marins de grande importance pour les pêcheries côtières, auxquelles elles servent de frayères ou de nurseries pour les jeunes larves. Complétez votre recherche en consultant : Les corrélats posidonie Une mer menacée par la pollution. Mer fermée, entourée par un ensemble de pays très peuplés et dont certains souffrent d'explosion démographique, la Méditerranée est l'une des mers les plus menacées du monde. Pour assurer sa protection, la convention de Barcelone a été adoptée en 1976 par l'ensemble des pays riverains, à l'incitation du programme des Nations unies pour l'environnement, et renforcée depuis lors. Elle a pour objet d'endiguer la montée croissante des pollutions et autres dégradations de cette mer, dont la protection est devenue vitale pour l'économie et le développement de l'ensemble des pays riverains. En 1993, on dénombrait au total en Méditerranée une centaine de parcs nationaux en zone côtière ou marine et autres réserves analogues. Ce réseau d'aires protégées est notoirement insuffisant pour assurer la conservation du riche patrimoine biologique méditerranéen, si l'on songe que cette mer comporte plus de 40 000 km de littoral. Complétez votre recherche en consultant : Les corrélats pollution - Les conséquences écologiques des principaux types de pollution Les effets sur les populations et les écosystèmes Histoire D'une navigation aisée, propice aux échanges et au commerce, la Méditerranée a toujours favorisé la diffusion des civilisations qui se développèrent sur son pourtour. Les premières civilisations de la mer. Dès le VIe millénaire avant J.-C., des traversées entre Chypre, la Sicile et l'Asie Mineure sont attestées. Mais ce furent la Mésopotamie et surtout l'Égypte, régions où la révolution néolithique (invention de l'agriculture) avait commencé dès 8000 avant J.-C., qui donnèrent une impulsion à des échanges réguliers. Ainsi, au IIIe millénaire avant J.C., une flotte égyptienne, sans doute pilotée par des marins cananéens (les ancêtres des Phéniciens), reliait Byblos, en Asie Mineure, au delta du Nil. La vocation maritime des Crétois se développa, quant à elle, à partir du minoen moyen (1900-1700 avant J.-C.), avec un commerce tourné vers l'Égypte et les Cyclades. Au minoen récent (1700-1400 avant J.-C.), les Crétois avaient instauré une véritable thalassocratie sur la Méditerranée. Mais après la destruction, encore mystérieuse, de Cnossos vers 1400 avant J.-C., la primauté sur mer revint pour deux siècles aux Achéens. Ceux-ci, qui se distinguèrent de leurs prédécesseurs par leur esprit de conquête, s'implantèrent à Rhodes, à Chypre, en Asie Mineure et en Syrie. L'effondrement de la puissance achéenne à la fin du XIIe siècle avant J.-C. profita aux Phéniciens, qui devinrent progressivement les maîtres incontestés de la Méditerranée. Leur trafic maritime, à vocation exclusivement commerciale, les conduisit à établir des comptoirs dans les îles, sur la côte de l'Afrique du Nord et dans le sud de l'Espagne. Ils furent concurrencés à partir du VIIe siècle avant J.-C. par les Grecs. Ces derniers, grands fondateurs de colonies en Italie du Sud, en Sicile (Grande Grèce) et dans le sud de la France actuelle, entrèrent en rivalité avec Carthage, l'une des colonies phéniciennes qui était devenue, plus que Tyr, sa métropole, une grande puissance navale. Complétez votre recherche en consultant : Les corrélats Achéens Byblos Carthage Chypre Crète égéenne (civilisation) Égypte - Histoire - L'Ancien Empire (vers 2778-2100 avant J.-C.) Grande-Grèce Grèce - Histoire - Les origines du peuplement Mésopotamie néolithique Peuples de la Mer Phéniciens - Commerce et navigation Phéniciens - De la mainmise assyrienne à la conquête macédonienne Phéniciens - Les colonies phéniciennes Sicile Tyr Les livres Méditerranée - embarcation carthaginoise, mosaïque de pavement à Ostie, page 3128, volume 6 L'ère romaine. La République romaine, jusqu'au IIIe siècle avant J.-C., se limita à une expansion toute terrienne. Ce fut à l'occasion des guerres puniques contre Carthage (qui se déroulèrent en trois phases entre 264 et 146 avant J.