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Pacher, Michael

Publié le 07/04/2015

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Pacher, Michael (Bruneck, Haut-Adige, 1430/35-Salzbourg 1498). Peintre et sculpteur tyrolien. Formé dans un milieu artistique fort vivant, il entre très tôt en contact avec la culture figurative padouane, en particulier avec les œuvres de Donatello, Filippo Lippi et Mantegna. Les différentes composantes de sa culture se manifestent en d'audacieuses synthèses dans l'autel peint et sculpté vers 1465 pour l'église paroissiale Saint-Laurent, près de Bruneck. Ses chefs-d'œuvre de maturité sont l'autel du Couronnement de la Vierge, dans l'église paroissiale de Gries (Bolzano) et l'autel du sanctuaire de Sankt Wolfgang, en Haute-Autriche. A partir de 1494, il est à Salzbourg, où il peint et sculpte sa dernière grande œuvre, un autel pour l'église des franciscains qui témoigne d'un tournant vers des formes plus sévères et mesurées, annonçant clairement l'art de la pleine Renaissance.

 

 

PALLADIO, ANDREA DI PIETRO DELLA GONDOLA dit

 

 

Palma l'Ancien, Jacopo Negretti, dit (Serina, Bergame, 1480 env.-Venise 1528). Peintre italien. Formé à Venise à l'école d'Alvise Vivarini et de Giovanni Bellini, il adhère bien vite au nouveau style créé par Giorgione et Titien. Il reste une seule œuvre signée de lui, la Madone du musée de Berlin. Ses sujets mythologiques devraient dater de sa jeunesse (Le Concert champêtre, Ardencraig, Ecosse, coll. particulière; Vénus et Cupidon, Cambridge, Fitzwilliam Mus.). C'est certainement des années 1420-30 que datent la plupart des sujets religieux à caractère monumental, à commencer par le Martyre de saint Pierre (Alzano Lombardo, basilique Saint-Martin), qui déboucheront ensuite sur la forme archaïque du polyptyque (Polyptyque de Sainte Barbara, Santa Maria Formosa; Triptyque de Sainte Hélène, aujourd'hui à Minal, Brera).

 

 

Pannini, Giovanni Paolo (Plaisance 1691/92-Rome 1765). Peintre italien. Après avoir étudié la perspective avec les quadraturistes émiliens, il s'installe en 1711 à Rome, où il acquiert de la notoriété comme décorateur de palais (villa Patrizi, 1718-25; palais De Carolis, 1720). Devenu membre de l'Académie de Saint-Luc en 1719, il en est élu prince en 1754. Pour des commanditaires influents il reproduit minutieusement, devant de vastes arrière-plans architecturaux, les fastueuses célébrations romaines (Préparatifs place Navona pour fêter la naissance du Dauphin, 1729, Paris, Louvre). Il est également connu comme auteur de vedute (Ruines et statue de Marc Aurèle, Rome, Gal. nat. d'Art ancien); Vues de la Rome moderne, 1757, Boston, Mus. of Fine Arts), ainsi que comme architecte d'intérieurs et de décors éphémères pour des fêtes.

 

 

PAOLO UCCELLO, PAOLO DI DONO dit

 

 

Paolo Veneziano (Venise, actif entre 1320 env. et 1362). Peintre italien. Il se forme probablement dans l'entourage des peintres inspirés par l'art byzantin, mais se montre également ouvert à l'influence giottesque de Padoue. Sa première œuvre signée est le Couronnement de la Vierge, 1324 (Washington, Nat. Gall.) qui atteste une culture figurative à la fois vaste et très équilibrée. Plus tard s'accentuera l'influence du style aulique de Constantinople, qu'il interprètera avec une finesse décorative déjà gothique: Dormition de la Vierge, 1333 (pour Saint-François à Vicence, à présent au Mus. municipal); lunette Dandolo (1339, Venise, Santa Maria dei Frari); et retable destiné à couvrir en semaine le Retable d'or placé au-dessus du maître-autel de Saint-Marc.

