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texte. n.m., notion utilisée en linguistique et, plus fréquemment, en sémiotique, pour désigner une unité discursive

Publié le 11/12/2013

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texte. n.m., notion utilisée en linguistique et, plus fréquemment, en sémiotique, pour désigner une unité discursive, généralement écrite, de dimension variable et pourvue de caractères diversifiés selon le type d'approche théorique. Les linguistes utilisent assez peu la notion de texte, à laquelle ils préfèrent généralement celles d'énoncé ou de corpus. Toutefois, Louis Hjelmslev parle de texte dans un sens assez voisin de « discours manifesté ». Par ailleurs, les linguistes allemands ont élaboré, sous le nom de Textlinguistik, une approche des unités de grande dimension qui évoque ce qui se pratique en France sous le nom d'analyse du discours. À ces exceptions près, la notion de texte est, dans les sciences du langage, réservée à la sémiotique. Rien n'empêche, en principe, de songer à un texte exclusivement oral. Toutefois, les sémioticiens semblent en général s'intéresser plutôt aux textes écrits, conformément d'ailleurs à l'emploi habituel du mot dans l'usage courant, particulièrement dans l'expression traitement de texte, où le texte est envisagé de façon exclusive dans sa matérialité graphique. Le texte en sémiotique. Pas plus qu'aucune autre unité dans les sciences du langage, la notion de texte n'est immédiatement offerte : c'est au chercheur de la construire, selon les lignes de conduite méthodologiques qu'il s'est préalablement données. Les dimensions matérielles du texte sont elles-mêmes infiniment variables : le vers d'Apollinaire « Et l'unique cordeau des trompettes marines » ne constitue même pas une phrase complète. C'est pourtant un texte, au sens plein du terme. À l'exact opposé, les quelque quinze mille pages de la Comédie humaine de Balzac constituent aussi, à leur façon, un texte. Ce qui n'empêche pas que le vers d'Apollinaire puisse entrer en relations avec l'ensemble des autres poèmes d'Alcools, ni que la Comédie humaine puisse se diviser en un grand nombre de textes plus petits, unis entre eux et à l'ensemble qu'ils constituent par des relations infiniment complexes. En sorte qu'on a pu dire qu'un texte n'est jamais qu'un fragment de texte. Quant aux propriétés affectées au texte, elles sont envisagées de façon différente selon les appareils théoriques. La sémiotique structurale (dominée en France par les travaux de Greimas et de son école, à laquelle Barthes s'était, un moment, associé) voit dans le texte la manifestation d'un système de signification, qui, sans se confondre avec la langue (par exemple, le français) qu'il utilise comme matériau signifiant, n'en est pas moins régi par des règles de même type. Le régime de signification du texte, notamment littéraire, accorde une large place à la polysémie, propriété qui consiste, pour une unité signifiante, à être simultanément pourvue de plusieurs sens. Une grande partie des travaux de la sémiotique structurale visent à décrire les conditions - diverses - de cette polysémie textuelle. Quant à la sémiotique dite poststructurale, influencée notamment par les théories de Freud et de Lacan - pour qui, d'une certaine façon, l'inconscient est aussi un texte -, elle récuse de façon plus ou moins complète l'appareil notionnel du structuralisme. Les travaux de Julia Kristeva, notamment, ont visé à construire, pour le texte, une sémanalyse : à la fois déconstruction (au sens étymologique du mot analyse) du concept de signe et mise en place d'une procédure analytique (cette fois au sens freudolacanien du mot analyse). Complétez votre recherche en consultant : Les corrélats discours rhétorique sémiotique

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