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Original par la diversité de ses communautés ethniques et religieuses, et par son lien très fort avec la France, le Liban obtint son indépendance totale en 1946.

Publié le 05/11/2013

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liban
Original par la diversité de ses communautés ethniques et religieuses, et par son lien très fort avec la France, le Liban obtint son indépendance totale en 1946. La stabilité politique, la prospérité économique, l'importance des villes et du secteur tertiaire ont fait de ce petit État montagneux de Méditerranée orientale une grande place financière et touristique jusqu'en 1975. C'est alors que la violence de la guerre civile, l'émigration chrétienne et l'occupation syrienne l'ont fragilisé, et son avenir demeure très incertain. Le Liban est un État du Proche-Orient, riverain de la Méditerranée, limité au nord et à l'est par la Syrie, au sud par Israël. Ce petit pays (grand comme un département français) a toujours occupé une place originale en Asie occidentale en raison de sa diversité humaine et de ses liens privilégiés avec l'Europe. Longtemps régi par la Constitution de 1926, le Liban doit restaurer ses institutions politiques après la guerre civile qui y a sévi à partir de 1975. Il existe un chef de l'État et un chef du gouvernement. Le problème le plus aigu est celui de l'équilibre entre les différentes religions et minorités. Depuis les accords de T?'if (ou Taëf) en 1989, les institutions ont été modifiées en faveur des musulmans. Un traité signé en 1991 accorde à la Syrie un rôle clef dans l'avenir du Liban. Dans la mesure même où les partis politiques ont constitué de véritables milices qui se sont affrontées pendant la guerre civile, une évolution vers la démocratie n'est pas assurée. Les groupes hostiles au pluralisme sont nombreux et la souveraineté nationale, toujours précaire. Complétez votre recherche en consultant : Les corrélats Proche et Moyen-Orient Géographie Les conditions naturelles. La montagne est essentielle dans la spécificité géographique et historique du Liban. Le nom « Liban » désigne d'ailleurs à la fois le pays et sa principale chaîne de montagnes. La configuration du relief libanais est simple : quatre unités topographiques disposées parallèlement à la côte se succèdent d'ouest en est. La plaine littorale, étroite et discontinue, est en fait constituée d'un chapelet de petites plaines séparées les unes des autres par des caps et des promontoires rocheux. Elle s'étire sur environ 250 km et s'élargit à ses deux extrémités : au nord, avec la plaine d'Akkar ; au sud, à partir de Saïda et jusqu'au-delà de Tyr. Dominant le littoral, le mont Liban est une puissante muraille calcaire, dont le point culminant atteint 3 083 m au Qarnat as-Sawd?'. La proximité de la mer a entraîné une profonde dissection de cette masse montagneuse, car les rivières orientées est-ouest ont creusé des gorges encaissées d'une hauteur dépassant parfois 1 000 m. Ce cloisonnement du relief, où chaque vallée constituait une unité facile à défendre, a contribué à faire du mont Liban une « montagne-refuge », plongeant de façon vertigineuse à l'est, sur la plaine intérieure de la Bekaa. Cette dépression très plane est parcourue par deux fleuves : l'Oronte (ou Nahr al-Assi), qui coule au nord vers la Syrie, et le Litani, qui draine la plus grande partie de la Bekaa avant de rejoindre la Méditerranée près de Tyr. Une seconde chaîne montagneuse, l'Anti-Liban, domine à l'est la Bekaa ; elle se prolonge au sud par le massif de l'Hermon, qui culmine à 2 814 m. La disposition du relief explique les contrastes climatiques. L'ensemble du pays connaît une longue saison sèche, de la fin avril à la fin octobre, mais les précipitations et les températures présentent des variations importantes suivant les régions. Ainsi, le caza (district) du Hermel, dans le nord de la Bekaa, est désertique, avec un total pluviométrique annuel de 200 mm, alors qu'à quelques kilomètres le versant occidental du mont Liban présente des moyennes pluviométriques annuelles de l'ordre de 1 