 

 

Parler (XIVe-XVe s.). Famille d'architectes et de sculpteurs d'origine rhénane, actifs en Allemagne, Autriche, Bohême, Hongrie et Italie. Ses deux principaux représentants sont HEINRICH et PETER. La principale œuvre du premier est le chœur de l'église de Schwäbisch Gmünd (1351), l'un des premiers exemples d'"Hallenkirche" (église-halle). Son fils PETER (Schwäbisch Gmünd 1330-Prague 1399) est à l'époque de Charles IV le principal architecte et sculpteur de Prague, l'un des centres du gothique international. A partir de 1353, il termine la cathédrale, modifiant les voûtes par l'articulation des nervures. En 1357 l'empereur lui commande le Pont Charles. Il est l'auteur de nombreuses architectures, mais exercera peut-être une influence encore plus grande avec ses sculptures, caractérisées par un naturalisme austère et une importante mise en valeur des volumes (Prague, cathédrale; tombe des Prémyslides).

 

 

Parmesan, Francesco Mazzola, dit (Parme 1503-Casalmaggiore, Crémone, 1540). Peintre italien. Il se forme au contact du Corrège. Par rapport au modèle du maître de la chambre de l'abbesse dans le couvent Saint-Paul, il affirme sa personnalité, faite de tendresse et d'élégance et enrichie par une connaissance de la première "manière" toscane. Ayant échappé au sac de Rome en 1527, il travaille à Parme aux fresques de l'église de la Steccata, qu'il laissera inachevées en 1539. Ses œuvres les plus significatives sont la Conversion de saint Paul (1527/28, Vienne, Kunsthistorisches Mus.), la Madone à la rose (1529-30, Dresde, Gemäldegal.) et la Vierge au long cou (1535 env., Florence, Offices). Il incarne l'idéal le plus sensuel et affecté du maniérisme international.

 

 

Pellizza da Volpedo, Giuseppe (Volpedo, Alexandrie, 1868-1907). Peintre italien. Il se forme à l'Académie de Brera et à celles de Rome et Florence, où enseigne Fattori. Malgré ses voyages à Paris, en 1889 et en 1900, il reste attaché à la recherche d'un réalisme social. Il se rapproche de la peinture en plein air en observant les premières œuvres divisionnistes de Segantini, Morbelli et Previati (Maternité, 1892). Le passage décisif vers la nouvelle manière se produit avec Espoirs déçus (1894, Rome. coll. Ponti-Grün). Son œuvre la plus célèbre, Le Quatrième Etat (1901, Milan, Galerie mun. d'Art moderne) est empreinte d'une émotion sereine, qui ailleurs sera à la limite de l'intonation élégiaque. L'œuvre de Pellizza revêt également de l'importance par rapport au divisionnisme de Balla: Le Lever du soleil (1904, Rome, Gal. nat. d'Art moderne) offre des analogies significatives avec le néo-impressionnisme français de Seurat.

 

 

Percier, Charles. Voir Fontaine, Pierre-François-Léonard

 

 

Perrault, Claude (Paris 1613-1688). Savant, théoricien et architecte français. Membre de l'Académie Royale des Sciences, il se consacre également à l'architecture et participe à l'élaboration de la façade orientale du Louvre dont il exécute le projet définitif. Malgré son classicisme, cette réalisation atteste les orientations rationnelles de Perrault et son intérêt pour les détails empruntés à l'Antiquité.

 

 

