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La résistance en psychanalyse

Publié le 07/04/2015

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psychanalyse

 n.f. (angl. Resistance ; allem. Widerstand). Tout ce qui fait obstacle au travail de la cure, tout ce qui entrave l'accès du sujet à sa déter­mination inconsciente.

S. Freud a été amené très tôt à donner une place non négligeable au concept de résistance. Celui-ci désigne l'effet que produit dans la cure le refoulement lui-même, c'est-à-dire l'ensemble des phénomènes qui entravent les associa‑

tions ou même conduisent le sujet au silence.

Comment situer, cependant, l'ori­gine de la résistance ? Dans les Études sur l'hystérie (1895), Freud la relie très clairement à l'approche de l'incons­cient lui-même: les souvenirs que la cure révèle sont groupés concentrique­ment autour d'un noyau central patho­gène. Plus on s'approche de ce noyau, plus la résistance est grande : c'est comme si une force de répulsion inter­venait pour contrarier la remémoration et l'interprétation.

Il est cependant important alors de faire intervenir la question du transfert (—« transfert). Dans la Dynamique du transfert (1912), Freud montre en effet que, lorsque le sujet s'approche trop près de ce noyau pathogène, lorsque les associations lui font défaut pour aller plus loin dans la saisie du conflit déter­minant pour lui, il reporte ses préoc­cupations sur la personne de l'analyste et actualise dans le transfert les mo­tions tendres ou agressives qu'il n'ar­rive pas à verbaliser. Le transfert fonctionne alors comme résistance, lieu où le sujet répète ce qui pour lui fait obstacle.

Si les premiers textes de Freud, cependant, situent dans l'inconscient l'origine de la résistance, il n'en est pas de même par la suite, notamment avec l'introduction de la deuxième topique. La résistance est présentée comme un mécanisme de défense parmi d'autres, référable au moi. L'inconscient, dans cette perspective, n'oppose pas de résistance aux efforts de la cure. Ce qui fait obstacle, ce sont les mêmes «couches et systèmes supérieurs de la vie psychique qui avaient produit le refoulement en son temps «. Anna Freud systématisera cette conception dans son ouvrage sur le Moi et les méca­nismes de défense (1937).

On peut cependant relever deux choses. D'abord, Freud n'a jamais abandonné l'idée d'une résistance de

l'inconscient ou encore du ça: il la maintient dans Inhibition, Symptôme et Angoisse (1926) parallèlement à trois résistances du moi (refoulement, résis­tance du transfert et bénéfice secondaire de la maladie) et à une résistance du surmoi, dérivant de la culpabilité inconsciente et du besoin de punition. Cette résistance spécifique, c'est «la force de la compulsion de répétition, attraction des prototypes inconscients sur les processus pulsionnels refoulés «.

 

Enfin, même s'il est vrai que ce qui fait obstacle à la cure se manifeste le plus souvent au niveau du moi, et notamment des réactions de réassu­rance, de prestance du moi par rapport à la personne de l'analyste, l'interpréta­tion des phénomènes à ce niveau se révèle inopérante et dévoie la tech­nique psychanalytique dans le sens d'une manipulation psychologique. J. Lacan devait critiquer en détail, dans les premières années de son séminaire, cette orientation de la psychanalyse.

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