AVARE (L') de Molière

« Molière, pris de court par l'interdiction de Tartuffe, dut se hâter de terminer L'Avare.

Il est probable que cetteobligation l'a déterminé à écrire sa pièce en prose plutôt qu'en vers.

Elle fut représentée pour la première fois le 9septembre 1668. Un vieillard, obnubilé par sa passion maladive de l'argent, s'éprend de la jeune fille convoitée par son fils. Contexte Adapté d'une pièce antérieure en vers, la Marmite, l'Avare est une comédie en prose.

Molière souhaitaitprobablement donner plus de naturel au texte en adoptant la prose.

Les deux principaux théoriciens classiques dudébut du XVIIe siècle, Chapelain et d'Aubignac, étaient eux aussi d'avis que la perfection de la vraisemblance authéâtre ne serait atteinte que si les écrivains se décidaient à écrire enfin en prose.

Mais au regard de la comédiefrançaise classique, c'est une hérésie, et la pièce de Molière reçoit un accueil mitigé sur la scène du Palais-Royal. Principaux personnages - Harpagon, l'Avare, inspiré de l'Euclion de Plaute, mais plus humain (il est amoureux) et plus comique ;- Cléante, son fils, amoureux, comme son père, de Mariane ;- Elise, sa fille, amoureuse de Valère ;- Anselme, vieux monsieur qu'Harpagon voudrait voir épouser sa fille, mais qui se révélera être le père de Valère etde Mariane ;- Valère ;- Mariane. Résumé Harpagon veut marier sa fille Elise au vieil Anselme, car il accepte de l'épouser sans dot.

Valère, amoureux d'Elise, sefait employer chez Harpagon pour empêcher ce mariage.

Mais ses efforts, comiques, sont vains.

Cléante, filsd'Harpagon, est amoureux de la jeune, et pauvre, Mariane.

Mais il est en concurrence avec son père qui souhaite luiaussi épouser la jeune fille.

Cléante demande à son valet, La Flèche, de l'aider.

Celui-ci vole la cassette d'Harpagon,contenant tout son or, pour l'obliger à consentir au mariage de son fils avec Mariane.

Mais, coup de théâtre, Valèreet Mariane sont reconnus comme le fils et la fille du vieil Anselme.

Celui-ci renonce donc à Elise au profit de son filset donne sa fille en mariage à Cléante.

Il s'engage en outre à payer les frais de ce double mariage, ce qui suffit àconvaincre Harpagon, qui n'a rien perdu de son avarice. Une passion égoïste et irraisonnée.Harpagon, vieil avare tyrannique, a réduit de moitié son train de vie et continue, grâce à l'usure, à accroître safortune.

Veuf, il vit avec sa fille Élise et son fils Cléante.

Élise est amoureuse de Valère, le fils d'un noble Napolitainexilé, cachant son identité sous un faux nom, mais elle n'ose lui promettre sa main sans l'accord de son père.

Valère,pour vivre auprès d'elle, a donc imaginé de se faire engager comme majordome d'Harpagon.

Cléante, quant à lui,souhaite épouser Mariane, jeune indigente vivant avec sa mère.

Harpagon, grâce à une entremetteuse dénomméeFrosine, a, lui aussi, des vues sur la jeune fille.

Tout bascule lorsque Cléante essaie de rassembler une grossesomme d'argent.

L'usurier qu'on lui indique n'est autre que son père ! Harpagon, qui a une cassette pleine de dixmille écus ensevelie dans son jardin, devient alors complètement paranoïaque, paranoïa qui tourne au délire quand ilapprend que son fils est épris de Mariane et surtout quand, peu après, il découvre qu'on lui a dérobé sa chèrecassette.

Il accable alors Valère, coupable présumé, qui avoue sur un quiproquo vouloir épouser Élise.Heureusement, tout s'arrange, car Valère fait connaître sa véritable identité et retrouve son père et sa sœur, quin'est autre que Mariane et qu'il avait perdue lors d'un naufrage.

Cléante épousera Mariane, Valère épousera Élise, etHarpagon retrouvera sa cassette. Un avare tragique.L'Avare est l'une des œuvres les plus jouées du théâtre français.

Inspirée de L'Aululaire de Plaute, la pièce deMolière dépasse celle-ci par sa profondeur mais aussi par sa noirceur.

L'amertume qui se dégage de l'analyse deMolière explique peut-être le peu de succès que la pièce connut au début.

Harpagon est certes un bouffongrotesque dépositaire du comique, mais son vice a sur la vie de ses enfants des conséquences on ne peut plusnégatives.

De plus, l'intransigeance et l'intolérance du personnage, l'absence d'amour envers ses proches doubléesd'actes tyranniques et intéressés contribuent à donner à cette comédie un accent dramatique. I – L'auteur. »