Pérugin, Pietro Vannucci, dit le (Città della Pieve, Pérouse, 1445-50-Fontignano, Pérouse, 1523). Peintre italien. Il est très actif, surtout en Ombrie, dans les Marches, à Florence et à Rome. Dans ses œuvres de jeunesse (Adoration des mages, 1473, Episodes de la vie de saint Bernard, 1476, Pérouse, Pin.; Vierges dans différents musées d'Europe), il mêle la pureté de lignes de Verrocchio à la clarté solaire de Piero della Francesca. A Rome, à partir de 1478 (chapelle de la Conception dans l'ancien Saint-Pierre), il peint à fresque, en 1480 et 1482, le mur de l'autel et trois scènes des murs latéraux de la chapelle Sixtine. Son activité s'intensifie encore vers la fin du siècle; c'est l'époque où il apporte un plus grand souffle à ses compositions, les insérant dans de vastes espaces ouverts (Déploration sur le Christ mort, 1494-95, Florence, Palais Pitti; fresques représentant la Crucifixion de Santa Maria Maddalena dei Pazzi à Florence, 1495). Au cours de ces années, il fait la connaissance du jeune Raphaël, et leur relation sera déterminante pour la formation de l'artiste d'Urbino.

 

 

Pforr, Franz (Francfort-sur-le-Main 1788-Albano 1812). Peintre allemand. A Vienne, il fréquente l'Académie et en 1809 fonde avec Overbeck, la Confrérie de Saint-Luc. En 1810, il s'installe à Rome où, avant de mourir très jeune, il s'avèrera la personnalité la plus originale du groupe des nazaréens. Parmi ses principales œuvres, datées 1810, rappelons L'Entrée de Rodolphe de Habsbourg dans Bâle en 1273 et Le Comte de Habsbourg et le prêtre (Francfort, Städelsches Kunst.), dans lesquelles le sujet médiéval est interprété avec un "primitivisme" fortement romantique.

 

 

Piccio, Giovanni Carnovali, dit le (Montegrino, Varèse, 1804-Crémone 1873). Peintre italien. Parmi ses premières œuvres, on trouve, outre de petits portraits de nobles bergamasques des milieux humanistes, le retable de l'Education de la Vierge, dans l'église paroissiale d'Almenno San Salvatore. Pendant un voyage à Rome en 1831, il exécute de nombreux dessins de paysages; à Parme, il étudie les œuvres du Corrège. Ses tableaux comptent certains des portraits les plus intenses de tout le XIXe siècle, dans lesquels l'originalité de la composition et l'art de saisir des états d'âme passagers se mêlent à une délicatesse de transparences et d'associations de couleurs: Le Collier vert (Milan, coll. particulière), Autoportrait (1864, Bergame, coll. particulière).

 

 

Piermarini, Giuseppe (Foligno 1734-1808). Architecte italien. Il travaille essentiellement à Milan, où il arrive en 1769 avec Vanvitelli dont il a été l'élève à Rome et le collaborateur dans le palais royal de Caserte. Sa première tâche est la réfection de l'ancien palais ducal (1770-80). En 1779, au sommet de sa célébrité, il est nommé architecte impérial; en outre, il occupe la chaire d'architecture à l'Académie de Brera à partir de 1776 et la charge de contrôleur principal de l'urbanisme milanais. Mis à l'écart par l'avènement de la République Cisalpine, il retourne à Foligno en 1798. C'est l'un des représentants les plus influents du néoclassicisme en Italie, et il remporte un succès énorme tant avec des réalisations prestigieuses (théâtre de la Scala, 1776-78; palais de Brera, 1779; villa royale de Monza, 1780) qu'avec des constructions privées (palais Greppi, 1772-78; palais Belgioioso, 1772-81; villa Borromée à Cassano d'Adda, 1780-85 env.) ou publiques (orphelinat de San Pietro in Gessate, 1770-77; Académie de Mantoue, 1770-72).

 

 

PIERO DELLA FRANCESCA

 

 

Piero di Cosimo, Piero di Lorenzo, dit (Florence, 1461/62-1521). Peintre italien. C'est une personnalité curieuse de la période historique agitée qui caractérise le passage du XVe au XVIe siècle à Florence, et il s'intègre mal dans les milieux officiels. Il collabore avec Cosimo Rosselli aux fresques de la chapelle Sixtine à Rome, mais bien vite s'intéresse au réalisme flamand (Visitation, Washington, Nat. Gall.). Selon sa conception très particulière de l'Antiquité, le mythe se transforme en l'évocation d'une humanité primitive et sauvage (Scènes de la vie de l'humanité primitive, New York, Metropolitan Mus. et Oxford, Ashmolean Mus.). Dans la dernière phase de sa carrière, il n'est pas insensible à l'exemple de Léonard de Vinci (Vierge à l'Enfant et anges, Venise, coll. Cini), de Fra' Bartolomeo et de Raphaël.

