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Spinoza (Baruch de), 1632-1677, né à Amsterdam, philosophe hollandais.

Publié le 09/12/2013

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Spinoza (Baruch de), 1632-1677, né à Amsterdam, philosophe hollandais. Issu d'une famille juive originaire du Portugal, Spinoza reçut une brillante éducation. Il mena toujours une vie de « philosophe », celle d'un esprit libre, amoureux du vrai, profondément tolérant et démocrate. Refusant toute charge officielle, excommunié par les rabbins dès 1656, il dispensa son enseignement auprès d'un cénacle d'amis, gagnant sa vie en taillant des verres d'optique. Il s'engagea dans la vie politique en publiant anonymement le Traité théologico-politique (Tractatus theologico-politicus, 1670), qui démontre que la liberté de l'esprit est la condition même de la paix de l'État. Dès 1663, il prit en partie ses distances à l'égard du cartésianisme dans les Principes de la philosophie de Descartes. Son Traité politique (Tractatus politicus, 1676-1677) est resté inachevé. Après sa mort en 1677, à La Haye, ses disciples firent paraître ses oeuvres posthumes, parmi lesquelles figure l'Éthique, texte majeur qui conjugue la recherche rigoureuse de la vérité et la conquête existentielle du salut, c'est-à-dire de la joie, et que Spinoza, par peur du scandale, avait renoncé à faire publier de son vivant. Puissance et nécessité. Toute existence est l'expression d'une puissance : chaque chose se définit tour à tour comme une cause productrice d'effets - son essence mesurant sa force d'être, c'est-àdire les propriétés qui peuvent être déduites de sa définition - et comme l'effet d'une autre cause efficiente qui la produit. Dès lors, l'existence d'êtres finis, qui ne s'expliquent pas par eux-mêmes - puisque leur détermination renvoie à l'existence distincte d'une autre cause, extérieure - implique l'existence d'un être infini. Mais il ne s'agit pas d'un Dieu personnel créateur et transcendant, agissant librement : la substance n'est autre qu'une force d'être infinie, immanente aux êtres particuliers qui en sont les produits ; elle forme le système infini du renvoi des causes naturelles à la nature tout entière, comme réalité s'expliquant par elle-même. La réalité déborde ainsi l'opposition entre contingence (au sens d'absence de justification) et nécessité. L'existence est une pure affirmation, où la perfection se confond avec la réalité. Aussi, Dieu, c'est-à-dire la nature, est-il à la fois cause efficiente, puisqu'il est cause universelle et directe de toutes choses, cause par soi, puisque le monde est produit par la nécessité infinie inhérente à sa nature, et cause première. Cette théorie de la puissance fonde l'irréductibilité de l'individu. Chaque individu a une essence, ou puissance d'exister, limitée parce que son existence est fonction des rapports qui le lient à la nature et à tous les autres êtres. Il est ainsi déterminé à persévérer dans son être, en produisant tous les effets qui résultent de sa nature. Il a donc besoin, pour exister, d'autres choses, d'autres rapports et d'autres individus qui agissent tantôt en composant leurs rapports avec les siens, tantôt en s'opposant au plein déploiement de sa puissance. Ce rapport pratique de l'individu au monde définit une tension entre l'activité et la passivité, entre la puissance et le pouvoir. La « vraie vie » consiste à augmenter sa puissance d'agir, en se constituant selon une nécessité libre et active. Cette détermination par soi se confond avec l'amour qui unit à Dieu, conçu comme puissance infinie présente en chaque être singulier : l'ontologie se mue alors en éthique, c'est-à-dire en invention d'une plusvalue d'être pour la réalité humaine. Complétez votre recherche en consultant : Les corrélats causalité - 1.PHILOSOPHIE conscience contemplation contingence Dieu Éthique (l') finalisme nécessité sagesse vérité Les livres Spinoza, page 4872, volume 9

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