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ORIGINES DE L’HERMÉNEUTIQUE (LES), 1988. Georges Gusdorf

Publié le 28/09/2018

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L'herméneutique est le travail d’interprétation, la recherche sur le sens ou la signification d’un texte. L'étude de Gusdorf possède à ce titre une portée historique, puisque, s’il est relativement aisé d’interpréter les textes récents, il en va tout autrement des textes anciens, éloignés de nous par le temps et les mentalités de ceux qui les ont jadis écrits.

 

Aucun texte, donc, n’a de sens immédiat: le sens ne se donne pas directement. L'interprétation apparaît dès lors nécessaire pour conserver le patrimoine et la mémoire vivante de l’humanité.

« Powered by TCPDF (www.tcpdf.org) FICHE DE REVISION: GEORGES GUSDORF Après un existentialiste catholique, un existentialiste protestant, mais qui, sans la cacher, ne manifeste guère sonappartenance confessionnelle.Après ses études secondaires à Bordeaux, d'où il est originaire, Georges GUSDORF fut élève de l'Ecole NormaleSupérieure, Agrégé de philosophie en 1939, puis mobilisé et prisonnier, c'est pendant sa captivité qu'il prépara Ladécouverte de soi (1948), thèse principale pour le doctorat ès lettres, qui lui valut une chaire à l'Université deStrasbourg.L'éventail des sujets dont traitent ses ouvrages est plus ouvert que chez le commun de ses collègues.D'abord, la psychologie.

Après, La découverte de soi, critique des méthodes d'accès à la connaissance de l'homme,les deux volumes Mémoire et personne (1950), la brochure La parole (1952).

Enfin, sa volumineuse Introduction auxsciences humaines (1960), qui reste centrée sur la psychologie.Ensuite, la morale.

Sa thèse complémentaire, L'expérience humaine du sacrifice (1948), relève de ce rayon en mêmetemps que de la phénoménologie.

Mais l'ouvrage plus important est le Traité de l'existence morale (1940, dontl'intention existentialiste est suggérée par le titre.

Notons enfin un petit Munie sur La vertu de force (1956).Enfin, la métaphysique.

Mythe et métaphysique (1953) préluda au Traité de métaphysique (1956), qui souligne toutce que les doctrines des métaphysiciens doivent à la religion.Signification humaine de la liberté (1962) relève des trois domaines que nous venons d'envisager.Chez Georges GUSDORF, l'existentialisme ne s'exprime pas en formules paradoxales ou fracassantes qui viennenttout naturellement sous la plume de J.-P.

SARTRE.

A la différence de ce dernier et de MERLEAU-PONTY, la réalitédont il s'occupe est celle du sens commun, et non le phénomène considéré comme l'être véritable.

Enfin, en morale,ses principes existentialistes sont atténués par des réserves d'inspiration essentialiste : influence, peut-être, de safoi religieuse.Religion et philosophie.

— Une idée centrale de son Traité de métaphysique — ou d'anti-métaphysique — est que lamétaphysique classique résulte de l'élaboration rationnelle de la révélation judéo-chrétienne.Une première élaboration fut faite par les théologiens.

Leur rôle était d'organiser cette révélation en un systèmecohérent, capable de satisfaire les exigences logiques de l'esprit.

Tout naturellement, ils se prirent au jeu, et plusd'un aboutit à une doctrine se présentant comme valable indépendamment de la révélation, mais en parfait accordavec elle, et par suite lui apportant une confirmation rationnelle.

On avait déjà une philosophie, mais une philosophiede théologiens.La seconde élaboration fut beaucoup moins originale, si même on peut parler d'élaboration.

Elle consista à laïciser lecontenu de la doctrine théologique, c'est-à-dire à couper les racines qui le rattachaient encore à la révélation.

Si onnomme Dieu, on prend bien soin d'écarter toute allusion pouvant rappeler « le Dieu d'Abraham, d'Isaac et de Jacob».

Aussi parle-t-on plus volontiers de l'Absolu.

Ensuite, c'est la raison, considérée comme une participation del'Absolu, qui hérite des prérogatives divines.

Enfin, l'élimination de cette entité planant entre ciel et terre, aboutit àne reconnaître d'autre absolu que l'être doué de raison et à substituer l'homme au Dieu de la philosophie classique.Il est fort amusant de voir l'universitaire qu'est M.

GUSDORF montrer que les professeurs chargés d'enseigner unephilosophie purement rationnelle et rigoureusement laïque, ne font que reproduire, démarquée plus ou moinshabilement et énervée par les amputations subies, la doctrine des grands théologiens du Moyen Age.

Pour lui, « laprétention à une expérience métaphysique absolue n'est possible que sur le fond de l'expérience religieuse » (p.114).En réalité, dans le domaine philosophique, ce qu'on appelle l'expérience de l'absolu semble bien n'être qu'uneexpérience de soi, une expérience existentielle, qui varie avec les individus et avec les époques.

Il n'y a pas devérités universelles et nécessaires, mais des vérités contingentes et particulières à chaque situation concrète.Déterminer la signification du monde et de la vie à son époque, voilà le rôle du métaphysicien qui a renoncé àphilosopher dans l'absolu.

MERLEAU-PONTY ne parlait pas autrement.Mais M.

GUSDORF manifeste des repentirs qui manquent chez l'auteur de la Phénoménologie de la perception : « il ya quelque chose de commun de l'homme à l'homme à travers le temps », écrit-il.

« Chaque temps vise, à travers lescirconstances et les événements, quelque chose qui dépasse les circonstances et les événements.

» (Introductionaux sciences humaines, p.

501.) Si les « vérités éternelles » ne nous sont pas données explicitement, elles existent;et puisque nous les visons, c'est bien que nous en avons une certaine connaissance implicite.

L'existentialisme deGeorges GUSDORF se double d'un essentialisme sous-jacent.Morale de situation.

— Nous observons la même dualité ou la même ambiguïté dans le Traité de l'existence morale.L'auteur vitupère les morales classiques de la loi générale ou d'un idéal proposé à tous comme étrangères à la réalitéconcrète et comme facteurs d'aliénation pour l'homme soumis à un ordre venu de l'extérieur.Le devoir et l'idéal sont particuliers à chacun et évoluent avec la situation dans laquelle il se trouve : il n'y a quedes cas d'espèce qui ne peuvent être résolus en se référant à des cas-types, à des normes générales.La moralité ne consiste pas à obéir à une autorité supérieure : Dieu, la raison, encore moins la société.

Elle a pourcondition essentielle l'autonomie : c'est à chacun qu'il appartient de déterminer sa voie, de l'inventer.Mais à ces thèses, qui rappellent dans une certaine mesure la morale sartrienne, l'auteur apporte çà et là unesourdine : u Cette variété des expériences », dit-il par exemple, u ne signifie pas qu'il faille admettre un pluralismedéfinitif, un morcellement de la vérité en morale.

Il ne saurait y avoir en définitive qu'une seule vérité.

que visent lesefforts de chaque homme dans l'univers » (p.

157).. »

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