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LITTÉRATURE ET L’OCCULTISME Denis Saurat (résumé)

Publié le 08/07/2016

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LITTÉRATURE ET L’OCCULTISME

 

(La). Essai de l’écrivain français Denis Saurat (1890-1958), publié en 1929. L’auteur se propose d’étudier dans cet ouvrage la poésie philosophique moderne. Il existe un certain nombre de grands poètes dont l’œuvre comprend un fonds commun, non chrétien, d’idées et de mythes : Spenser, Mil-ton, Blake, Shelley, Emerson et Whitman dans la littérature anglo-saxonne; Gœthe, Heine, Nietzsche en Allemagne; Hugo, Vigny, Lamartine en France. Les traits généraux de la doctrine plus ou moins

Couverture de Picabia pour Littérature.

commune à tous ces poètes sont les suivants : même conception d’un Dieu inconnaissable et sans relations perceptibles avec le monde, existence d’un démiurge ou d’une divinité secondaire qui s’occupe du monde ou qui est le monde, traces du mythe de l’hermaphrodite divin en relation avec ce dieu, ou de celui de l’inceste qui en est souvent la conséquence, doctrine de la divinité de Dieu en d’innombrables créatures, toutes également divines et mortelles ou immortelles de la même façon, théories de la réincarnation ou du retour sur terre après la mort, révolte contre Dieu ou contre la loi

 

morale, ce qui justifie le thème poétique de la révolte chantant la chute ou la mort des dieux. Quant à la question des sources, bien avant la Renaissance, les idées étudiées par Denis Saurat existent dans l’atmosphère intellectuelle de l’Europe cultivée. « Le véhicule principal de propagation des idées qui ont fini par s’exprimer artistiquement dans la poésie philosophique est cet ensemble assez incohérent qu’on appelle l’occultisme », où stagnent toutes les religions, toutes les philosophies « vaincues », tous les mythes anciens et profonds. Rapidement, Denis Saurat esquisse une synthèse de l’occultisme en s’appuyant sur l’ouvrage de Mme Blavatsky, la Doctrine secrète (*). Des pages extraites du Zohar (*) sont classées suivant les quatre grands thèmes qui se retrouvent le plus fréquemment chez les poètes : l’idée que Dieu est une puissance inaccessible, tout en étant la matière universelle dont le monde est fait; la conception de la loi sexuelle, suivant laquelle toute existence est à la fois mâle et femelle; l’idée que dans Dieu, et en toute catégorie d’êtres, il y a un côté mauvais; les théories de la réincarnation. Les éléments primitifs de ces thèmes quelque peu systématisés sont remarquablement exposés. Le Dieu de Milton est inconnaissable et non manifesté; il ne lui reste aucun attribut que celui d’être, et d’être le commencement incompréhensible de tout. Dans sa grandiose cosmogonie, Blake parle à peine de Dieu, et délègue ses fonctions à des puissances secondaires qu’il appelle « les Éternels ». En s’efforçant de faire déboucher leurs œuvres sur une équation Dieu-Nature, « la plupart des poètes ont accepté comme donnée la

transformation de Dieu à Nature ». C’est ainsi que Milton adopte la théorie du retrait des cabalistes. Dieu retire sa volonté d’une certaine partie de lui-même, qui est devenue l’être créé et qui garde en puissance les qualités divines. Ces qualités se manifestent graduellement et donnent naissance aux mondes, et à tous les êtres et à toutes les choses qui composent les mondes.

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