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Le personnage d'HERNANI de Victor Hugo

Publié le 20/11/2017

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hugo

HERNANI. Principal personnage du drame Hernani ou l'Honneur castillan (1830) de Victor Hugo. Proscrit, rebelle, traqué, il apparaît d’abord sous les traits d’un redoutable «major des bandits» et «chef de bohémiens», non sans faire parfois quelque allusion mystérieuse à des grandeurs anciennes. Il faudra attendre l’acte IV pour que le « bandit » révèle qu’il se nomme en réalité Jean d’Aragon, duc de Segorbe et de Cardona. C’est sous ce double aspect que l’a conçu le poète : Hernani, en effet, a comme il l’écrit lui-même, «l’âpreté sauvage du montagnard mêlée à la fierté native du grand d’Espagne». Nature ardente, il brûle pour la jolie dona Sol de Silva, nièce du vieux duc don Ruy Gomez de Silva, qui est sur le point de l’épouser avec le consentement du roi d’Espagne don Carlos. Révolté à l’idée d’un tel mariage, le beau cavalier, dont la flamme se trouve partagée, est heureux de « voler une heure au vieillard », et le consentement du roi à cette union mal assortie lui permet de donner libre cours à sa haine contre la famille royale, qui condamna jadis son père à l’échafaud. Hernani, durant cet entretien, oblige dona Sol à choisir entre lui et le duc, et la réponse ne se fait pas attendre : «Je vous suivrai, dit-elle... Nous partirons demain. » Hernani, cependant, pris de scrupule, rappelle à la jeune fille qu’en le suivant elle épousera un bandit. Le dialogue est interrompu soudain par don Carlos, lequel, épris lui aussi de dona Sol, s’était, avec la connivence

gine, et l’engage généreusement à épouser dona Sol. Force est au vieux duc de cacher tout d’abord son dépit. Mais, le soir des noces, alors qu’Hemani et dona Sol s’apprêtent à consommer leur union, le son du cor retentit. Un homme masqué, qui n’est autre que don Ruy lui-même, s’approche du couple et rappelle au jeune marié sa promesse. Hernani au desespoir s’empoisonne, et dona Sol, après avoir exigé sa part du philtre funeste, meurt dans ses bras. H. L. B.

 

M. Mettant en scène le personnage d’Her-nani dans son opéra homonyme (*) (1844), le jeune Giuseppe Verdi s’est senti naturellement accordé au romantisme échevelé du Victor Hugo de 1830, et il n’a pas craint de souligner le caractère frémissant, toujours excessif du héros, par une abondance de couleur musicale et une recherche de l’effet théâtral. Le destin d’Hemani se trouve résumé dans les deux thèmes du prélude de l’opéra : thème du cor, gage de la promesse d’Hemani — thème de son amour pour El vire, la dona Sol de Hugo. Le rôle est tenu par un ténor. L. Ga.

de la duègne, caché dans une armoire. Les deux hommes s’apprêtent à croiser le fer, mais voici don Ruy. Hernani essuie la colère du vieil homme. Quant au roi, il assure n’être venu que pour lui apprendre la mort de l’empereur Maximilien, puis, magnanime, laisse échapper le proscrit dont la bravoure et la prestance lui imposent. En un mot, comme il le dira à un courtisan, Carlos en veut « à sa maîtresse, et non point à sa tête ». Mais le roi, ayant entendu les deux amoureux se donner rendez-vous pour la nuit suivante, dona Sol, à sa grande stupeur, le voit surgir à la place d’Hemani. Ce dernier survient, traite le roi de lâche et lui crie sa haine. Dès lors il semble perdu. Dona Sol lui propose de fuir avec elle, mais Hernani, par délicatesse, refuse, tant il se sait menacé. 

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