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Dix Petits Nègres 1940 Agatha Christie (1890-1976)

Publié le 29/06/2015

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Un chef-d'oeuvre

La comptine-compte à rebours

Agatha Christie, lorsqu'elle était enfant, raffolait des comptines, de ces nursery rhymes qui sont à la fois cruelles et sentimentales, drôles et tragiques. Ces « sentences«, on s'en souvient, elle les utilisa avec brio dans plusieurs de ses romans tels que Trois Sou­ris aveugles, ABC contre Poirot ou Cinq petits cochons. Dans Dix Petits Nègres, la comptine où les dix négrillons diminuent inexo­rablement à chaque couplet ponctue tout le récit au point que le lecteur est, comme les personnages, prisonnier du dénouement fatal que laisse présager la chanson d'enfant. Le rite doit s'accom­plir, dirait-on, quels que soient les raisonnements, et rien ne peut, comme dit François Rivière, arrêter « le métronome de la terreur qui, tel un compte à rebours, scande le silence oppressant du lieu, tic-tac de la bombe à retardement... Quelque chose d'immanent a décidé du sort de ceux-qui-ont-péché et qui vivent à présent leur châtiment. «

Les comptines chez Agatha Christie : «Les nursery rhymes racontent d'étranges fables, la plupart cocasses mais le plus souvent tragiques. Les éléments saccadés de ces syllogismes d'épouvante possèdent un pouvoir étrangement fascinant. Ils prennent votre conscience dans les rets de leurs malicieuses — et souvent maléfiques — nasses euphoniques et, sans vous laisser le temps de réfléchir, font de vous la victime consen­tante d'un jeu de sang, de vengeance et de mort. « F. Rivière

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