Germinie Lacerteux (résumé & analyse)

 

L’œuvre, parue en 1865, fut sans doute la plus célèbre — et la plus symptomatique (Zola la place au-dessus des autres) tant par sa préface (voir plus haut) que par son sujet et son style. Germinie est une fille de la campagne, jetée dans la grande ville; violée, enceinte, mère d’un enfant mort-né, elle a été employée comme bonne au service de sa sœur, puis comme bonne d’une épileuse; elle entre enfin chez MIle de Varandcuil, vieille fille noble. Elle y devient très dévote, mais rencontre le fils d’une crémière voisine, Jupillon. Dès lors, partagée entre la dévotion et la frénésie passionnelle, entre une existence diurne et une existence nocturne, elle sombre dans une hystérie ancillaire, qui, pour les Goncourt, est un cas morbide beaucoup plus intéressant qu’une hystérie simplement bourgeoise. Elle sera détruite par la phtisie. Les frères Goncourt étaient partis de notes prises et d’observations faites sur le cas de leur propre bonne, Rose : la mort de cette dernière, en 1862, rendit possible l’utilisation des notes et l’élaboration du roman. Autour de ce « cas » central, les Goncourt ont construit un système d’antithèses : MIle de Varandeuil et Germinie;