300 mm, qui atteignent encore 900 mm à Beyrouth. Les températures sont également très contrastées : ainsi, le gel, inconnu le long du littoral, est très fréquent dans la Bekaa, où l'on relève de très fortes amplitudes thermiques annuelles et journalières. Complétez votre recherche en consultant : Les corrélats Bekaa Chouf Liban (mont) Oronte Saïda Les livres érosion marine, page 1698, volume 3 Liban - les cèdres du Liban, page 2857, volume 5 Liban - la plaine de la Bekaa, page 2858, volume 5 Les aspects humains. La montagne libanaise a accueilli au cours de l'histoire de nombreuses communautés confessionnelles. Il en existe officiellement dix-sept, chacune d'entre elles relevant d'un droit privé spécifique appliqué par des tribunaux religieux. Parmi les chrétiens, les maronites sont les plus nombreux, puis viennent les grecs-orthodoxes, les grecscatholiques et les arméniens, eux-mêmes subdivisés en arméniens-orthodoxes, en arméniens-catholiques et en arméniens-protestants. On dénombre aussi des chrétiens appartenant à des communautés faiblement représentées dans la mosaïque confessionnelle libanaise : les syriens-orthodoxes, ou jacobites, les syriens-catholiques, ou syriaques, les chaldéens-catholiques, les chaldéens-orthodoxes, ou nestoriens, et les latins, communauté chrétienne arabe directement rattachée à Rome. Parmi les musulmans, les ch?'ites sont les plus nombreux ; on compte aussi des sunnites, des druzes, ainsi que des alaouites et quelques ismaéliens venus de Syrie. La part respective de chaque communauté à l'intérieur de la population libanaise n'est pas connue, le dernier recensement remontant à 1932 ; il n'a pas été procédé à un nouveau recensement pour ne pas remettre en question la représentation des différents groupes confessionnels dans les fonctions publiques. Il semble que les musulmans soient devenus progressivement les plus nombreux (entre 55 % et 60 % de la population totale) en raison d'une natalité plus forte, surtout chez les ch?'ites. De plus, l'émigration définitive, beaucoup plus importante chez les chrétiens, a contribué à modifier la répartition confessionnelle à l'intérieur de la population libanaise. Depuis 1975, en effet, l'émigration a pris une ampleur considérable, renversant ainsi la tendance qui faisait du Liban un pays d'immigration. Le tiers de la population active a quitté le pays. Toutefois, les migrations vers les pays du golfe Arabo-Persique se sont considérablement réduites avec la chute du prix du pétrole dans les années quatre-vingt, puis la guerre du Golfe au début des années quatre-vingt-dix. Le conflit libanais a également entraîné de multiples déplacements : depuis 1975, environ deux millions de personnes, soit près des deux tiers de la population vivant au Liban, ont dû changer de résidence temporairement ou définitivement. Aussi la subtile mosaïque confessionnelle qui existait avant 1975, avec parfois des villages mixtes de chrétiens et de musulmans, a-t-elle fait place, à la suite de regroupements communautaires, à un puzzle juxtaposant des régions aux minorités plus homogènes. Il est difficile d'évaluer avec certitude le nombre des victimes de la guerre. Un bilan, établi en 1990 par les « Forces de sécurité intérieures », a estimé qu'il y avait eu au moins 144 000 tués et 150 680 blessés entre 1974 et 1989. En outre, des milliers de Libanais ont été enlevés ; 10 000 d'entre eux n'ont jamais été retrouvés. Complétez votre recherche en consultant : Les corrélats Druzes maronites Les livres Liban - culte maronite, page 2858, volume 5 Liban - Jounieh, page 2859, volume 5 La vie économique. Le Liban a connu jusqu'en 1975 une incontestable prospérité - bien qu'inégalement répartie -, fondée surtout sur le secteur tertiaire. L'agriculture était en effet assez peu développée. La production agricole ne contribuait que pour 8 % au revenu national en 1974, alors qu'elle occupait encore 18 % de la population active. 