 

 

Pierre de Cortone, Pietro Berrettini, dit (Cortone 1596-Rome 1669). Peintre et architecte italien. Il est marqué par la peinture de Raphaël et des Vénitiens du XVIe siècle, par l'œuvre d'Annibal Carrache et par les premières sculptures du Bernin. L'amitié de Giulio et Marcello Sacchetti, ses protecteurs, sera fondamentale. C'est pour eux qu'entre 1627 et 1629, il peint l'Enlèvement des Sabines (Pin. du Capitole); de 1633 à 1639, il peint au plafond du salon du palais Barberini à Rome La gloire des Barberini, dans lequel l'éloquence narrative raphaélesque s'allie avec des couleurs vénitiennes en une composition spectaculaire, basée sur des perspectives multiples. En architecture, Pierre aura un rôle très important: dans la reconstruction de l'église Saints Luc et Martine au Forum (1635-50), il réalise une synthèse entre les modèles du XVIe à plan central et la nouvelle conception plastique et dynamique de l'espace. Son chef-d'œuvre est l'intervention dans Santa Maria della Pace, qui intègre parfaitement cette église moderne à la ville médiévale.

 

 

Piranèse, Giovanni Battista Piranesi, dit (Maiano di Mestre 1720-Rome 1778). Graveur, aquafortiste et architecte italien. En 1740, il arrive à Rome où, à quelques exceptions près, il restera jusqu'à sa mort. Son premier cycle de gravures, Première partie d'architectures et de perspectives, est publié en 1743. En 1750, c'est le tour des Grotesques ou Caprices, dans lesquels l'influence des modèles français de l'époque est évidente. En 1748, il commence à travailler aux célèbres Vues de Rome représentant les principaux monuments de la ville, qui seront publiées jusqu'en 1775. A partir de 1743, il grave la série de vues fantastiques d'intérieurs (Prisons imaginaires, 1760) et les Antiquités romaines. Son type de veduta et son style esquissé s'inspirent de modèles vénitiens et témoignent d'un langage extrêmement personnel, riche d'effets pittoresques. En tant qu'architecte, il réalise entre 1764 et 1766 le grand ensemble sur l'Aventin. Par ses célébrations de l'art romain, Piranèse joue un rôle de premier plan dans l'évolution du Néolassicisme.

 

 

Pisanello, Antonio Pisano, dit (Pise 1380 env.-Mantoue? avant 1445). Peintre, médailleur et miniaturiste italien. Les informations sur la vie et les œuvres de cet important représentant du gothique international sont rares et controversées. Son maître est probablement Gentile da Fabriano ; en 1432, il hérite de son atelier. Entre 1422 et 1425, il entame une phase longue et ininterrompue au service des Gonzague. Pour les Este, il exécute le Portrait de Marguerite de Gonzague (1435 env., Paris, Louvre) et le Portrait de Lionel d'Este (Bergame, Acc. Carrara), qui comptent parmi les meilleurs exemples de l'art du portrait de cour au XVe siècle. Entre temps, à Vérone, avec la fresque représentant Saint Georges et la princesse dans l'église Sant'Anastasia, son esthétique courtoise est à son apogée. A partir de 1438, il commence à dessiner des médailles, domaine dans lequel il excelle, avec un relief très fin, aux vibrants effets picturaux. Au cours des dix dernières années de sa vie, il réalise ses meilleures œuvres, dont la Vierge avec saint Antoine abbé et saint Georges (Londres, Nat. Gall.) et la Vision de saint Eustache (Londres, Nat. Gall.). Pour les Gonzague il exécute le cycle de fresques inspirées par la légende du roi Arthur, qui nous est connu grâce aux fragments et aux sinopias retrouvés dans le palais ducal de Mantoue, en un style désormais éloigné de celui de Gentile da Fabriano, avec des influences de Ghiberti, Paolo Uccello et Masolino.

