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ART POÉTIQUE (l') de Boileau

Publié le 15/02/2019

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ART POÉTIQUE (l') poème didactique de Boileau (1674). Il comporte 1 100 vers et quatre chants. Le premier traite des règles générales communes à tous les genres et brosse un tableau de la poésie française du Moyen Âge à Malherbe. Le second étudie les genres secondaires (idylle, ode, sonnet, épigramme, ballade, satire, etc.). Le troisième chant est consacré aux grands genres (tragédie, comédie, épopée) et oppose merveilleux païen et merveilleux chrétien (v. Anciens et Modernes). Le quatrième édicte les règles de vie et de caractère qui s'imposent à l'écrivain. Boileau se distingue de son modèle Horace sur deux points capitaux : d'abord, par un parti pris de systématisation de l'exposé ; ensuite, paradoxalement, par son dédain du fondement philosophique de la théorie poétique (souci toujours présent chez Horace). Boileau fait peu de cas de la référence à Aristote, il confond « bon sens » et sapientia, il ignore le rapport profond établi par Horace entre épopée
 
et tragédie. Le traité de Boileau est moins une réflexion critique sur les conditions de la création (fortement handicapée d'ailleurs par le flou du vocabulaire classique français par rapport à la précision des termes techniques latins) qu'un manuel de recettes pour hommes de lettres. Il reprend pour l'essentiel les principes de Malherbe et la conception morale de la littérature, héritée de l'humanisme français et qui est celle des « doctes », mais adaptée à une société où le monarque est devenu l'unique repère du goût et des mœurs. Boileau condense et appauvrit en slogans à usage mondain

boileau

« Powered by TCPDF (www.tcpdf.org)ART POÉTIQUE (L'l Bon.EAU (Nicolas Boileau-Despréaux).

Critique littéraire, 167 4.

Charte du bon sens et du bon goût classi ques, L'Art poétique débute par des conseils généraux de clarté, d'har­ monie et de moralité: tout procède de la Raison qui comm ande d'imiter la nature, de plaire et d'inst ruire en évi­ tant la préciosité, la prolixité, l'enflure ou la bassesse et en recherchant la perfection fonnelle -nullement contradictoire avec l'inspiration.

Cette esthétique de la rigueur s'applique successivement dans les chants II et III aux petits genres littéraires Udylle, élé­ giet ode, sonnet, satire ..

.) et aux grands genres (tragédie, épopée, comédie).

Le chant IV rappelle que la poésie ne so uffre pas la médiocrité, il définit la ctitique littéraire et pose les rapports de l'art et de la morale.

• Après s'être fait une place dans le monde des écriv ains avec ses Satires*, Boileau ( 1636-1711) publie en 167 4 un poème héroï-comique, Le Lutrin, et son Art poétique.

TI reviendra sur ses goûts litté raire s dans des Épîtres* et dans ses Réflexions sur Longtn (1694).

A partir de 1687 il s'engage à fond dans la Querelle des Anciens et des Modernes.

• Quand Boileau, participant au mouve­ ment général qui rang e les • classiques • denière Colbert et la banni ère royale, écrit en 167 4 son Art poétique, il présente le manif este de l'école classique de 1660: Molière est mort, Corneille se retire du théâtre, Racine ne va plus écrire que Phèdre*, Esther* et Athalie*.

Boileau se fonde sur leurs œuvres pour étayer un discours critique réduisant la poésie à l'exploitation de procédés clairement définis et il reflète l'injustice de la jeune école classique à 1' égard de ses prédé­ cesseurs et de ses rivaux: d'où son hosti­ lité envers les courants romanesque, galant, précieux et burlesque.

• L'Art poétique suscite l'admira tion du Tout-Paris littéraire: • Votre discerne­ ment est devenu la règle des ouvrages du siècle •, écrtt à Boileau le libraire Barbin.

Au xvwe siècle d'Alembert y voit le •code du goût •.

Décrié après les batailles romantiques et la redécouverte du baroque, défendu au xxe siècle par Alain et par Paul Valéry, L �rt poétique est peu apprécié par les écoles de critique modernes.

ÉomoNs: Boileau, L'Art poétique, dans Œuvres complètes, éd.

FJ an çoise Escal.

Gall imard, • La Pléiade•.

1966.

Ed.

Jean-Pierre Collinet, Ga.llimard, 1985.

:21UDE: Pierre Clarac, Boileau, Hatier, 1964.. »

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