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Du moins quelques journaux comprirent-ils l'ampleur de la gaffe et surent-ils apprécier le parti qu'en avait tiré ouis Napoléon.

Publié le 31/10/2013

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Du moins quelques journaux comprirent-ils l'ampleur de la gaffe et surent-ils apprécier le parti qu'en avait tiré ouis Napoléon. insi, pour l'Indicateur du 28 octobre, « M. Clément Thomas a fait sans le vouloir une grande maladresse, il a onné quelques voix de plus à la candidature du Prince Louis par l'amertume de ses interpellations... « t le lendemain, la Guyenne, journal légitimiste de Bordeaux de renchérir : « Nous avons eu un discours de M. ouis Bonaparte. C'est à la mutinerie antinapoléonienne de M. Clément Thomas que nous le devons. « *** ès lors, le combat électoral peut s'engager. ette campagne présidentielle, nul ne sait au juste comment l'aborder et la conduire. Elle est la première du enre. On a de surcroît très peu de temps pour la concevoir, l'organiser et la mener. Il va falloir improviser. Dans une très large proportion, les neuf millions d'électeurs sont des illettrés, ne lisent pas les journaux, n'ont ucune culture politique, et ignorent jusqu'au nom des principales personnalités en lice. Pour les atteindre, il est donc nécessaire de s'assurer des relais. C'est chose relativement aisée pour le candidat officiel, dont le rôle sera tenu par Cavaignac en faveur duquel le ministre de l'Intérieur, Dufaure, va mobiliser les préfets. Louis Napoléon ne dispose pas -- pas encore -- de telles facilités. Sa campagne, il décide de l'organiser autour de trois axes essentiels : la presse qui lui est favorable, sans entretenir d'illusion sur son impact; l'impression d'affichettes et de brochures, dont on s'emploiera à fournir les textes; les contacts personnels -- qu'il assumera lui-même - avec des personnalités qu'on estime représentatives des grands courants d'opinion t dont on peut espérer soit l'appui, soit la neutralité. our tout cela, il faut des moyens. es journaux, les affiches, les hommes même, trop souvent, ont un prix... En conséquence, il faut de l'argent, eaucoup d'argent. Il s'agit de le rassembler, et vite. a rue de Poitiers apporte une contribution non négligeable, mais qui semble insuffisante. Louis Napoléon mprunte donc 324 000 francs au marquis Pallavicini, et Miss Howard lui ouvre un droit de tirage sur sa fortune, qui est immense. Plus tard, il faudra rembourser, et il le fera, sou par sou. Mais, dans l'immédiat, le voilà paré. Du côté des collaborateurs immédiats, c'est moins brillant. Un comité central électoral est installé au 10, boulevard Montmartre, sous la houlette de Martin-Bruerre et Patorni. C'est finalement un personnel assez médiocre, qui ne lui sera pas d'une grande utilité. Comme dans tous les quartiers généraux de campagne, on pérore, on s'épie, on perd son temps. Louis Napoléon, très sagement, s'installe ailleurs. C'est à l'hôtel du Rhin qu'il va recevoir et mener sa campagne personnelle. Là, il est entouré d'une équipe efficace d'où émergent deux hommes qui continueront à jouer auprès de lui un rôle majeur. Le premier est Mocquard, qui sera son chef de cabinet, et qui tiendra son secrétariat avec talent. Il a été tour à tour diplomate et fonctionnaire, avant de se lancer dans le journalisme. Il a de la méthode, de l'expérience et une bonne connaissance du milieu et des hommes politiques. L'autre est un militaire, le chef d'escadron Fleury, qui va bien vite compléter Mocquard, dans un tout autre registre. Fleury, alors âgé de trente-trois ans, a eu l'occasion de rencontrer Louis Napoléon à Londres, et c'est à tout hasard qu'il est passé du côté