NARBONNAIS (les) (résumé & analyse)

NARBONNAIS (les) [début du xiiie siècle]. Chanson de geste médiévale, longue de 8 063 décasyllabes — à l’exception toutefois du dernier vers de chaque laisse, qui est un hexasyllabe à terminaison féminine (vers orphelin). Elle est datée des environs de 1210. Longtemps négligée, elle apparaît aujourd’hui, à la lumière de travaux récents, comme la pierre d’angle de tout le cycle d’Aymeri de Narbonne. L’analyse structurale et comparative révèle en effet que le matériau mis en œuvre dans ce poème s’articule, à travers des formules diverses, sur le cadre indo-européen des trois fonctions tel que l’a mis au jour et défini l’historien Georges Dumézil. Ainsi la somptueuse ouverture est bâtie sur deux schémas dans lesquels la structure trifonctionnelle et la comparaison avec les témoins indo-iraniens (Shâh-Nâmeh et Mahâbhârata) invitent à reconnaître un héritage indo-européen : le vieil Aymeri,