75 % de la consommation alimentaire du Liban dépendaient alors des importations. Les productions agricoles méditerranéennes traditionnelles (blé, vigne, olivier) subsistent parfois, mais elles ont été remplacées le plus souvent par des cultures d'exportation (bananes, agrumes, primeurs sur la plaine littorale, pommes dans la montagne ou dans la Bekaa). En 1994, le déficit de la balance agricole avait dépassé le milliard de dollars, soit près de 14 % du PNB. Bien que modeste, le secteur industriel était en plein essor avant la guerre, grâce aux investissements réalisés pour répondre à la demande des pays pétroliers du Golfe, principalement l'Arabie Saoudite. L'ensemble de l'industrie fournissait 20 % du revenu national en 1974 et employait le quart de la population active. Au début des années soixante-dix, les exportations couvraient à peine le cinquième des importations. Malgré cette balance commerciale très déficitaire, la balance des paiements était excédentaire grâce aux ressources financières et aux services. Les sites archéologiques de Baalbek, de Byblos et de Tyr, et la fraîcheur de la montagne libanaise en été attiraient en effet, jusqu'en 1975, un grand nombre de touristes, venus surtout des pays arabes. À ces devises apportées par les touristes s'ajoutaient celles qu'envoyaient les Libanais expatriés, mais aussi les mouvements des capitaux arabes vers la place financière de Beyrouth et, enfin, les revenus tirés du transport et du transit vers les pays arabes de marchandises débarquées dans le port de Beyrouth. En dépit de la guerre, le Liban et Beyrouth en particulier n'ont pas perdu tous leurs atouts de place financière. La Bourse de Beyrouth a rouvert en 1994, et le projet de reconstruction de la capitale ainsi que des infrastructures détruites - coût estimé à 25 milliards de dollars US par les Nations unies - est censé relancer l'ensemble de l'économie dans le cadre d'un programme d'investissements publics, faisant largement appel aux capitaux privés, valable pour la période de 1995 à 2007. De grands travaux ont déjà vu le jour pour l'électricité, l'eau et les télécommunications. Complétez votre recherche en consultant : Les corrélats Bekaa Beyrouth Byblos Les livres Liban - front de mer du port de Jounieh, au nord de Beyrouth, page 2856, volume 5 Liban - bergers druzes, page 2858, volume 5 L'organisation de l'espace. Le Liban était traditionnellement caractérisé par de grandes disparités régionales, et surtout par l'influence considérable de Beyrouth, véritable capitale macrocéphale. Or les combats et le climat d'insécurité permanente ont provoqué un morcellement de l'espace libanais. Cette « balkanisation », appelée souvent au Liban la « cantonisation », a évidemment des prolongements politiques considérables. Toutes les villes moyennes (Tripoli, Zahlé, Saïda, mais aussi Baalbek ou Tyr) se sont dégagées de l'emprise centralisatrice de Beyrouth. La rapide promotion de ces « capitales régionales » a été encouragée par certaines décisions administratives : ainsi, différentes branches de l'Université libanaise ont été créées à Tripoli, Saïda et Zahlé. Complétez votre recherche en consultant : Les corrélats Baalbek Beyrouth Saïda Tripoli Tyr Zahlé Complétez votre recherche en consultant : Les corrélats Bekaa Liban (mont) maronites Oronte Saïda Zahlé Histoire Peuplé dès le néolithique, le territoire fut occupé au IIIe millénaire avant J.-C. par les Phéniciens, excellents marins et marchands. Organisés en cités indépendantes (Tyr, Sidon, Byblos, Bérytos - future Beyrouth -), ils tombèrent au VIIe siècle sous la domination assyrienne, puis perse, mais conservèrent une certaine autonomie (voir aussi le dossier Phéniciens). La conquête d'Alexandre mit fin à leur puissance maritime, et la région, de plus en plus hellénisée, fut intégrée à un ensemble syrien plus vaste dans le cadre des royaumes lagide, puis séleucide. Après l'invasion romaine (64 avant J.