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Livre IV des Confessions de Rousseau

Publié le 18/10/2013

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DES AMOURS MALHEUREUSES. Désespéré de ne pas retrouver sa protectrice et accablé par le remords, Rousseau vagabonde dans Annecy et retombe sous l'influence de Venture. Au début de l'été, se situe l'idylle* d'un jour dans un cadre champêtre avec Mademoiselle de Graffenried et Mademoiselle Galley, aventure galante teintée d'innocence et de sensualité, dont le souvenir charme

encore Rousseau.

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« 1 -NOSTALGIE ET ROMANESQUE «J'arrive et je ne la trouve plus» (p.171).

Cette exclamation dramatique qui débute le Livre IV dans Les Confessions a pour symétrique à la fin du livre : «J'arrive enfin, je la revois» (p.210).

Entre le commencement du livre(« Maman» perdue) et sa fin(« Maman» retrouvée), les anecdotes relatant les errances succes­ sives de Rousseau (de Lyon à Chambéry en passant par Annecy, Fribourg, Lau­ sanne, Neufchâtel et Nyon) entraînent des commentaires où apparaît une émou­ vante nostalgie de Madame de Warens.

Doux rêveur d'une naïveté permanente, Rousseau est ballotté par les événe­ ments, mais la constance de l'affection qu'il porte à« Maman» forme la trame de la série des aventures apparemment disparates qui se succèdent dans le Livre IV.

Les errances de Rousseau obéissent à une finalité providentielle.

Elles cessent naturellement dès qu'il a retrouvé« Maman», dont le souvenir l'a constamment accompagné et auprès de qui il espère reprendre une existence idyllique prédestinée («Je l'aimais parce que j'étais né pour l'aimer» p.189) Il -VENTURE, UN PERSONNAGE FASCINANT Le Parisien Venture de Villeneuve va exercer sur Rousseau une bien plus pro­ fonde influence que les autres bohèmes dont le jeune Jean-Jacques s'est successi­ vement engoué (Bâcle, le Juif de Turin ou le prétendu archimandrite).

Ce vicarier (musicien d'église offrant ses services de ville en ville) impressionne immédiate­ ment Rousseau qui souligne l'aspect théâtral de son arrivée et en trace d'emblée un portrait soigné.

L'allure de Venture est équivoque, ses activités sont ambiguës, mais ce« jeune débauché» (p.161) fascine Jean-Jacques par ses audaces verbales qui annoncent celles du Neveu de Rameau ou celles du Figaro de Beaumarchais.

Comme Venture est compositeur de musique, Rousseau se sent bientôt « pour ainsi dire vcnturisé » (p.186).

Greffant son identité remaniée sur le nom de l'idole qu'il admire béatement, il dirige un concert qui tourne au désastre.« C'est lui-même que Rousseau désirait nier, toute sa vie qu'il désirait métamorphoser >>, observe Marcel Raymond en commentant cet épisode où Rousseau s'abandonne à son per­ sonnage et subit son identité fictive.

Ill -L'IDYLLE* DES CERISES À ÎHÔNES Rousseau interrompt la narration de ce souvenir de jeunesse -qui réalise toutes ses rêveries amoureuses et annonce la situation de Saint-Preux entre Julie et Claire dans La Nouvelle Héloïse - pour analyser la situation qu'il a vécue au cours de ces douze heures d'un bonheur partagé avec les deux cavalières.

Il y décèle un état d'innocence édénique* et érotique à la fois, l'innocence d'un paradis perdu où chacun vit une « tendre union antérieure à la faute et à la honte » : « Nous nous aimions sans mystère et sans honte, et nous voulions nous aimer toujours ainsi » (p.177).

La scène se termine sans autre aveu qu'un baiser sur la main et suscite encore un trouble délicieux et attendri dans le souvenir du narra­ teur: pour Rousseau, la jouissance réside dans le désir.

Chez !'écrivain vieilli, le bonheur adopte l'image de la nostalgie devant l'éphémère:« Il me semblait en les quittant que je ne pourrais plus vivre sans l'une et sans l'autre.

Qui m'eût dit que je ne les reverrais de ma vie ? ...

» (p.177).. »

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