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POINT DE LENDEMAIN. Nouvelle de Dominique Vivant, baron de Non, dit Denon ou Vivant-Denon

Publié le 27/10/2018

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POINT DE LENDEMAIN. Nouvelle de Dominique Vivant, baron de Non, dit Denon ou Vivant-Denon (1747-1825), publiée dans Mélanges littéraires ou Journal des dames de Dorat, sans nom d'auteur, à Paris en 1777 ; réédition séparée sans nom d'auteur mais retouchée, à Paris chez Pierre Didot en 1812. C'est cette seconde édition qui fait aujourd'hui autorité.

 

Auteur du Voyage dans la Basse et la Haute-Égypte pendant les campagnes du général Bonaparte (1802), l'un des livres qui révélèrent l'art égyptien à l'Occident, directeur général des Musées nationaux de Napoléon puis de Louis XVIII, Vivant-Denon est un amateur éclairé et éclectique. Graveur de formation, diplomate un temps, grand séducteur, il élabore une œuvre qui est d'abord picturale. Mais il sait aussi écrire. Après un échec au théâtre, il donne, mais ne signe pas, cette unique nouvelle, probablement un des récits libertins les plus vifs et les plus séduisants de la fin du xviiie siècle.

 

Un jeune homme, l'amant de la comtesse de ***, est abordé à l'Opéra par une amie de celle ci, Mme de T***, qui le prie mystérieuse ment de la suivre pour la soirée. Ils se rendent chez son mari avec lequel elle doit se réconcilier formellement pour des raisons familiales. Chemin faisant, quelques propos galants sont échangés. Après un souper plutôt guindé, le mari se retire en persiflant celui qu'il croit l'amant de sa femme. Mme de T*** invite alors notre jeune homme, qui est le narrateur de toute cette histoire, à une promenade dans le parc. De confidences en confidences, on en arrive vite aux baisers, sur un banc de gazon. Mme de T*** veut alors se reti rer, mais c'est pour mieux se donner ensuite, dans un pavillon au fond du parc. Ces voluptueux moments passés, on retourne au château, et l'on introduit le narrateur dans un boudoir tapissé de

« Le narrateur enfin est la dupe de Mme de T***, qui l'utilise pour tromper son mari sur l'identité de son véritable amant.

Ingénieuse mécanique, en effet, que cet ouvrage qui laisse le nar­ rateur sans morale, tous les personna­ ges satisfaits, et pourtant tous trompés.

Décidé ment, « le théâtre du mond e offre des choses bien étranges ».

Ma is réduire Point de lendemain à cette « machine », c'est oublier que notre narrateur est « ingénu » et que Mme de T*** découvre chemin faisant le plaisir, qui lui semblait jusqu'alors refusé.

Décors bucoliques, murmures des eaux, féerie mystérieuse de la nuit, le sentiment et l'émotion sont loin d'être absents : «J e n'e us rien de plus pressé alors que de me demander si j'étais l'a mant de celle que je venais de quit­ ter », s'interroge le narrateur au sortir de cette folle nuit.

Quant à Mme de T***, « ses beaux yeux humides de volupté », elle interroge : « Eh bien ! Aimere z-vous jamais la comtesse autant que moi ? » Le récit esquive et ne laisse pas au narrateur le temps de répondre à ces deux questions : voilà qui dérange singulièrement les enjeux de vanité du libertinage ! Entre le roman libertin et l'aventure sentimen­ tale, l'extrême virtuosité de ce court récit se montre ainsi digne du « flam­ beau mystérieux de la nuit » sous l' invocation duquel il se place : un songe d'amour au pays de la vani té.. »

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