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Lettres portugaises de Guilleragues (résumé & analyse)

Publié le 10/11/2018

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Roman épistolaire, 16699.

 

L'origine de ces Lettres portugaises traduites en français fut longtemps un mystère. Au 17e siècle, on ne doutait pas que l'auteur ne fût vraiment une religieuse portugaise, Mariana Alcoforado, abandonnée par un officier fiançais. Le public crut découvrir l'amant indigne, en la personne du comte de Chamilly. Le succès prodigieux de ces lettres (pas moins d'une quarantaine d'éditions au xviie siècle) reposa en partie sur cette conviction. Actuellement, on les attribue à leur soi-disant traduc-teur le comte de Guilleragues (166981685), secrétaire du roi, ami de

« Madame de Sévigné, de Boileau et de Racine.

Mais on peut s'étonner qu'au­ cun critique contemporain de l'auteur ne se soit jamais douté de la super­ cherie littéraire.

Au-delà de l'anec­ dote, cette énigme rend bien compte du caractère paradoxal de l'œuvre.

La perfection de la composition de ces lettres, leur intertextualité !on songe aux Héroïdes d'Ovide, aux Lettres d'Hé­ loïse à Abélard) semblent dénoncer un projet littéraire: ce soliloque, rigou­ reusement découpé en cinq lettres, marque une progression qui évoque celle des tragédies raciniennes.

Dans la première, Mariana se plaint de l'ab­ sence, mais se persuade que son amour est encore partagé.

La seconde, écrite après six mois de silence, exprime la torture du doute et de l'in­ quiétude.

La troisième marque une acmé dans le désespoir: la religieuse oscille entre la révolte de l'amour­ propre et un désir de suicide qui serait une ultime soumission à l'être aimé.

Mais l'absent, comme Hippolyte refu­ sant de frapper Phèdre, est trop indif­ férent pour accepter le rôle du bour­ reau.

La quatrième lettre annonce un apaisement relatif: l'amoureuse tente de combler l'absence par les substituts narcissiques de l'écriture.

Enfin viennent la rupture et le choix du silence, scellés par la dernière lettre, où la lucidité désenchantée. »

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