-C.), la côte retrouva une relative prospérité, et Beyrouth devint un grand centre de culture latine. Les conversions au christianisme se multiplièrent à partir du IIIe siècle et de nombreuses communautés chrétiennes, qui ont survécu dans l'Orient contemporain, se constituèrent alors : nestoriens, jacobites, melkites, monothélistes et maronites. Après le partage de l'Empire romain en 395, le pays fut intégré à sa partie orientale, et Beyrouth demeura jusqu'au VIIe siècle l'un des grands centres intellectuels de l'Empire byzantin. Complétez votre recherche en consultant : Les corrélats Phéniciens Séleucides Les livres Liban - les ruines de Baalbek, page 2859, volume 5 La conquête arabe. En 635, l'invasion de la Syrie intérieure par les Arabes poussa les maronites à se réfugier dans la montagne libanaise. Les Omeyyades, qui conquirent le pays vers 660, se montrèrent tolérants envers les chrétiens, mais les 'Abb?ssides qui leur succédèrent à partir de 750 les persécutèrent, ce qui entraîna des conversions à l'isl?m, mais aussi des révoltes. Au Xe siècle, la région passa sous le contrôle des F?timides. Au début du XIe siècle, des prêcheurs y introduisirent la religion druze, croyance émanant de l'isl?m ismaélien, et, peu à peu, les gouverneurs f?timides des villes côtières se taillèrent des fiefs indépendants, dont ils furent toutefois délogés par les croisés francs vers 1100. L'occupation franque, qui devait durer près de deux siècles et s'étendre du comté de Tripoli, au nord, au royaume de Jérusalem, au sud, favorisa le commerce entre l'Occident et le Levant. Mais, après la prise de Jérusalem par Saladin (Salah ad-D?n) en 1187, les États francs s'affaiblirent. Ils furent totalement détruits par les Turcs Mamelouks en 1271. Voir aussi le dossier croisades. Complétez votre recherche en consultant : Les corrélats croisades - Le déroulement des croisades Fatimides Tripoli La suzeraineté ottomane. Au début du XVIe siècle, les Mamelouks furent supplantés par les Ottomans. Ces derniers obtinrent le soutien du chef des émirs druzes de Maan, auquel ils confièrent la montagne libanaise (le mont Liban). Les Druzes acquirent par la suite une autonomie croissante, notamment grâce à Fakhr ad-D?n II (vers 1590-1635), qui conquit la Bekaa et la Galilée avant d'être exécuté par les Turcs, inquiets de sa puissance. Une autre famille druze, celle des Chehab, jouit d'une large autonomie de fait et domina le pays jusqu'en 1841, malgré d'incessantes luttes de clans. L'avant-dernier émir de cette dynastie, Bach?r II (1788-1840), rejeta la tutelle ottomane pour celle du vice-roi d'Égypte Mehmed 'Al?. Cependant, les diverses communautés libanaises supportèrent mal les rigueurs du nouveau régime et se révoltèrent, avec le soutien des Britanniques. Bach?r abdiqua en faveur de son fils, mais le mécontentement druze persista et aboutit à un massacre de chrétiens (1841). Le Liban passa alors sous l'administration directe de l'Empire ottoman et fut divisé en deux caïmacamats, maronite au nord, druze au sud. Un nouveau massacre de chrétiens, avec la complicité ottomane, eut lieu en 1860 ; il provoqua l'intervention de la France, mandatée par les puissances européennes. Le sultan se vit imposer un règlement organique et un statut d'autonomie pour la montagne, qui connut alors une période de calme et de prospérité. Complétez votre recherche en consultant : Les corrélats ottoman (Empire) Du mandat français à l'indépendance. Après la défaite ottomane de 1918, la France obtint de la Société des nations (SDN) un mandat sur la Syrie et sur le Liban. Elle proclama l'existence d'un Grand Liban, séparé de la Syrie, qui comprenait, en plus de la montagne, Beyrouth, Tripoli et la Bekaa. Les chrétiens n'y étaient plus, de ce fait, que faiblement majoritaires. Le pays fut doté en 1926 d'une Constitution républicaine. Un traité reconnut son indépendance en 1936, mais il ne fut pas ratifié par le Parlement français. Les États du Levant étant passés sous le contrôle politique de la France libre, le général Catroux proclama, le 26 novembre 1941, l'indépendance du Liban, tout en la subordonnant à la signature d'un accord franco-libanais à l'issue de la guerre. Des élections, autorisées en 1943, furent remportées par les nationalistes et portèrent au pouvoir Bishara al-Khoury, qui tenta de s'opposer à l'influence française. Mais c'est seulement en 1946 que, sous la pression du Conseil de sécurité de l'ONU, les troupes françaises évacuèrent le