 

 

PISANO, GIOVANNI 

 

 

PISANO, NICOLA 

 

 

Pissarro, Camille (Saint-Thomas 1830-Paris 1903). Peintre français. Ses premiers tableaux trahissent l'influence de Corot et de Daubigny. En rupture avec l'académisme officiel, il expose en 1863 au Salon des Refusés aux côtés de Manet et de Cézanne. Par la suite, il s'installe à Pontoise, à Louveciennes (La Diligence de Louveciennes, 1870, Paris, Musée d'Orsay), puis à Londres, en 1870, pour fuir l'invasion prussienne. Séduit par les théories néo-impressionnistes, il adopte la technique du divisionnisme, avant de revenir à sa première manière (Le Boulevard Montmartre la nuit, 1897, Londres, Nat. Gall.). Son œuvre est caractérisé par une grande cohérence, avec un intérêt constant pour la vie moderne, comme en témoignent ses paysages industriels entre 1868 et 1873. Sa phase néo-impressionniste introduit une variante plus colorée dans des compositions équilibrées et assurées qui ont laissé des traces dans l'œuvre de Cézanne.

 

 

Pollack, Leopold (Vienne 1751-Milan 1806). Architecte autrichien. A son arrivée à Milan, il devient à Brera (1776) l'élève de Piermarini, avec lequel il collaborera au palais royal. Interprète d'un néoclassicisme mis au goût des grandes capitales européennes, il devient bien vite l'un des architectes préférés de la noblesse milanaise. Sa réalisation la plus célèbre est la villa Belgioioso (1790-96, par la suite villa royale). Rappelons en outre le théâtre Filodrammatici, toujours à Milan, les villas Amalia à Erba et Pesenti Agliardi à Sombreno (1798-1801) et ses projets pour des édifices de l'Etat à Mantoue, Crémone, Lodi et Pavie.

 

 

Pollaiolo, Antonio Benci, dit (Florence 1431 env.-Rome 1498). Peintre, sculpteur et orfèvre italien. C'est l'un des maîtres les plus éclectiques et significatifs du XVe siècle florentin. Il commence sa carrière comme orfèvre et même en sculpture restera fidèle au trait fin, au goût du détail soigneusement élaboré (Buste de guerrier, Florence, Mus. nat. du Bargello; tombe de Sixte IV, Vatican, Musée du Trésor). En peinture, il reproduit les corps avec une exceptionnelle rigueur formelle, des lignes nettes et tendues, et les définit dans l'espace (Martyre de saint Sébastien, Apollon et Daphné, Londres, Nat. Gall.). Ses fresques représentant une Danse de nus dans la villa de la Gallina (près de Florence) témoignent d'une interprétation fortement dynamique des modèles de l'Antiquité. Ses portraits, tels le splendide Profil de femme (Milan, Mus. Poldi Pezzoli) sont tendus et incisifs. Enfin, c'est l'un des premiers graveurs connus.

 

 

Pontormo, Jacopo Carrucci, dit (Pontorme, Empoli, 1494-Florence 1556). Peintre italien. C'est à Florence qu'il se forme sous la direction d'Andrea del Sarto et qu'il passera toute sa vie. Dans sa première période, il interprète le classicisme d'Andrea del Sarto avec une sensibilité inquiète (Scène à l'hôpital San Matteo, Florence, Académie; Visitation, Florence, Santissima Annunziata). En 1518, avec le retable Pucci à San Michele Visdomini, le style de Pontormo a désormais atteint un tournant décisif: la tension est constante à l'intérieur du tableau. Les Episodes de la vie de Joseph (Londres, Nat. Gall.), datant environ de la même époque, témoignent d'une influence nordique qui donne lieu à un climat inquiétant, comme dans l'Adoration des mages (Florence, palais Pitti). Dans Le Repas d'Emmaüs (Florence, Offices), l'une de ses meilleures œuvres, la volonté de réalisme fait son apparition dans une atmosphère mystique. Dans la décoration de la chapelle Capponi de Santa Felicita à Florence, l'inspiration de Michel-Ange est évidente (Déposition de la Croix). Parmi ses chefs-d'œuvre, rappelons la Visitation (Carmignano, église paroissiale) et, parmi ses portraits, Le Jeune garçon (Lucques, Mus. Nat. de villa Guinigi) et le Hallebardier (New York, Frick Coll.). Pontormo reste l'interprète le plus emblématique du maniérisme et de cette tension stylistique et spirituelle qui, bouleversant le système du classicisme, confère un nouvel élan dynamique à l'art italien.

