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postmodernisme, n.

Publié le 29/11/2013

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postmodernisme, n.m., notion forgée par la critique dans les années soixante-dix pour définir la situation de l'architecture et des arts dans la seconde moitié du XXe siècle. Le terme, imprécis, reste au centre de nombreuses polémiques. Une mise en cause de la modernité. Le postmodernisme ne peut être compris sans faire référence à l'esthétique de la modernité qui a dominé les arts depuis 1850. Certains peintres s'opposèrent résolument à l'académisme et au classicisme. Baudelaire fut le premier à esquisser l'esthétique de la modernité ; rompant avec la tradition, la beauté devait surgir du présent et l'art devait adhérer à son temps. « Il faut être absolument moderne », s'écriait de son côté Rimbaud. Ce souci fut constant et il entraîna les avant-gardes dans une succession de surenchères à la poursuite de la nouveauté. Le passé était banni et il fallait trouver le langage des temps nouveaux ; ce projet s'exprima notamment dans le Bauhaus et chez Le Corbusier. Il est au coeur de la pensée du critique américain Clement Greenberg. L'art moderne, qui avait été porté par une foi sans faille durant plus d'un siècle, connut plusieurs remises en question à partir des années soixante-dix. La critique se livra à une nouvelle évaluation de l'évolution artistique. En architecture, le style international, expression d'une vision progressiste et technique, fut contesté par l'école historiciste et éclectique dont Ricardo Bofill est un des représentants les plus connus. Un retour aux sources. Une tendance nouvelle est ainsi née à travers des expressions très diverses que réunit une commune référence au passé ; le postmodernisme est conçu comme un art soucieux de mémoire au moment où le monde moderne vivrait sous le coup de la destruction et de l'oubli. L'architecture reprend des formes classiques : colonnes, frontons, citations dans un sens parfois parodique. En peinture, des artistes tels que Gérard Garouste en France illustrent la mythologie classique. Plus surprenante, l'oeuvre de Mariani semble prolonger la peinture du XVIIIe siècle. Une toile de Stephen McKenna donne une nouvelle interprétation d'Orion aveugle de Poussin et témoigne des doutes de l'artiste quant à la clairvoyance de l'homme moderne. Si cette imagerie ne présente aucune unité stylistique (on range sous la bannière postmoderne les néo-expressionnistes allemands, Sandro Chia ou Enzo Cucchi de la trans-avant-garde italienne aussi bien que l'Anglais Ian Hamilton Finlay), tous ces artistes ont en commun de réagir à la modernité. Pour certains critiques, le postmodernisme n'est qu'un nouveau classicisme ; pour d'autres, il ne marque qu'une régression, un moment semblable à celui que l'art a connu dans les années vingt. Les opinions sont tranchées, ce qui place le postmodernisme à la suite des grands débats esthétiques du siècle. Complétez votre recherche en consultant : Les corrélats Bofill Ricardo Cucchi Enzo éclectisme - 2.ARCHITECTURE Garouste Gérard Lyotard Jean-François modernité Venturi Robert

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