pays. Celui-ci fut dès lors régi par le pacte national non écrit de 1943, qui prévoyait que le chef de l'État serait chrétien maronite, le Premier ministre, musulman sunnite, et le président de la Chambre, musulman ch?'ite. Le Liban bénéficia alors d'une certaine prospérité économique et d'une relative stabilité politique, qui fut toutefois assombrie par une tentative de coup d'État commanditée par des nationalistes syriens en 1949, et par l'assassinat du Premier ministre Ry?d Solh à 'Amm?n en 1951. Bishara al-Khoury, accusé d'avoir laissé la corruption s'installer au sein du gouvernement, dut démissionner ; il fut remplacé par Camille Chamoun, élu président de la République en 1952. Complétez votre recherche en consultant : Les corrélats Catroux Georges Chamoun Camille mandat - 4.DROIT INTERNATIONAL Syrie - Histoire - De la domination ottomane au mandat français Les livres Liban - visite en 1939, dans le sud du Liban, du haut-commissaire français en Syrie, Gabriel Puaux, page 2860, volume 5 Un pays sans cohésion nationale. L'opposition déjà latente entre chrétiens, qui souhaitaient un rapprochement avec l'Occident, et musulmans, attirés par le nationalisme arabe, s'exacerba lors de la crise de Suez (1956). En 1958, une insurrection d'inspiration nassérienne éclata contre Camille Chamoun, qui fit appel aux Américains pour y mettre fin. Le général Fouad Chehab, président de la République de 1958 à 1964, tenta de rétablir le calme en formant un gouvernement de coalition. Son successeur, Charles Hélou (1964-1970), poursuivit la même ligne politique, mais les facteurs d'instabilité se renforçaient. Ainsi, la population musulmane était désormais majoritaire, alors qu'elle demeurait politiquement et économiquement défavorisée. De plus, les organisations palestiniennes armées, chassées de Palestine après la guerre des Six Jours contre Israël en 1967, formaient au Liban un véritable État dans l'État. Par un accord conclu au Caire en 1969, l'OLP reconnut la souveraineté des autorités libanaises et fut autorisée à avoir des camps d'entraînement dans le pays. Enfin, le fragile équilibre politique était constamment menacé, à la fois par Damas, qui souhaitait reconstituer une grande Syrie en y intégrant le Liban, et par l'existence de milices puissantes, comme les Phalanges du clan maronite des Gemayel ou le parti socialiste progressiste des Druzes conduit par la famille Joumblat. Les tensions intercommunautaires s'intensifièrent encore sous la présidence de Suleyman Frangié (1970-1976). En 1975, une tuerie entre phalangistes et groupes palestiniens déboucha sur un conflit qui opposa les maronites à une coalition sunnite et druze. Cette terrible guerre civile, qui fit sans doute soixante mille morts, se prolongea jusqu'à l'intervention des troupes syriennes, venues soutenir le président Élias Sarkis (élu en 1976) contre les forces palestiniennes. La lutte entre les différentes factions locales était en effet rendue plus complexe encore par les interventions des puissances régionales : la Syrie, Israël et l'Iran. Une conférence des États arabes décida en octobre 1976 la création d'une force de dissuasion. Les Syriens, qui y étaient largement majoritaires, purent ainsi contrôler une grande partie du pays, cependant qu'Israël intervenait dans le sud du Liban (mars 1978), où l'ONU dut envoyer ses Casques bleus. De plus, à partir de 1980, les ch?'ites, soutenus par l'Iran, revendiquèrent un partage du pouvoir correspondant à leur poids croissant dans la société libanaise et créèrent notamment de nouvelles tensions, en prenant en otages plusieurs ressortissants occidentaux. En juin 1982, l'armée israélienne, soutenue par les phalangistes de Bachir Gemayel, envahit le Liban et assiégea Beyrouth, dont les quartiers ouest abritaient l'état-major et les troupes de l'OLP. Les combattants palestiniens durent être évacués, sous la protection d'une force d'interposition internationale (France, États-Unis, Italie). En août 1982, Bachir Gemayel, qui venait d'être élu à la présidence de la République, fut assassiné. Par vengeance, les phalangistes perpétrèrent un massacre