de l'hôtel du Rhin. Cet homme, qui a dilapidé son patrimoine et cherche à refaire fortune, qui a obtenu de beaux états de service en Algérie, et a été tenté de suivre le duc d'Aumale, comprend vite où est le chemin le plus prometteur. Il va rapidement faire merveille et se révéler indispensable. C'est tout à la fois le compagnon du prince, son garde du corps -- avec un revolver et une canne-épée - et son secrétaire militaire. C'est aussi l'exécuteur des basses oeuvres, car il n'a pas froid aux yeux... Son jugement sur l'entourage est dépourvu d'indulgence, mais sans doute assez proche de la vérité: on ne trouve autour du prince, explique-t-il, « que vieux débris inconnus ou discrédités «. D'autres hommes commencent à jouer un rôle non négligeable : Persigny, bien sûr, Piat aussi, et Morny, le demi-frère du prince. Mais en pratique, dans la campagne, c'est bien Louis Napoléon qui joue le rôle majeur. Et d'abord, pour définir la stratégie. Elle est claire, et conforme à la recommandation maternelle que le fils n'a décidément pas oubliée: il ne faut décourager personne. Alors, il reçoit, il écoute, il opine vaguement et surtout se garde bien de contredire. Ses contacts sont plus qu'éclectiques: Thiers, bien sûr, mais aussi Proudhon, Odilon Barrot, et encore Berryer, Montalembert, et tant d'autres... Avec chacun, son attitude est un mélange subtil d'humilité -- il s'informe -- et d'habileté -- on peut toujours le croire acquis... Même Victor Hugo va s'y laisser prendre. Louis Napoléon se dérange pour rencontrer l'ancien pair de France, embre de l'Académie; il découvre à cette occasion la place des Vosges, et s'émerveille... Hugo ne lui est pas cquis d'avance. Son journal, l'Événement, n'a marqué aucun enthousiasme devant sa candidature. e maître de maison le fait asseoir sur un coffre et l'écoute. Louis Napoléon trouve alors les mots qui onviennent, les mots qui vont entraîner l'adhésion du grand homme. Hugo a transcrit, à sa manière, l'entretien ans Histoire d'un crime. C'est du grand art, même si le texte, apocryphe, doit être reçu avec précaution. Je viens m'expliquer avec vous. On me calomnie. Est-ce que je vous fais l'effet d'un insensé? On suppose que je voudrais recommencer Napoléon? Il y a deux hommes qu'une grande ambition peut se proposer pour modèles : Napoléon et Washington. L'un est un homme de génie, l'autre est un homme de vertu [...]. « La république étant donnée, je ne suis pas un grand homme, je ne copierai pas Napoléon; mais je suis un honnête homme, j'imiterai Washington. « Mon nom, le nom de Bonaparte, sera sur deux pages de l'Histoire de France: dans la première, il y aura le crime et la gloire, dans la seconde, il y aura la probité et l'honneur. Et la seconde vaudra peut-être la première. Pourquoi? parce que si Napoléon est plus grand, Washington est meilleur. Entre le héros capable et le bon citoyen, je choisis le bon citoyen. Telle est mon ambition. « Falloux, qu'il rencontre aussi, et qui cherche à lui arracher des engagements pour l'enseignement catholique ou sur la question romaine, ressort de l'entretien sans être véritablement dupe, mais en laissant tout de même entendre qu'il a apprécié de pouvoir s'exprimer : « Tous trouvent en lui un interlocuteur poli, modeste, interrogeant rarement, écoutant beaucoup. « Ainsi sont faits les gens qui viennent monnayer des suffrages : plutôt que de promesses dont ils ne croient probablement pas un mot, ils ont besoin de considération et pour leur personne et pour leurs thèses. Et de considération, Louis Napoléon n'est pas avare. Duplicité, fourberie? Assurément non. Il est simplement un adepte, avant l'heure, du « on verra bien « du général de Gaulle ou de Georges Pompidou. Et