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Livre X (choix de fables)

Publié le 27/03/2015

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La Fontaine aime à se moquer souvent de l'héroïsme car trop souvent il s'agit d'une notion vidée de son sens (VII, 8). Dans « Les deux aventuriers et le talisman « (X, 13), le premier aventurier qui parle est celui qui récuse l'action. Ne sachant se hisser à la hauteur de la situation, il ne se soumet pas à l'épreuve que le hasard lui propose. L'autre aventurier en revanche se sent attiré par l'épreuve, et son engage­ment relève de la fascination silencieuse. Le sage est donc parfois celui qui agit comme le ferait un « fou «, sans le recours à la raison et dans l'instantanéité requise par l'événement.

« F C H E S CE U V R E S moralité renvoie à une leçon de politique où le roi doit agir en roi et.

pour être obéi.

doit montrer sa« puissance» (v.

35).

car c'est ce qui est attendu du rôle d'un roi.

Le livre X se tem1ine par« Le marchand.

le gentilhomme.

le pâtre et le fils de roi» (X, 15): La Fontaine montre que.

face aux nécessités, il s'agit de ne pas se payer de paroles mais de s'impliquer.

de s'engager.

Tandis que le prince poursuit ses lamenta­ tions, le pâtre propose la mise en œuvre d'une organisation sociale (v.

13-16).

Celui qui devait s'occuper des hommes et prendre les mesures requises par l'urgence se voit soudain disqualifié ironiquement par le pâtre.

L'héroïsme silencieux La Fontaine aime à se moquer souvent de \'héroïsme car trop souvent il s'agit d'une notion vidée de son sens (VII, 8).

Dans« Les deux aventuriers et le talisman» (X, 13), le premier aventurier qui parle est celui qui récuse l'action.

Ne sachant se hisser à la hauteur de la situation, il ne se soumet pas à l'épreuve que le hasard lui propose.

L'autre aventurier en revanche se sent attiré par l'épreuve, et son engage­ ment relève de la fascination silencieuse.

Le sage est donc parfois celui qui agit comme le ferait un « fou », sans le recours à la raison et dans l'instantanéité requise par l'événement.

Il.

CONNAISSANCE DE SOI ET CONNAISSANCE DU MONDE La connaissance de soi La place qui échoit à chacun dans la société doit alors être mûrement considérée.

Ainsi, un loup ne peut se remplir« d'humanité» (X, 5): en cherchant à transformer son image dans le but de s'amender, le loup aliène sa véritable nature.

C'est en considérant la cruauté de l'homme (celui-là même qui donne au loup mauvaise conscience et le fait passer pour un fauve) que le loup comprend, comme s'il était devant un miroir.

qu'il ne peut déroger à sa nature.

Par ailleurs, le changement de statut dans la hiérarchie sociale implique généralement une déstabilisation et la méconnaissance des rapports ainsi que des usages inhérents à ce nouveau cadre : c'est le cas du berger appelé à la cour par le roi pour conduire les hommes (X, 9).

La connaissance du monde La prise de conscience de la position du sujet dans l'ordre du monde passe évi­ demment par la reconnaissance de cet ordre même et par la place des autres dans le monde.

L'homme s'attribue une position privilégiée qui se voit radicalement contestée dans« L'homme et la couleuvre ».fable significativement placée en tête du livre X et qui en propose peut-être la clé : au-delà de l'ingratitude que la cou­ leuvre reproche à l'homme, l'ordre du monde implique une raison d'être pour chaque existant : il faut donc imaginer le monde libéré de tout monocentrisme et d'une vision réductrice.

celle de l'homme ou du roi, et accepter la diversité.

Une fable comme« La perdrix et les coqs» (X, 7) rend compte de cette acceptation phi­ losophique par la perdrix (v.

16-18).

Conclusion : Le récit dans les Fables engage aussi bien les personnages à se perdre qu'à prendre conscience d'eux-mêmes et de leur place dans le monde.

Dans ce dernier.

certains personnages apparaissent comme des représentants du lecteur dans l' œuvre puisqu'ils doivent aller à la recherche d'un sens proposé par le récit symbolique qu'on leur raconte.

LES FABLES DE LA FONTAINE 21J. »

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