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Fiche de lecture : QUESTE DEL SAINT GRAAL (La)

Publié le 18/11/2018

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QUESTE DEL SAINT GRAAL (La) Anonyme. Roman en prose, 1225.

 

Faisant suite, au sein du Lancelot-Graal, au Lancelot* proprement dit, ce texte, attribué à Gautier Map (poly-graphe latin de la cour d’Henri II Plan-tagenêt, mort un demi-siècle avant la composition du cycle), s’ouvre sur la Pentecôte du Graal et l’arrivée, à la cour d’Arthur, de Galaad, le « Bon Chevalier», fils de Lancelot, dont le destin est de voir les «secrets du Graal». De tous les chevaliers partis en quête du Saint Graal, beaucoup meurent, certains échouent lamentablement, comme Gauvain et Lionel, trois ont accès au mystère du Graal: Perceval, Bohort et Galaad. Après la mort de celui-ci et de Perceval, et l’assomption du Graal qui met fin à l’âge des merveilles, Bohort revient à la cour pour porter témoignage. Lancelot bénéficie d’un traitement spécial: il était à l’origine promis au Graal, mais le péché auquel il ne veut pas renoncer, son amour pour la reine, le rend incapable d’accéder aux saints mystères.

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« Powered by TCPDF (www.tcpdf.org)Quête du Saint-Graal, la - fiche de lecture. 1 PRÉSENTATION Quête du Saint-Graal, la , roman en prose composé vers 1225 par un auteur anonyme.

Cette œuvre est l’avant-dernière d’un grand cycle romanesque dit de la « Vulgate », dont le noyau primitif est constitué par la trilogie romanesque du Lancelot en prose, qui, outre la Quête, comprend le Lancelot et la Mort du roi Arthur. 2 LES ÉLUS DE LA QUÊTE : GALAAD, PERCEVAL ET BOHORT La veille de la Pentecôte, Lancelot adoube un adolescent inconnu, que l’on identifie bientôt comme étant Galaad, son fils.

Le lendemain, celui-ci se présente devant le roi Arthur, et réussit deux épreuves qui le désignent comme celui qui achèvera les aventures de Grande-Bretagne.

Le même jour, le Graal se manifeste aux chevaliers de la Table Ronde ; il se déplace seul dans les airs, et dispense à chacun la nourriture qu’il désire, mais demeure dissimulé sous un voile.

Désireux de voir enfin la véritable apparence du Graal, les chevaliers d’Arthur décident de partir à sa recherche. Le récit s’attache d’abord à Galaad, qui réussit plusieurs aventures que personne n’avait pu achever jusque-là.

Ces succès le désignent non seulement comme le meilleur chevalier du monde, mais aussi comme un nouveau messie.

Le narrateur s’intéresse alors aux aventures que traversent les autres quêteurs.

Si Perceval et Bohort parviennent tous deux à triompher des pièges que leur tend le démon, Lancelot apprend qu’il lui faut réformer ses mœurs et faire pénitence pour pouvoir espérer voir le Graal.

Quant à Gauvain et Hector, ils se voient signifier leur exclusion de la quête : ils sont tous deux trop attachés aux anciennes valeurs de la chevalerie. On suit dès lors exclusivement — exception faite un moment pour Lancelot — les parcours des élus de la quête : Galaad, Perceval et Bohort.

Accompagnés de la sœur de Perceval, ils arrivent devant une Nef merveilleuse, construite par le roi Salomon dans l’attente de l’arrivée de Galaad.

Elle contient plusieurs objets symboliques, dont l’épée du roi David, que seul Galaad peut empoigner.

Après Lancelot — qui a réussi à voir le Graal, mais de loin —, les trois compagnons arrivent à Corbenic.

Galaad guérit le roi Mehaignié grâce à la « lance qui saigne » (un objet symbolique qui apparaît pour la première fois dans Perceval ou le Conte du Graal, de Chrétien de Troyes), puis assiste avec ses compagnons à une seconde Cène ( voir eucharistie), où le Christ lui-même donne la communion.

Ils partent ensuite tous trois pour le palais spirituel de Sarras, où Galaad parvient enfin à voir l’intérieur du Graal.

Il expire aussitôt, et une main surnaturelle emporte au ciel Graal et lance.

Après la mort de Perceval, Bohort revient à la cour d’Arthur, où des clercs consignent sous sa dictée les aventures du Graal.

Celles-ci, recueillies par Gautier Map, puis traduites en français, constituent le récit des Aventures du Saint-Graal. 3 AUTRE QUÊTE, AUTRES VALEURS, AUTRE RÉCIT Si elle intègre l’héritage arthurien des romans qui l’ont précédée ( voir cycle arthurien), et si elle fait la somme des lectures chrétiennes qui ont pu être associées au Graal, la Queste del Saint Graal inaugure cependant un type de quête radicalement nouveau.

Comme le déclare un vieil homme aux chevaliers d’Arthur : « Cette Quête […] n’est pas la quête des choses terrestres mais la recherche des plus intimes secrets de Notre Seigneur […] ».

La première conséquence de cette redéfinition est la disqualification des anciens héros courtois : Gauvain occupe ici la dernière place au sein du monde chevaleresque. Lancelot, autrefois la fleur de la chevalerie, ne compte pas parmi les élus de la quête.

La seconde conséquence de cette promotion des vertus « célestielles » aux dépens des valeurs « terriennes » est la mise à distance de ce qui faisait le romanesque arthurien : la profusion des aventures, l’émergence soudaine et inexpliquée du merveilleux.

Les aventures de la Quête du Saint-Graal — qui sont toutes signifiantes — tendent à disparaître derrière la masse des commentaires explicatifs qui les succèdent, et / ou les précèdent : prise entre le discours didactique qui la prépare et le discours édifiant qui l’explicite, l’aventure romanesque apparaît souvent comme un prétexte à l’exposé de la senefiance chrétienne. 4 UN LIVRE TOTAL Toutefois, cette inflation de commentaires interprétatifs permet à la Quête de se mesurer à la Bible et à ses gloses.

L’importation des méthodes d’interprétation réservées à l’exégèse sacrée, l’usage « pervers » des techniques de l’insertion et de la greffe de fragments bibliques au cœur du roman, tendent en effet à faire de la Quête non seulement un texte qui s’écrit en partie comme la Bible, mais aussi en partie sur la Bible.

En mettant en scène et en discours un Graal à la fois relique et manifestation divine, la Quête tente d’autre part d’embrasser dans l’espace fictionnel l’ensemble de l’Histoire et la totalité de la Création, qu’elle soit divine ou romanesque.

Elle élargit ainsi le champ d’exercice du roman en investissant des horizons et des modes d’écriture jusque-là interdits à la fiction et interdits de fiction.. »

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