puis, se reconnaissant une vocation à la synthèse entre les partis si divisés, pourquoi irait-il dire à tel ou tel qu'il a tort, alors que tous, à leur manière, ont raison? Faire la synthèse, c'est la tâche du chef de l'État. Et c'est cela gouverner... Comment lui reprocher, d'ailleurs, de se montrer plus habile que Cavaignac? Le chef du pouvoir exécutif, en effet, a choisi de trancher de tout, d'exprimer ses préférences et de s'engager à fond. Il est clair qu'après ses exploits de juin il n'a plus de soutien à espérer en dehors de la droite, qu'elle soit républicaine ou non. La droite qui peine à trouver sa voie, empêtrée qu'elle est dans ses divisions et la contradiction de ses arrièrepensées. Des candidats potentiels, elle n'en manque pas, et qui portent beau, même s'ils sont encore trop marqués par le régime aboli : Molé, Changarnier, Thiers, Bugeaud... Elle ferait bien affaire avec ce Cavaignac qui, comme rempart de l'ordre social, a fait ses preuves. Cependant, non seulement celui-ci ne veut faire aucune concession, mais il ne craint pas d'annoncer que ses chemins ne seront pas toujours ceux qu'on souhaiterait lui voir emprunter... Face à lui, le prince paraît si complaisant, si facile à mener. Rémusat le répète : « On ne voyait en lui qu'un conspirateur absurde, un émigré d'un nouveau genre, un dandy vieillot et dissipateur et rien dans ses manières n'était fait pour en donner une autre idée [...]. On savait en gros qu'il avait publié plusieurs écrits assez peu sensés... « Là, réside l'une des clés du succès pour Louis Napoléon: empêcher, à tout prix, la jonction de Cavaignac et des conservateurs de tous bords. Il y parviendra d'autant mieux qu'il donnera toujours davantage l'impression de jouer gagnant. Louis Napoléon affiche la plus grande sérénité. Plus on se laissera persuader qu'il a les meilleures chances de gagner, plus nombreuses seront les adhésions et les simples résignations. Gustave Claudin, journaliste, raconte sa propre visite: « Le Prince Louis Napoléon, en habit et cravate blanche, était debout devant la cheminée. Il avait près de lui une table sur laquelle étaient empilées des pétitions que lui apportaient les solliciteurs qui, le croyant déjà élu, lui demandaient des places depuis des bureaux de tabac jusqu'à des sous-préfectures et des recettes particulières. Le Prince était très affable. « C'est que, de la province, monte la rumeur du ralliement massif du monde paysan. Certes, joue en sa faveur le prestige de son nom, mais Louis Napoléon touche aussi les dividendes de sa prudence. Il n'est impliqué en rien dans les événements qui se sont succédé depuis février, les déceptions ou les rancoeurs qu'ils ont suscitées. leury a peut-être raison de soutenir que « l'idée napoléonienne avait servi de tremplin au Gouvernement de uillet et qu'il s'en était pendant quinze ans approprié la popularité. Rien d'extraordinaire dès lors de voir tout un onde d'hommes ambitieux et intelligents se tourner vers celui qui personnifiait la cause dont ils avaient xhumé le souvenir et les gloires «. n réalité, l'essentiel est ailleurs : Louis Napoléon s'est mis en position de pouvoir bénéficier, mieux que uiconque, de la conjonction de tous les mécontentements: mécontentement, d'abord, des paysans, furieux de a chute des prix des récoltes accompagnée de la hausse des impôts directs; mécontentement aussi de toutes es autres victimes d'une crise en aggravation: bourgeois ruinés, ouvriers en chômage, industriels et artisans ans commandes, commerçants en faillite... ers qui pourraient-ils se tourner si ce n'est vers lui? Hors Cavaignac, les autres candidats n'ont rien, ou resque, à lui opposer: Lamartine est totalement déconsidéré; Ledru-Rollin, qui