-C.) que Rome développa ses facultés de navigation. Une fois Carthage détruite (146 avant J.-C.), Rome imposa sa suprématie en Méditerranée occidentale tout en étendant son influence en Orient. Après celle de la Grèce, de la Macédoine et de Pergame dans la seconde moitié du IIe siècle avant J.-C., la conquête du Pont, de la Syrie, de l'Asie Mineure, puis de l'Égypte fit des Romains les maîtres exclusifs de la Méditerranée, qu'ils baptisèrent Mare nostrum (« notre mer »). Durant tout l'Empire, et jusqu'aux invasions barbares du Ve siècle (installation des Vandales en Espagne, en Afrique du Nord et en Sardaigne), le trafic en Méditerranée prit une ampleur jusqu'alors inégalée et fut favorisé par l'unité politique et par la disparition de la piraterie après les campagnes de Pompée en 67 avant J.-C. Complétez votre recherche en consultant : Les corrélats Carthage puniques (guerres) Rome - Histoire - Rome et l'Empire romain - L'expansion en Méditerranée La rupture de l'unité. Avant Henri Pirenne, on considérait traditionnellement que le déclin du trafic méditerranéen était lié à l'affaiblissement de l'Empire romain sous les coups des invasions barbares. Or cet historien belge démontra dans son livre Mahomet et Charlemagne, paru en 1937, que ce déclin s'affirma plus tardivement, à l'occasion des conquêtes arabes (VIIe -IXe siècle). Tandis que renaissait la piraterie, les Arabes, en s'implantant durablement sur les côtes de la Méditerranée occidentale, cantonnèrent les Byzantins sur les rives de la mer Noire et de la mer Égée, et mirent ainsi un frein aux liaisons entre l'Orient et l'Occident. Leur installation devait donner aux rivages de la Méditerranée leur physionomie actuelle, qui juxtapose (avec des variations territoriales au cours des siècles) un ensemble islamique, très largement majoritaire, un domaine orthodoxe et une frange catholique dont l'Italie constitue le centre. Au XIe siècle, la reconquête de la Sicile par les Normands, celle de la Corse et de la Sardaigne par Gênes et Pise, puis les croisades (1098-1291) et l'implantation latine en Orient favorisèrent la reprise de relations maritimes entre les deux parties du bassin méditerranéen. Le commerce retrouva son essor, profitant surtout aux cités italiennes de Venise, Pise et Gênes. Mais la menace turque, qui se profilait depuis le XII e siècle, s'amplifia aux XIVe e t siècles (prise de Constantinople, en 1453). De ce fait, la route de la mer Noire et de la Méditerranée orientale fut barrée aux cités italiennes. Cela, joint à la découverte d'une nouvelle route des Indes par le cap de Bonne-Espérance (1498) et au développement des expéditions à travers l'Atlantique après la découverte de l'Amérique (1492), contribua au déclin du grand commerce méditerranéen. La mer fut au XVI e siècle le terrain de conflits incessants opposant les Ottomans aux chrétiens (bataille de Lépante, en 1571), et les Français aux Espagnols (guerres d'Italie). Suivant une politique inaugurée par François I er , la France tenta ensuite de prendre à revers les Habsbourg en s'alliant aux Turcs. XVe Complétez votre recherche en consultant : Les corrélats arabe (monde) - Histoire - Les conquêtes arabes Byzance C orse croisades Gênes Italie (guerres d') Lépante piraterie Pirenne - Pirenne Henri Sardaigne Sicile Les livres Méditerranée - le port d'Alger au XVIIe siècle, page 3128, volume 6 Un enjeu pour l'Europe. L'Angleterre s'immisça à partir de 1704 (prise de Gibraltar) dans les affaires méditerranéennes pour protéger sa route des Indes. La Méditerranée devint alors pour un siècle l'un des théâtres de la rivalité franco-anglaise (guerre de Sept Ans, guerres de la Révolution et de l'Empire...). La France s'appropria la Corse (1768), mais, après la campagne d'Égypte de Napoléon (1798-1799), ne put empêcher sa rivale de s'implanter à Malte (1800), puis dans les îles Ioniennes (1809). Les Anglais sortirent gagnants du congrès de Vienne (1815), sans pouvoir cependant évincer totalement les Français, qui conservèrent