 

 

Pöppelmann, Matthaüs Daniel (Herford, Westphalie, 1662 env.-Dresde 1736). Architecte allemand. C'est l'un des maîtres du baroque tardif. Il est actif à Dresde, la capitale des électeurs de Saxe et des rois de Pologne. Dresde, qui connaît une grande période architecturale et urbanistique sous l'intelligente direction de l'architecte Pöppelmann, devient l'un des berceaux de l'art allemand, acquérant une exquise physionomie baroque. La plus célèbre réalisation de Pöppelmann est le Zwinger (1709-32), qui atteste d'une sensibilité pleine de fantaisie mais aussi de mesure, d'inspiration autrichienne (Hildebrandt et Fischer von Erlach), prussienne (Schlüter) et italienne (Fontana).

 

 

POUSSIN, NICOLAS

 

 

Pozzo, Andrea (Trente 1642-Vienne 1709). Peintre et décorateur italien. Après avoir travaillé quelque temps à Trente, il entre dans la Compagnie de Jésus. Appelé à Turin en 1675, il y peint des fresques (à présent perdues) dans l'église des Santi Martiri et le cycle de San Francesco Saverio à Mondovì (1676-79). Son goût pour la définition de l'espace par l'illusionnisme se réalise pleinement dans les fresques de Sant'Ignazio à Rome. Envoyé dans le Piémont, il peint des toiles pour les autels de l'ordre (1683-85, Cuneo, cathédrale; 1697-1702, Turin, chapelle des Marchands). En 1703, il s'installe à Vienne où il décore l'université, le palais Liechtenstein et le collège des Jésuites, qui constitueront des points de référence pour l'art allemand du XVIIIe siècle.

 

 

Prandtauer, Jacob (Stanz, Landeck, Tyrol, 1660-Sankt Pölten, Basse-Autriche, 1726). Architecte autrichien. Il se consacre entièrement à l'architecture religieuse et monastique: des exemples magistraux en sont les trois abbayes bénédictines de Melk (1702-26), de Garsten (1708) et de Kremsmünster (1713-17). L'abbaye de Melk, son chef-d'œuvre, est l'une des créations les plus significatives de l'art baroque en Europe.

 

 

Preti, Mattia (Taverna, Catanzaro, 1613-La Valette, Malte, 1699). Peintre italien. Chevalier de l'Ordre de Malte, il orne de fresques San Carlo ai Catinari et l'abside de Sant'Andrea della Valle, à Rome, avant de se rendre à Modène où il réalise la coupole et le chœur de San Biagio. S'étant installé à Malte, il devient peintre officiel de l'Ordre et exécute des cycles décoratifs monumentaux (La Gloire de l'Ordre, La Valette, Saint-Jean, 1661-66) et de nombreuses toiles (Baptême du Christ, La Valette, Musée). Ses œuvres allient la vigueur dramatique des caravagesques napolitains à un certain intérêt pour le classicisme bolonais, avec des résultats tantôt impétueux et dramatiques (1657-60, toiles du plafond, San Pietro a Maiella), tantôt crépusculaires et élégiaques (Naissance de la Vierge, La Valette, Saint-Jean).