va représenter la gauche épublicaine, a peu d'audience en province et ne paraît guère apte à séduire ceux des socialistes qui ne se econnaîtraient pas en Raspail, le candidat révolutionnaire... Alors, à droite, on n'a plus guère de choix. Thiers, qui était allé solliciter le roi Jérôme, se fait une raison : « Sans affirmer que la nomination de M. Louis Bonaparte soit le bien, elle paraît à nous tous, hommes modérés, un moindre mal. « Molé émet l'idée, et la colporte, que l'élection de Louis Napoléon sera une étape vers le rétablissement de la royauté. Et Berryer entretient la même illusion : « Il essuiera les plâtres pour qu'à son retour, Henri V les trouve secs... « Dans ces conditions, tout invite à adopter pour la campagne ce qu'on appelle un « profil bas « : ne pas commettre d'erreur, gérer l'acquis, et ne faire ni réunion ni déplacement en province. De toute façon, on n'aurait pas le temps. On se contente donc de quelques sorties dans Paris, plutôt à proximité des casernes, où les soldats, sinon les officiers, sont prompts à l'enthousiasme. Et on laisse à d'autres les campagnes de banquets... Peu de journaux sont réellement acquis à Louis Napoléon. En dehors des feuilles bonapartistes, il semble que, lorsque certains organes de presse le choisissent, c'est généralement faute de mieux. Et même, si l'on en croit André Jean Tudesq, leur choix n'est que tardif: « Ceux qui contribuèrent au triomphe électoral de Louis Napoléon ne se rallièrent souvent à son nom que peu de semaines avant le vote et, quelques mois plus tôt, en juin ou en septembre, avaient été les premiers à critiquer sa désignation comme représentant du peuple... « Il n'est guère que le ralliement de l'Événement, le journal de Hugo, qui puisse passer pour significatif. De son premier article en ce sens, le 28 octobre, on peut extraire ceci -- qui ne manque pas de saveur, quand on sait ce qui adviendra par la suite : « Nous lui faisons confiance. Il porte un grand nom. L'Europe ne peut connaître un grand et un petit Napoléon. Ce nom ne peut pas se rapetisser. « On va néanmoins compenser le déficit en journaux favorables par une certaine inflation des affiches et prospectus, sans se montrer trop regardant sur les méthodes. On va ainsi reproduire, à l'insu des expéditeurs, d'anciennes lettres adressées au prince par George Sand et Louis Blanc. Quant aux textes d'accompagnement, ils présentent les caractéristiques propres à toute campagne ; on n'y fait pas dans la dentelle : « La Nation doit se confier à un passé sans reproche, à un patriotisme incontesté, à une résolution mâle, énergique, déjà éprouvée au service de la République plutôt qu'à de vaines et trompeuses promesses. « Sur le terrain, on utilisera comme agents électoraux toute une armée d'anciens demi-solde disponibles et convaincus. Ils font merveille. Ce n'est qu'à la fin de la campagne, en toute dernière extrémité, le 27 novembre, alors qu'on doit voter le 10 décembre, que Louis Napoléon publiera un manifeste, largement repris par la presse et diffusé en outre par ses soins. Ce texte il l'a rédigé lui-même. Thiers l'a trouvé mauvais et a essayé de lui en imposer un autre qu'il avait écrit avec Molé. Mais Louis Napoléon n'en a pas voulu. Il n'a pas eu tort. Le sien est excellent, parce que redoutablement efficace. Il y place sa candidature sous le double signe de l'ordre et de la sécurité. En d'autres termes, il rejette à la fois l'Empire et la guerre, et les théories subversives. En revanche, il affirme vouloir protéger « la religion, la famille, la propriété, base éternelle de tout ordre social: « Rétablir l'ordre, c'est ramener la confiance, pourvoir par le crédit à l'insuffisance passagère des ressources,

