AMOURS (les) de Jean de Sponde (fiche de lecture)

« (IV, Xl.

XVII.

XXV).

l'absenc~ et la pr6sence 0/.

VI.

VIl XXN).

Les images ct les comparaisons, util~es essentiellement d~ns les sonnets.

son t • puisées à trois sources : la cosmoloa ic (l' ca.u et la terre : 1: fe cel et les ast~ : Ill: Arthlm~de et le globe terrestre : XIIQ .

la mytholoc~ (~ : V : Achil le.

HectO!" et Ajax : XIV).

mals SLWtout I'Nstolre romaine.

ses conqu ttes et ~ rival~ ll'l"..estine.s {(Agr : Il : Han nibal : Xl : Rome et c:artNge : Xl : P.ome et ~ l'llJilœ : XVI : la pn-e cM.c : XVI).

À un thème conventionnel, celui de l'amant qui proteste Inlassablement de sa constance , Sponde impose un traite­ ment dont la vigueur surprend d'emblée : l'écrt ture tend vers l' abstrac­ ti o n, et la morale amoureuse est anl· mée d'une volont é d'absolu qui annon c e déjà les poè m es rellgteux .

Œuvre hautaine , ces Amours ne do l­ ~ent guère à la lyrique r onsa rdt ennc, pas plus qu'à l'Inspiration baroque ou maniériste du XVIe Siè cle finissant.

,· Le lieu commun, chez Sponde, se t'ransforme en exigence et nécessité.

L'absence de la femme almée, qut pourrait n 'être que prétexte à élêgtes , devient l'ép reuv e déclsive qui trempe le sentiment am oureux, et lui confère la stabUlté d'une essence.

Le pandox e du recuell , c'est que l'absen ce n'y est pas événement , mals poulbDlté dou­ loureuse de s'ana cher à l'événement , aux fluctuations et aux • change­ ments • du dtslr : • Mon cœur ne te rends point l ces ennuis d'absen ce, 1 Et quelqu es fo rts qu'Ils soyent, sols encore plus fo rt ...

• (so nnet XII ) .

L'amour , chez Spo nde , ne saurait être rêveri e nt aband on à la durée : 11 ras.

semble au contraire toutes l es énergies de l'amant , qul ne manque pas une pccas to n de stigmatiser les • esprl~ Botans • (IV) .

La • constance • appara1t ainsi co mme la revendlcatlon d'une spécific ité orguelllewe, à te l point que le poète s'érige lui -m ê me en Idéa l : " Mais croyevle ou no n, la preuve est toute falcte, 1 Qu'au pris de moy, l 'amo ur aime imparfaitement • (lX).

À la poésie amourewe d'un Ronsard (vo ir les *Amours) et d'un Desporte s (les Amour3 de Diane, 1573), où le suJet cheTChe en vain l'unité et la colnd· denee de ses états, Sponde oppose le • moy dur comme un rocher • et le • feu • d'une intétlorlté qui • ne se change point •.

Une telle ~sle est incontestablement réflexive : l'exis­ tence de la femme almée y importe moins que la densiJicati on du senti ­ ment qu'elle engendre.

ttranges Amotm , d 'où la tension vers l'autre est à peu près absente.

Seule compte, en définitive, la résorption du m ol et de ses affects dans une idéal ité durement co nquise : c Ainsi je veux servir d'un patron de constance , 1 Co mme ma belle fleur d'un patron de beauté • {IV) .. »