dans les camps palestiniens de Sabra et de Chatila, acte qui discrédita également les Israéliens qui avaient laissé le commando franchir leurs lignes. Amine Gemayel, le frère de Bachir, élu président en septembre 1982, négocia avec les Israéliens leur retrait de Beyrouth. Ceux-ci continuaient toutefois d'occuper le sud du pays, tandis que les Syriens renforçaient leurs positions dans l'Est et le Nord. La capitale fut le lieu de multiples affrontements, notamment entre les chrétiens et les miliciens du mouvement ch?'ite Amal de Nabih Berri. Dans ce climat d'anarchie, les parlementaires libanais furent incapables d'élire un successeur à Amine Gemayel en 1988. Deux gouvernements provisoires se constituèrent alors. L'un, chrétien, dirigé par le général Michel Aoun, prit la tête de l'offensive contre l'occupation syrienne. L'autre, musulman, mené par Selim Hoss, s'allia aux Syriens contre les milices chrétiennes. Après l'élection d'Élias Hraoui à la présidence le 24 novembre 1989, l'emprise des Syriens, cautionnée par les accords de T?'if (1989), s'est resserrée pour aboutir, après le désarmement des milices et la chute du réduit chrétien du général Aoun (1990), à une « paix syrienne » imposée au Liban. Dans le Sud, la présence du Hezbollah, qui regroupe les ch?'ites pro-iraniens en lutte armée contre Israël, est un facteur d'instabilité, et les raids de l'aviation israélienne pour en détruire les bases, en 1993, ont fait fuir vers Beyrouth près de 500 000 Libanais ; Israël les a renouvelés en 1996. Au demeurant, la politique autoritaire du Premier ministre Rafic Hariri continue de heurter de front la communauté chrétienne du Liban. Complétez votre recherche en consultant : Les corrélats Aoun Michel Beyrouth Chamoun Camille Chouf Frangié Soleiman Gemayel - Gemayel Amine Gemayel - Gemayel Bachir Gemayel - Gemayel Pierre Hoss Selim Israël - Histoire - Le processus de paix otage Palestine Sabra et Chatila Syrie - Histoire - La République arabe syrienne Ta'if Les livres Liban - passation des pouvoirs entre Camille Chamoun (à gauche) et le général Chehab, le 7 août 1958, page 2860, volume 5 Liban - les Casques bleus dans un village du Sud, en août 1978, page 2861, volume 5 Liban - les camps palestiniens de Sabra et Chatila, en janvier 1988, page 2861, volume 5 Liban - Beyrouth-Ouest à la fin des années quatre-vingt, page 2861, volume 5 Complétez votre recherche en consultant : Les corrélats Chamoun Camille Druzes Frangié Soleiman Hoss Selim otage Sabra et Chatila Séleucides Tripoli Littérature Partagée entre les cultures occidentale (en particulier française) et arabe, la littérature libanaise a joué de ces deux pôles. Au début du siècle, Charles Corm (1874-1963) et Michel Chiha (1891-1954) proclamèrent à la fois l'attachement à leur pays et l'unité de la chrétienté, puis Georges Schéhadé (1907-1989) renouvela de son côté la poésie et le théâtre de langue française, tandis que Rach?d 'Ayyub, Victor H?kim, Sa'?d 'Aql et 'Al? Sa'?d apportaient à la poésie arabe un nouvel imaginaire, proche du symbolisme. Le roman devint historique chez Girzi Zayodan, engagé et réaliste chez Tawf?q Yusuf 'Aww?d ou H?lim Barakat, et existentialiste dans l'après-guerre avec Suhayl Idriss et Georges Chami. Depuis la guerre civile de 1975, Rachid ad-Da'?f ou R?'if Khoury ont témoigné et de l'absurdité de la guerre et du nécessaire engagement des écrivains. Complétez votre recherche en consultant : Les corrélats arabe (monde) - Littérature Schéhadé Georges Complétez votre recherche en consultant : Les corrélats Asie Les médias Liban - carte physique Liban - tableau en bref Liban - tableau en chiffres Asie - carte politique Les livres Beyrouth - marché, page 634, volume 2 Les indications bibliographiques F. Kiwan (sous la direction de), le Liban aujourd'hui, CNRS-Éditions, Paris, 1994. R.-H. M?lik, Liban vivra, Téqui, 1988. E. Picard, Liban, État de discorde : des fondations aux guerres fratricides, Flammarion, Paris, 1988. J. Sarkis, Histoire de la guerre du Liban, PUF, Paris, 1994. N. Zakka, Liban : des mots pour panser, Presses universitaires de Lille, 1991.
liban

