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PORTE ÉTROITE (la). Roman d'André Gide (résumé et analyse de l'oeuvre)

Publié le 28/10/2018

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gide

PORTE ÉTROITE (la). Roman d'André Gide (1869-1951), publié à Paris dans la Nouvelle Revue française de février à avril 1909, et en volume au Mercure de France la même année.

Tout comme l'*Immoraliste, le roman précédent de Gide, la Porte étroite se nourrit d'éléments autobiographiques, bien que Gide se défende d'avoir peint, à travers le personnage d'Alissa, sa cousine Madeleine Rondeaux, devenue son épouse : « Mais quelle erreur commettrait celui qui croirait que j'ai tracé son portrait dans ma Porte étroite ! » (Et nunc manet in te, 1947, éd. 1951). Pourtant, l'auteur y a inséré de nombreux fragments textuellement transcrits des lettres et carnets intimes de Madeleine, datant des années antérieures à leur mariage. En fait, les deux romans sont unis par des liens étroits, et quoiqu'ils semblent prôner des valeurs contraires, ils participent, cette fois de l'aveu de l'auteur, d'une commune inspiration : « Ceux qui s'étaient épris de mon Immoraliste ne me purent pardonner la Porte étroite. Je ne puis pourtant séparer dans mon esprit ces deux livres ; c'est ensemble que je les ai portés ; ils se font pendant, se maintiennent ; c'est dans l'excès de l'un que j'ai trouvé pour l'excès de l'autre une sorte de permission >> (Feuillets). Au grand étonnement de Gide, qui entreprit l'œuvre dans une période de découragement lié à la faible audience rencontrée jusque-là par ses écrits, la Porte étroite connut un succès immédiat.

 

Le narrateur, Jérôme, chérit tendrement dès l'enfance sa cousine Alissa Bucolin, bonne, ver tueuse et d'une grande ferveur religieuse. Tous voient leur union d'un œil favorable mais Alissa diffère le moment des fiançailles. Une telle atti tude s'explique tout d'abord par le fait qu'Alissa a découvert que sa jeune sœur, Juliette, était amoureuse de jérôme. Toutefois, même après le mariage, visiblement heureux, de juliette avec un viticulteur du Midi, Alissa continue à éloigner d'elle jérôme, considérant qu'il y a mieux à cher cher que le simple bonheur terrestre. Après la mort d'Alissa, jérôme découvre, dans le joumal qu'elle lui a légué, les souffrances, la pureté et la grandeur de sa cousine qu'il ne cessera jamais d'aimer.

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« diff ère le momen t des fiançailles.

Une telle atti tude s'explique tout d'abord par le fait qu'Alis sa a déco uvert que sa jeune sœur, julie tte, était amour euse de jérôme.

Toutefois, même après le maria ge, visiblemen t heureu x, de julie tte avec un viti culteur du Midi, Alissa conti nue à éloigner d'elle jérôme, considér ant qu'il y a mieux à cher cher que le simple bonheur terrestre.

Après la mort d'Alis sa, jérôme découvre, dans le joumal qu'elle lui a légué, les souff rances, la pure té et la gran deur de sa cousine qu'il ne cessera jamais d'aimer .

Jé rôme, orphelin de père et fils uni­ que, et sa cousine Alissa sont tous deux de bonne bourgeoisie protestante, aus­ tère et puritaine, et prêts à suivre ardemment l'enseignement que déve­ loppe le sermon du pasteur Vautier : «E fforcez-vous d'entrer par la porte étroit e.» Jé rôme a découvert le secret d'Alissa : l'immense tristesse que lui cause l'inconduite scandaleuse de sa mère, la belle créole Lucie Bucolin ; leur amour n'en est que plus fort et plus pur, tendant à fuir le monde dans une spiritualité exaltée.

Bien qu'amou­ reuse, Alissa se refuse à jérôme, se sacri­ fie d'abord à sa sœur juliette, elle aussi éprise de son cousin ; mais même après le mariage de celle-ci, elle repousse celui qu'elle aime, ou plutôt ne pré­ tend à le retrouver qu'en Dieu, loin de la chair et de la terre .

Cet effort vers la sainteté, cette ascèse douloureuse la conduit à un sentiment d'effrayante solitude et à la mort : le livre s'achè ve sur les admirables -et atroces -pages de son journal, dont elle a voulu que, après sa mort, il fût remis à Jérôme ...

Gide a fait d'Alissa une très belle et noble figure- à côté de laquelle Jérôme est assurément trop pâle -, mais il est évi dent que sa tragédie dénonce les sophismes et les illusions d'un mysti­ cisme opposé à l'éthique, non moins dévastatrice, du Michel de l'Immora­ liste ; dans son refus du bon heur au nom du devoir de sainteté (. »

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