FLEURS DU MAL (Les). de Charles Baudelaire
Publié le 11/04/2016
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création, avant de trouver un refuge et un aboutissement dans la mort. Tout nous autorise à penser que, si ce dessein ne fut pas totalement étranger au poète, il va, ainsi exprimé, à rencontre de l'idée même que Baudelaire se faisait de la poésie : si, selon lui, les préoccupations morales ne devaient pas en être absentes, en aucun cas elles ne pouvaient en commander l’ordonnance et la réalisation. Il s'agit plutôt d’une évocation, à proprement parler symbolique, de cette dualité fondamentale qui se partageait son âme et qui le poussait irrésistiblement tour à tour vers les sommets de l'extase et les abtuies du péché. — dualité dont il a parfaitement conscience que. s’il fut le premier à la ressentir avant tant d’acuité, il ne la partage pas moins avec tout homme, en cela son semblable et son frère, ainsi qu'il le proclame hautement dans sou arrogante apostrophe Au lecteur qui ouvre le livre. C’est pour avoir préservé et cultivé cette dualité essentielle, pour l’avoir élevée à la hauteur d'une
«
tlnement à Bruxelles, en 1~66, par Poul et· Malll881a aoua le titre : .eva,.•>.
L'ouvrr.ge, tel qu'li ..
présente dans )& seconde edition établie par l'auteur .
se divise en six parUe• : SplOémes de Baud e· lair e sont • vrais •, essentiellement vrais.
Uo vere comme : • Cheveux bleua.
pavillon de ténèbres tendues •.
doit être éprouvé ressenti comme un rapPOrt absolu, Inconditionnel, entre les • souvenirs dormant dans cette chevelure ·• et l'Immensité du ciel.
azur fait de ténèbres, Or, c'est bien d e ee rapport absolu.
et de lui seul, Qu'est né ee vertige qui s'empare de .nous ; et ee vertige, quel est-Il ? Sinon la Poésie elle
même, bore de laquelle ces cheveux ne aont plus qu'un obJet quelconque de notre wùvere, émouV&nt 88oD8 doute, m&ls déchu.
On ne peut d'autre part oublier que Baud elaire fut un de ces a.rtlstes qui rêvèrent de • découvrir lee lois obecutfl8 en vertu deeQuellœ Us ont produit , et de tirer de cette étude une série de préceptes dont le but divin eet l'Infaillibilité de la production pOétique •.
Poéte moderne, Baudelaire le fut par l'elfort volontaire Que déploya sa.
merveilleuse lnteUI·
gence critique POur s'assurer des pratiQues
nécessaires à la naissance de la.
Poésie : n'est -ce pas lui encore.
Qui nous dit : • L'Inspiration vient touJour s quand l'homme le veut, male eUe ne s'en va pas touJours quand Il le veut.
- De la langue et de l'écriture pri ses comme opérations maglquea.
sorcellerie évocatoire •.
Assumant et transPOSa nt dans son rêve toutes les expéri ences de la vie et toutes les apparences du monde, Il n'est pas une de ses évocatt . ons Qui n'ait uo caractè re Irréduct -Iblement original, allant bien au-dela du simple réalisme .
• Dana
certains états de l'Ame presque surnaturels, la
profondellr de la vie se révè le tout entière dans le spectacle, si ordi naire qu'Il soit.
Qu'on a sous les yeux .
Il en de\'le nt le symbole •.
Les poèmes abondent, Qui révèlent, dans un symbolisme trauaparent, leur substrat intellectuel ou qui n e semblent être au contraire que grAce d u
langag e.
mystère et simplicité.
et où chante seule la Poésie : • Harmonie du soir • et, surtout ,
• Recueillem ent • peuvent être cités parmi les exemples les plus p&rfalt.
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