en Méditerranée nombre d'appuis et d'alliances. Lié à l'essor du capitalisme et à l'ouverture en 1869 du canal de Suez, le trafic en Méditerranée revêtit au XIXe siècle une importance grandissante, tandis que le déclin de l'Empire ottoman ouvrait la voie aux convoitises européennes. La France conquit l'Algérie (1830) et imposa son protectorat à la Tunisie (1881). La Grande-Bretagne, soutenue par la France et le Piémont dans la guerre de Crimée, interdit aux Russes le commerce en Méditerranée (1856), ruinant les tentatives hégémoniques du régime tsariste sur les Balkans, et s'implanta à Chypre (1878), puis en Égypte (1882). La Méditerranée joua un rôle stratégique important pendant les deux guerres mondiales. Lors du premier conflit, elle fut bloquée par les Turcs, qui contraignirent ainsi les Alliés à organiser l'expédition des Dardanelles (1915). En 1942, le débarquement allié en Afrique du Nord marqua le début de la débâcle allemande dans le bassin méditerranéen. À l'issue de la Seconde Guerre mondiale, la flambée du nationalisme arabe, les difficultés de la décolonisation et l'énorme enjeu constitué par les gisements de pétrole et leur acheminement contribuèrent à faire de la zone méditerranéenne l'un des terrains de la guerre froide. Elle est aussi redevenue, depuis les années quatre-vingt, le point de contact privilégié des rapports Nord-Sud, entre une bordure septentrionale développée, des Balkans appauvris, mais redécouvrant après la chute du communisme la force des liens qui les unissent à leurs voisins méditerranéens, un Proche-Orient déchiré par le conflit israélo-arabe et une Afrique du Nord en pleine explosion démographique. Elle apparaît ainsi comme l'un des rares facteurs d'unité, idéal et mythique, dans un monde où l'ancienne « civilisation méditerranéenne » qui s'est exprimée à travers un mode de vie, des paysages, des formes artistiques communes, a laissé la place aux menaces et aux conflits. Complétez votre recherche en consultant : Les corrélats Chypre C orse Crimée - La guerre de Crimée Dardanelles (les) décolonisation Gibraltar Ioniennes (îles) Malte Sept Ans (guerre de) Les livres Méditerranée - navires de guerre en rade de Malte, au début de la Seconde Guerre mondiale, page 3129, volume 6 Complétez votre recherche en consultant : Les corrélats Malte Rhodes Complétez votre recherche en consultant : Les médias Méditerranée - L'hymne d'amour de Fernand Braudel à la Méditerranée Afrique - carte physique Afrique - carte politique Europe - carte physique Europe - carte politique Israël - carte physique Les livres Méditerranée Méditerranée Méditerranée Méditerranée - faune faune faune faune et et et et flore, flore, flore, flore, page page page page 3130, 3131, 3132, 3133, volume volume volume volume 6 6 6 6 Les indications bibliographiques F. Braudel (sous la direction de), la Méditerranée, deux tomes, Arts et métiers graphiques, Paris, 1978 (Flammarion, 1986). G. Chaliand et P. Rageau, Atlas historique de la Méditerranée, Payot, Paris, 1995. J. Gabriel-Leroux, les Premières Civilisations de la Méditerranée, PUF, « Que saisje ? », Paris, 1983 (1961). H. Isnard, Pays et paysages méditerranéens, PUF, Paris, 1973. A. Mojetta et A. Ghisotti, Flore et faune de la Méditerranée, Solar, Paris, 1996.
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« Adriatique (mer) Dardanelles (les) Égée (mer) Europe - Géographie - Les conditions naturelles - Le climat et la végétation garrigue Gibraltar Ionienne (mer) maquis - 1.GÉOGRAPHIE Marmara (mer de) mistral océanographie - Introduction océanographie - Les mers Suez (canal de) Tyrrhénienne (mer) Les livres Méditerranée - une oliveraie dans les Pouilles, page 3124, volume 6 Méditerranée - le massif de l'Esterel (avec, à l'arrière-plan, le cap Dramont), page 3125, volume 6 Méditerranée - la huerta de Valence, en Espagne, page 3126, volume 6 France - le littoral de l'Esterel, page 1982, volume 4 Un espace géostratégique. La Méditerranée est une mer pauvre en plancton, et la pêche y est bien moins productive que dans les océans.

