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MICROMÉGAS de Voltaire (résumé)

Publié le 12/11/2018

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voltaire

MICROMÉGAS

Voltaire. Conte, 1752.

 

Sa connaissance de Newton conduit Voltaire à utiliser dans ce conte scientifique la force nouvellement découverte, l’attraction universelle, pour faire voyager à travers les espaces intersidéraux Micromégas, un géant haut de trente-deux kilomètres banni de sa planète, Sirius, à cause de son

 

audace philosophique. En passant par Saturne, Micromégas donne au secrétaire de l’académie des Sciences, qui paraît un nain avec ses deux kilomètres de haut, une leçon de relativisme physique débouchant sur une leçon de relativisme moral : le bonheur dépend d’un équilibre entre nos désirs et nos sens. Arrivé sur la terre, il découvre sur la Baltique à l’aide d’un microscope une «volée de philosophes»; un heureux artifice lui permet d’engager avec eux une conversation sur l’intelligence de l’homme, la guerre — forme majeure du mal — et les conquêtes de la science. L’allégorie de Micromégas s’insère dans une fiction complexe chargée de situer le phénomène humain et de donner à penser.

 

♦ Voltaire (1694-1778) écrit le conte à Cirey sous le titre Voyage du baron de Gangan, aussitôt après la difficile rédaction des Éléments de la philosophie de Newton, « comme on se délasse d’un travail sérieux avec les bouffonneries d’Arlequin». Il conserve longtemps l’œuvre dans ses papiers, la remanie légèrement en 1750 à la cour de Berlin et lui donne l’aspect d’un divertissement mondain destiné à faire rire Frédéric II aux dépens de Maupertuis, qui conduisait en 1736-1737 l’expédition surprise sur la Baltique par le géant. Micromégas, publié en 1752 à Londres et à Berlin, puis introduit en France, renvoie aux préoccupations de Voltaire. En 1738-1739, le philosophe — influencé par le sensualisme de Locke, la science de Newton et l’optimisme de Pope, qu’il vient de célébrer dans Les Lettres philosophiques* — éprouve pour la première fois le besoin d’exprimer sa conception du monde sous la forme d’une fiction. Zadig, rédigé bien après Micromégas, figurera les désillusions de l’écrivain qui ne croit plus à son idéal.

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