« les températures présentent des variations importantes suivant les régions.

Ainsi, le caza (district) du Hermel, dans le nord de la Bekaa, est désertique, avec un total pluviométrique annuel de 200 mm, alors qu'à quelques kilomètres le versant occidental du mont Liban présente des moyennes pluviométriques annuelles de l'ordre de 1 300 mm, qui atteignent encore 900 mm à Beyrouth.

Les températures sont également très contrastées : ainsi, le gel, inconnu le long du littoral, est très fréquent dans la Bekaa, où l'on relève de très fortes amplitudes thermiques annuelles et journalières. Complétez votre recherche en consultant : Les corrélats Bekaa Chouf Liban (mont) Oronte Saïda Les livres érosion marine, page 1698, volume 3 Liban - les cèdres du Liban, page 2857, volume 5 Liban - la plaine de la Bekaa, page 2858, volume 5 Les aspects humains. La montagne libanaise a accueilli au cours de l'histoire de nombreuses communautés confessionnelles.

Il en existe officiellement dix-sept, chacune d'entre elles relevant d'un droit privé spécifique appliqué par des tribunaux religieux.

Parmi les chrétiens, les maronites sont les plus nombreux, puis viennent les grecs-orthodoxes, les grecs- catholiques et les arméniens, eux-mêmes subdivisés en arméniens-orthodoxes, en arméniens-catholiques et en arméniens-protestants.

On dénombre aussi des chrétiens appartenant à des communautés faiblement représentées dans la mosaïque confessionnelle libanaise : les syriens-orthodoxes, ou jacobites, les syriens-catholiques, ou syriaques, les chaldéens-catholiques, les chaldéens-orthodoxes, ou nestoriens, et les latins, communauté chrétienne arabe directement rattachée à Rome.

Parmi les musulmans, les ch ī‘ites sont les plus nombreux ; on compte aussi des sunnites, des druzes, ainsi que des alaouites et quelques ismaéliens venus de Syrie. La part respective de chaque communauté à l'intérieur de la population libanaise n'est pas connue, le dernier recensement remontant à 1932 ; il n'a pas été procédé à un nouveau recensement pour ne pas remettre en question la représentation des différents groupes confessionnels dans les fonctions publiques.

Il semble que les musulmans soient devenus progressivement les plus nombreux (entre 55 % et 60 % de la population totale) en raison d'une natalité plus forte, surtout chez les ch ī‘ites.

De plus, l'émigration définitive, beaucoup plus importante chez les chrétiens, a contribué à modifier la répartition confessionnelle à l'intérieur de la population libanaise.

Depuis 1975, en effet, l'émigration a pris une ampleur considérable, renversant ainsi la tendance qui faisait du Liban un pays d'immigration.

Le tiers de la population active a quitté le pays.

Toutefois, les migrations vers les pays du golfe Arabo-Persique se sont considérablement réduites avec la chute du prix du pétrole dans les années quatre-vingt, puis la guerre du Golfe au début des années quatre-vingt-dix.

Le conflit libanais a également entraîné de multiples déplacements : depuis 1975, environ deux millions de personnes, soit près des deux tiers de la population vivant au Liban, ont dû changer de résidence temporairement ou définitivement.

Aussi la subtile mosaïque confessionnelle qui existait avant 1975, avec parfois des villages mixtes de chrétiens et de musulmans, a-t-elle fait place, à la suite de regroupements communautaires, à un puzzle juxtaposant des régions aux minorités plus homogènes. Il est difficile d'évaluer avec certitude le nombre des victimes de la guerre.

Un bilan, établi en 1990 par les « Forces de sécurité intérieures », a estimé qu'il y avait eu au moins 144 000 tués et 150 680 blessés entre 1974 et 1989.

En outre, des milliers de Libanais ont été enlevés ; 10 000 d'entre eux n'ont jamais été retrouvés. Complétez votre recherche en consultant :. »

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