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MORALITÉS (Les) - résumé, analyse

Publié le 10/09/2015

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La moralité, genre de représentation qui connut une grande faveur surtout au xve et au xvie siècle, remplit — comme le dit Lanson - « tout l’espace qui sépare le mystère de la sotie et de la farce ». La démarcation est d’ailleurs souvent mal définie, et à côté de pièces que nous devrions classer parmi les farces et qui se donnent le titre de moralité (comme la Moralité de l'aveugle et du boiteux d’André de la Vigne), à côté d’un Jeu de Griselidis, du xive siècle, longtemps classé parmi les mystères, alors qu’il a tous les caractères d’une moralité, et à côté de la Moralité nouvelle d’ung Empereur qui est moins une moralité qu’un mystère, nombreuses sont les Moralités qui mettent en scène des fous ou des sots, ou qui ont des intentions satiriques ou politiques comme les soties (Soties). Cependant, en général, la Moralité veut - comme le dit son nom - donner une leçon édifiante. Petit de Julleville a catalogué une soixantaine de Moralités, presque toutes de la deuxième moitié du xve et de la première moitié du xvie siècle. Les abstractions et les allégories personnifiées sont très fréquentes, mais non indispensables : elles étaient d’ailleurs monnaie courante dans la littérature du Moyen Age qui en voit le triomphe dans le Roman de la Rose. En dehors des moralités allégoriques, qui malgré les personnifications bizarres et amusantes, le dialogue quelquefois vivant, le mouvement de la mise en scène, sont souvent obscures, froides, redondantes, ennuyeuses, il existe des moralités pathétiques, des moralités comiques, des moralités politiques ou satiriques. Lorsque le genre commençait sa décadence, il chercha et non sans succès d’ailleurs un renouvellement dans les sujets historiques.

 

Les premiers exemples de pièces qui nous restent et qui peuvent se rattacher à la moralité telle qu’elle fleurira plus tard, sont,, dès le xiiie siècle, quelques dialogues, quelques « débats », destinés à être récités par des jongleurs plutôt que joués sur une scène : déjà la chante-fable d'Aucassin et Nicolette (Ire moitié du xiiie siècle), semble avoir été composée pour être dite, peut-être mimée par un acteur ; c’est l’histoire charmante» mêlée de « laisses » chantées et de récits souvent dialogués, des amours contrariées, puis triomphantes, de deux jeunes gens. Le Lai de Courtois, dont l’auteur serait un certain Courtois d’Arras, est une adaptation de la Parabole de l’enfant prodigue, selon saint Luc, transposée dans le décor du xiiie siècle. Elle aussi semble destinée à être jouée et mimée par un seul acteur. - En un « débat » du xiiie siècle cité par Gaston Paris, Pierre de la Broce, le célèbre favori de Philippe III, dispute devant « Raison » contre « Fortune ».

« 11~icros 11ll11UO • .Cbri(ollo.

Illuslr.

tirée d'un recueil d'Homélies des principaux Docteurs de l'Église (Bâle, 1493).. »

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