De plus, les domaines de pêche s'appauvrissent d'ouest en est.

Il existe une dissymétrie d'origine culturelle entre les rives nord et sud de la Méditerranée, entre des sociétés chrétiennes traditionnellement consommatrices de poisson et des sociétés musulmanes dont la tradition alimentaire n'est pas fondée sur le poisson (sauf en Tunisie).

La pêche est pratiquée au filet tournant, au lamparo et au chalut.

Mais les rendements restent modestes ou faibles.

La capture traditionnelle de loups, dorades, muges ou anguilles subsiste dans les lagunes le long des côtes adriatique, languedocienne, corse ou sarde, de même que se maintient un élevage de moules et d'huîtres en Italie et en France.

Le récent développement de l'aquaculture semble plus prometteur. En partie éclipsée par l'Atlantique aux XV e et XVI e siècles, la Méditerranée a retrouvé son rôle de grande route maritime mondiale avec l'ouverture du canal de Suez en 1869. Elle a alors acquis une fonction essentielle dans l'organisation des empires coloniaux entre l'Europe, l'Afrique et l'Orient.

L'exploitation des gisements pétroliers du Proche et du Moyen-Orient, puis du Sahara algérien et libyen, en a décuplé l'intérêt stratégique au XX e siècle.

C'est sur le transport du pétrole que l'essor de quelques grands ports a été fondé.

Ainsi, Marseille, premier port français, est le septième port mondial et le troisième européen, et dépasse très nettement par son trafic les ports de Gênes, Trieste, Naples...

La Méditerranée demeure le berceau de grandes flottes marchandes qui naviguent souvent sous pavillon de complaisance.

Mais elle est aussi devenue, surtout dans sa partie orientale, une zone géostratégique vitale et, de ce fait, particulièrement instable, soumise à des crises cycliques graves.

L'existence et la permanence de grandes bases militaires (Gibraltar, Malte, Chypre, Naples...) en témoignent. La Méditerranée apparaît comme une zone charnière, une zone de contact entre des civilisations liées par l'histoire depuis des millénaires.

Les solidarités de toutes natures qui unissent les deux rives se traduisent par des flux migratoires.

Le premier de ces flux est saisonnier et a fait de la façade septentrionale de la Méditerranée le domaine d'élection du tourisme balnéaire.

L'engouement pour la Côte d'Azur et la Riviera italienne à la fin du XIX e siècle a fait école.

L'explosion du tourisme de masse après la Seconde Guerre mondiale a profondément transformé les rivages de l'Europe méditerranéenne (Costa del Sol, Costa Brava, Baléares, Languedoc-Roussillon, les deux rives de l'Adriatique, les littoraux et les archipels grecs...).

L'investissement d'énormes capitaux, publics et privés, dans la construction de multiples équipements (hôtels, villages de vacances, immeubles locatifs, marinas et ports de plaisance, aéroports et autoroutes) a bouleversé les paysages.

La plupart des touristes viennent de l'Europe septentrionale,. »

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