Consuelo. La Comtesse de Rudolstadt (Sand)

« œuvre foisonnante, écrite dans le fe u d e l'imp rovisation.

M.

Donnard a pu mo ntr er, par exe mp le, que, malgré que lques flottements bie n co m pré h ens ibles, le calendrie r é tait é tabli et suivi d'u ne façon assez fer me : d'avril 1748 à avril 1749 po ur Consuelo, de févr i er à juin 1750 po ur la Comte sse de Rudolstadt.

A partir d'une base co mme celle-là, il est possible d'examiner de plus près le trai tement du temps romanesque et de prendre un peu de recul pou r dégag er l'architecture de 1 'ensem ble.

Si l'essentiel es t là , la lecture atte n tive réserve d'a u­ tres surprises, car un tel ro man est plus proche de l'art du voyag e qu e de celui de l'arc hi tect ure, et, dans le voyage, l 'aventu re - y comp ris l'aventure ini tiatiq ue­ recommence à chaque tournant, à chaque page.

Système en expansion et struct ure cont in u ellemen t et définitive­ me nt ouverte, c'est tout un.

Ainsi en est-il, de nou veau, du destin posthume de cette œuvre, qui a été u ne grande révélation des dernières décennies.

En au ssi bon chemi n, malgré la l ongu eu r, i l faut bien pre n dre garde de ne pas s'ar rêter à Consuelo mais aller vra ime nt au bout de la Comtesse de Rudol stadt : à cette par tie de l'œuvre sont réservées les pl us surpre nan tes r évé lations.

La Comtesse de Rudolstadt.

- On ne raconte pas plu s la Comtesse que Consuelo, ma i s, dans la mesu re où George Sand a mis dans la bouche de Consue lo elle-même.

au x chap.

VIl- V III de la Comtesse.

un résu mé de ses aven tu ­ res précédent e s.

c'e st à cette suite seu le que nous nous attac hero ns.

De grands ensemb l es l'organisent.

Un a n après son mariag e avec Albert de R udo lstadt sur son lit de mo rt.

Consuelo.

qu i a repr is son nom et son mét ier, est à la cour de Prusse , partagée entre les faveurs et les t raca sseries de Fré déric et mê lée b ien ma lg ré elle aux in tri gues de palais .

Devenue su specte .

elle est envoyée (chap.

XIV) à la p rison de Spandau.

qui va être pour elle (elle tient alors son journ al) l'occas ion d'une prise de consc ience dans tous l es domaines.

y compris le politique.

Ell e est t i r ée de sa prison par l'action des Invisibles.

L'in termède de l'évas ion (chap.

xx.xx m).

pivo t de l'ac tion .

lu i fa it découvr ir l 'amou r en la personne du mystér ie ux cheval ier qu i l'a sau­ vée .

Mais c'e st pour se re trouver.

quelque part en Allema­ g n e.

dans un châ t eau où elle est séquest rée .

Prison pour prison.

l es deux épisodes se rép onden t et s'oppos ent.

De sa secon de p rison Cons uelo ne sort ira que par mome nts.

pou r par tic iper (à partir du chap.

xxv 1 ) aux cérémon ies m açon niques des Inv is ibles et fr anchi r progressiveme nt les étapes d'une in it ia tion dont le con tenu, politique et reli­ g ieux à la ~eroux, se cr istallise dans la formule « Li berté .

Fra tern ité.

Egal ité >>.

Tout un prog ramme, mais aussi l'anti­ thèse de la séquence initiale .

Dans sa démarche person­ nelle, Consuelo est aidée par un confesseur qu i n'es t autre que la mère d'Albert.

un Albert dont elle a acqu is de p lus en plus la certit u de qu'il n'était pas mor t.

et qu i se révè le être le même que le chevalier sauveu r et aimé.

C'es t dans une atmosphère de songe d'une nui t d'été que le r oman f i nit.

P as tout à fai t encore.

Un «Épilogue» , commentai re p lu s que réci t.

mont re Albe rt et Consue lo en pro ie à la mécha nceté des ho mmes et surtout des puissa nts; Consue lo y pe rd même sa voix.

La « Lettre de Philon» les r e tro uve en 1 774, errant dans la région du Schreckenstei n, parm i le s humb les.

et trans me ttant l eur message spiritue l à Spartacus-Weisha upt.

BIBl-IO GRAPHIE Consuelo et la Comtesse de Rudolstadt ont été réédités res ­ pectiyement en 1979 et 1980 au x Éd .

de la Sphère et, en 1983, aux Ed.

de 1 'Aurore.

Mais, dans la mesure du possible, on se reportera à l'édition qu'en avaient donnée, en 1959, dans la colL des «Classiques Garnier», L.

Ce llier et L Guichard qui ont été l es grands initiateurs du renouveau de ce que Hubert J uin a appelé « le fabu leux roman de George Sand» .

Leur introduction est magistrale et leurs notes souvent indispensables pour une juste appréciation .

L 'impulsion donnée a été suivie de plusieurs études, en par t iculier de celles regroupées dans l'ouvrage la Porpo rina, Entretiens sur Consuelo, Presses universitaires de G renoble, 197 6.. »