PEAU D’OURS. Henri Calet

PEAU D’OURS. Ce livre posthume de l’écrivain français Henri Calet (1904-1956), publié en 1958, est sous-titré « Notes pour un roman ». C’est moins que cela et c’est beaucoup plus. A sa mort, Calet laissait un dossier intitulé « Peau d’ours ». De ce livre qu’il envisageait, le livre publié ne laisse que les traces : tout ensemble une velléité, un dépôt, et sans doute la réalité ultime de l’auteur. Comme on peut légitimement trouver ces explications vagues, éclairons-les par ce qu’il écrivit de ses propres projets (p. 144) : « Puisque je ne puis écrire « Peau d’ours », ce roman hypothétique (manque d’argent, dettes chez Gallimard) je le mettrai dans « Paris », arrondissement par arrondissement. » Cet autre livre, « Paris », devait s’entendre (p. 140) comme un voyage d’exploration, qui d’abord aurait été publié par le journal le Parisien libéré; Calet en avait fait le plan joliment modulé : « Paris en colimaçon - mon colimaçonnage (traces). Paris à la marche. Paris, pas à pas. Paris à mon pas. Paris à la maraude, etc. Ayant donc décidé d’insérer « Peau d’ours » dans « Paris », aussitôt Calet se reprend : « Le « roman » dans