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Aucassin et Nicolette (fiche de lecture)

Publié le 15/10/2018

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Aucassin et Nicolette. Chantefable picarde du début du XIIIe siècle.

 

Aucassin et Nicolette est le seul échantillon du genre littéraire qu'on désigne par le mot de chantefable - ce terme n'apparaît qu'une seule fois, à la fin de notre texte : 21 strophes assonancées d'heptasyllabes à vers orphelins, faites pour être chantées (or se cante) sans être pour autant de simples haltes lyriques, alternent avec 20 morceaux de prose destinés à la récitation annoncés par la formule « or dient et content et fablent ». Il n'existe, d'autre part, qu'un seul manuscrit d'Aucassin et Nicolette (Paris, Bibliothèque nationale, manuscrit français, 2168) : faut-il penser qu'on a fait disparaître les copies d'un texte jugé trop subversif ? Cette œuvre, qui est peut-être un mime à un ou deux personnages, séduit par un mélange exquis de vers et de prose, de poésie raffinée et de scènes burlesques.

 

L'auteur, qui prétend s'appeler le Vieil Antif (c'est le nom du cheval de Roland), reprend des formules épiques pour conter les aventures et les amours de deux jouvenceaux : Nicolette, au nom bien français, est d'origine sarra-

sine, et l'autre, Aucassin, prince chrétien de Beaucaire, porte le nom d'un roi maure de Cordoue. Mais il est possible que, sur ce premier jeu de mots, s'en greffe un second, fondé sur le provençal de Beaucaire : Aucassin serait l'« aucassa » (dérivé d'auca, « oie »), l'oison un peu niais mais sympathique, et Nicolette serait celle qui fait la « nica », la futée qui se moque d'autrui.

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« lui.

Ayant découvert la loge de feuillage, il tombe et se démet une épaule que Nicolette, qui l'a rejoint, guérit sur-le-champ.

Les deux amis s'en vont vers la mer, et une nef de marchands les prend à son bord.

Ils débar­ quent au doux royaume de Torelore, monde à l'envers où le roi garde le lit au moment de la naissance de ses enfants et où l'on se bat avec des pommes pourries, du fromage et des cham­ pignons.

Ils y coulent des jours heureux.

Mais des pirates dévastent le pays et les emmènent sur deux nefs différentes.

Celle d'Aucassin, prise dans la tempête, s'échoue au rivage de Beaucaire où, le comte étant mort, le jeune homme lui suc­ cède aussitôt.

Nicolette débarque à Carthage où elle décou­ vre qu'elle est la fille du roi sarrasin, qui veut lui faire épouser un prince de sa religion.

Elle ne pense qu'à Aucassin.

Aussi s'enfuit-elle, déguisée en jongleur, arrive à Beaucaire, chante sa propre histoire et son fidèle amour devant Aucassin qui lui demande d'aller chercher son amie.

Retour­ née dans son ancienne demeure, elle se pare, et revient au palais au bout de quelques jours.

Aucassin peut enfin l'épouser, et leur bonheur sera complet pendant de nombreuses années.

D'une culture riche et étendue, le conteur s'est complu à récrire des scè­ nes connues en un style elliptique et fin qui ne retrouve toute sa saveur que par des comparaisons avec les modèles.

Ainsi Aucassin rencontre-t-il un bou­ vier, comme Yvain dans le *Chevalier au lion de Chrétien de Troyes.

Le schéma du passage est identique : portrait horrifique du vilain, peur du héros, dialogue qui réintègre le bouvier parmi les humains.

Mais notre auteur a refait le portrait dont il conserve l'ordre traditionnel, introduisant deux nouvelles comparaisons : son vilain a une hure plus noire qu'une. »

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