« croire acquis... Même VictorHugovas'y laisser prendre.

LouisNapoléon sedérange pourrencontrer l'ancienpairdeFrance, membre del'Académie; ildécouvre àcette occasion laplace desVosges, ets'émerveille...

Hugoneluiest pas acquis d'avance.

Sonjournal, l'Événement, n'amarqué aucunenthousiasme devantsacandidature. Le maître demaison lefait asseoir suruncoffre etl'écoute.

LouisNapoléon trouvealorslesmots qui conviennent, lesmots quivont entraîner l'adhésion dugrand homme.

Hugoatranscrit, àsa manière, l'entretien dans Histoire d'uncrime.

C'estdugrand art,même sile texte, apocryphe, doitêtre reçu avec précaution. « Je viens m'expliquer avecvous.

Onme calomnie.

Est-cequejevous faisl'effet d'uninsensé? Onsuppose que jevoudrais recommencer Napoléon?Ilya deux hommes qu'unegrande ambition peutseproposer pour modèles :Napoléon etWashington.

L'unestunhomme degénie, l'autreestunhomme devertu [...]. « La république étantdonnée, jene suis pasungrand homme, jene copierai pasNapoléon; maisjesuis un honnête homme,j'imiterai Washington. « Mon nom, lenom deBonaparte, serasurdeux pages del'Histoire deFrance: danslapremière, ily aura le crime etlagloire, danslaseconde, ily aura laprobité etl'honneur.

Etlaseconde vaudrapeut-être lapremière. Pourquoi? parcequesiNapoléon estplus grand, Washington estmeilleur.

Entrelehéros capable etlebon citoyen, jechoisis lebon citoyen.

Telleestmon ambition.

» Falloux, qu'ilrencontre aussi,etqui cherche àlui arracher desengagements pourl'enseignement catholiqueou sur laquestion romaine, ressortdel'entretien sansêtrevéritablement dupe,maisenlaissant toutdemême entendre qu'ilaapprécié depouvoir s'exprimer :« Tous trouvent enluiun interlocuteur poli,modeste, interrogeant rarement,écoutantbeaucoup.

» Ainsi sontfaitslesgens quiviennent monnayer dessuffrages :plutôt quedepromesses dontilsne croient probablement pasun mot, ilsont besoin deconsidération etpour leurpersonne etpour leurs thèses.

Etde considération, Louis Napoléon n'estpasavare.

Duplicité, fourberie? Assurément non.Ilest simplement unadepte, avantl'heure, du « on verra bien»du général deGaulle oude Georges Pompidou.

Etpuis, sereconnaissant unevocation àla synthèse entrelespartis sidivisés, pourquoi irait-ildireàtel ou telqu'il atort, alors quetous, àleur manière, ont raison? Fairelasynthèse, c'estlatâche duchef del'État.

Etc'est celagouverner... Comment luireprocher, d'ailleurs,desemontrer plushabile queCavaignac? Le chef dupouvoir exécutif, eneffet, achoisi detrancher detout, d'exprimer sespréférences etde s'engager à fond.

Ilest clair qu'après sesexploits dejuin iln'a plus desoutien àespérer endehors deladroite, qu'elle soit républicaine ounon. La droite quipeine àtrouver savoie, empêtrée qu'elleestdans sesdivisions etlacontradiction deses arrière- pensées. Des candidats potentiels, ellen'en manque pas,etqui portent beau,même s'ilssont encore tropmarqués parle régime aboli:Molé, Changarnier, Thiers,Bugeaud... Elle ferait bienaffaire avecceCavaignac qui,comme rempart del'ordre social, afait ses preuves.

Cependant, non seulement celui-cineveut faire aucune concession, maisilne craint pasd'annoncer queseschemins ne seront pastoujours ceuxqu'on souhaiterait luivoir emprunter...

Faceàlui, leprince paraîtsicomplaisant, si facile àmener. Rémusat lerépète :« On nevoyait enluiqu'un conspirateur absurde,unémigré d'unnouveau genre,undandy vieillot etdissipateur etrien dans sesmanières n'étaitfaitpour endonner uneautre idée[...].Onsavait engros qu'il avait publié plusieurs écritsassez peusensés...

» Là, réside l'unedesclés dusuccès pourLouis Napoléon: empêcher, àtout prix, lajonction deCavaignac etdes conservateurs detous bords.

Ilyparviendra d'autantmieuxqu'ildonnera toujoursdavantage l'impression de jouer gagnant. Louis Napoléon affichelaplus grande sérénité.

Plusonselaissera persuader qu'ilales meilleures chancesde gagner, plusnombreuses serontlesadhésions etles simples résignations. Gustave Claudin,journaliste, racontesapropre visite:«Le Prince LouisNapoléon, enhabit etcravate blanche, était debout devantlacheminée.

Ilavait prèsdeluiune table surlaquelle étaient empilées despétitions queluiapportaient lessolliciteurs qui,lecroyant déjàélu,luidemandaient des places depuis desbureaux detabac jusqu'à dessous-préfectures etdes recettes particulières.

LePrince était très affable.

» C'est que,delaprovince, montelarumeur duralliement massifdumonde paysan.

Certes,joueensafaveur le prestige deson nom, maisLouis Napoléon toucheaussilesdividendes desaprudence.

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