 

 

Previati, Gaetano (Ferrare 1852-Lavagna, Gênes, 1920). Peintre italien. La rencontre avec le milieu de la "scapigliatura" lombarde l'amène à une élaboration romantico-sentimentale personnelle du sujet (Fumeuses d'opium, 1887, Plaisance, Gal. d'Art moderne Ricci Oddi). Ses illustrations des récits de Poe (1887-90) et sa rencontre précoce avec le symbolisme européen de Rops et de Redon constitueront les prémices d'une peinture riche d'allusions symbolico-sentimentales (Maternité, 1890-91, Novare, Banque Populaire de Novare), baignées d'une lumière idéale, presque monochrome et antinaturaliste. Dans d'autres œuvres, il se livre en revanche à des recherches de couleurs (Dans le pré, Florence, Gal. d'Art moderne; Le Calme, Milan, Galerie municipale d'Art moderne). Après la mort de Segantini, il devient le principal représentant du divisionnisme italien de tendance symboliste (Via Crucis, 1901-02, Milan, coll. P. Benni; La Chute des anges, 1912-13, Rome, Gal. nat. d'Art moderne; Triptyque du jour, 1907, Milan, Chambre de commerce).

 

 

Primatice, Francesco Primaticcio, dit le (Bologne 1504-Paris 1570). Peintre et sculpteur italien. De 1526 à 1532, il est le collaborateur de Jules Romain à Mantoue pour la décoration du palais ducal et du palais du Té; mais il s'intéresse surtout à la culture parmesane raffinée du Corrège et du Parmesan. A partir de 1532, il est au service de François Ier en France pour exécuter les travaux dans le château de Fontainebleau, où il est d'abord aidé par Rosso Fiorentino. A Fontainebleau, avec ses fresques et ses stucs, dont beaucoup sont à présent perdus ou endommagés, il renouvelle entièrement l'art français de la décoration murale. Il a laissé peu de peintures sur bois: parmi celles-ci, la Danse des heures (Francfort, Mus.) et son chef-d'œuvre, Ulysse et Pénélope (Toledo, Ohio, Museum of Art, 1560 env.). Il retourne deux fois en Italie, à Rome en 1540, puis à Bologne, renouant à ces occasions les contacts avec la culture maniériste raphaélesque et parmesane, dont il a été l'un des principaux représentants.

 

 

Pucelle, Jean (actif à Paris pendant les premières décennies du XIVe s.- mort en 1334). Miniaturiste français. Il n'est pas facile de cerner sa personnalité artistique car il dirige un atelier d'enlumineurs dont les œuvres sont de qualité très variable. Tant le Bréviaire réalisé pour Jean de Belleville que la Bible dite de Robert de Billyng, du nom du calligraphe (Paris, Bibliothèque nat.) ou le Livres d'heures de Jeanne d'Evreux (1325-28, New York, Cloisters Mus.) commandé par Charles IV de France, présentent d'une part de fines frises peuplées de figures bizarres et fantastiques, des contours sinueux et des couleurs douces, et d'autre part, des éléments spatiaux d'inspiration italienne, dus à un probable voyage que l'artiste fit en Toscane au cours duquel il découvrit l'art de Giotto et de Duccio.

 

 

Puvis de Chavannes, Pierre (Lyon 1824-Paris 1898). Peintre français. Il subit l'influence de Chassériau, qui repropose l'art des primitifs à travers le filtre du classicisme d'Ingres. Deux voyages en Italie, au cours desquels il a l'occasion d'étudier les œuvres des artistes florentins du XIVe et du XVe, des Vénitiens du XVIe et des Bolonais du XVIIe, sont fondamentaux pour sa formation. Sa recherche de sujets historiques est manifeste dans le cycle de tableaux peints entre 1880 et 1882 pour le musée d'Amiens (Pietà, Moscou, Musée Pouchkine). Et ses autres œuvres témoignent d'un langage allégorique et de thèmes à caractère universel (Le Pauvre pêcheur, 1881, Paris, Musée d'Orsay). La peinture de Puvis de Chavannes aura une grande influence sur le symbolisme naissant et suscitera l'intérêt des nabis, d'Hodler et de Picasso.

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