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VALEUR

Publié le 02/04/2015

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VALEUR

On peut distinguer trois types d'énoncés; les énoncés prescriptifs (e tu dois aimer ton prochain «), descriptifs (« Bertrand est chauve«) et évaluatifs (« Jeanne est belle «). C'est Kant qui le premier a mis au jour leur différence en distinguant les jugements déterminants (qui pensent le particulier comme compris dans l'universel, qui peuvent être théoriques — ils disent ce qui est — ou pratiques — ils disent ce qui doit être), et les jugements réfléchissants (qui pensent l'universel dans le particulier)'.

Cette triple distinction est déjà une thèse sur la nature de la valeur ; on distingue en effet facilement les énoncés prescriptifs et descriptifs, puisqu'ils n'ont pas la même forme syntaxique (même si on peut légitimement poser la question de savoir s'ils sont réductibles les uns aux autres — voir morale), mais il n'est pas nécessaire syntaxi-quement de distinguer les énoncés descriptifs et évaluatifs : leur diffé­rence réside seulement dans celle qu'on reconnaît entre les prédicats du type « ... être chauve e et ceux du type « ... être belle «. On pourrait admettre que tous deux désignent des propriétés appartenant réellement aux choses dont on dit qu'elles les possèdent (objecti­visme) : mais on n'est pas chauve comme on est belle, car on peut bien s'entendre sur une définition du chauve, tandis que la même personne peut sembler belle à quelqu'un, laide à quelqu'un d'autre. Pour rendre compte de ces prédicats étranges qu'on nomme « valeurs «, on pourrait alors peut-être admettre que leur attribution (et leur définition) dépend des relations particulières qu'ont les objets auxquels ils sont attribués avec la personne qui les attribue : « Jeanne est belle « parce qu'elle me plaît, que je l'aime, que je la préfère à Marie, etc. Mais pourquoi me plaît-elle, n'est-ce pas parce qu'elle est belle ? Etre belle consiste-t-il à avoir les propriétés objectives néces­saires à me plaire ou à avoir les propriétés conformes à ce que je vois

arbitrairement comme constituant la beauté ? Ce qui me plaît n'est pas entièrement définissable par l'action physique des choses sur moi, puisque ce qui plaît varie avec le milieu culturel ; pour la même raison cela ne dépend pas non plus d'un acte arbitraire de la volonté individuelle. Une philosophie des valeurs avant même de pouvoir dire quelles sont les vraies valeurs aurait à résoudre ces problèmes. Voir N ietzsche.