La Reine morte d'Henri de Montherlant (analyse détaillée)

« • Acte III.

Fer rante apprend que le pape refuse d'ann uler le mariage de son fils (sc.

4).

Désempa r é, il se conf ie à Inès avec tant de confiance qu'elle lui avoue être ence in te .

Furieux , ilia renvoie à Montego (sc.

6) et ordonne son me urtre (sc.

7).

Après avoir justifié son ge ste devan t la cour, il meurt .

Pedro fai t apporter le corps d'Inès et la couronne.

L'assistance rend hommage à la reine morte, délaissant le corps de Ferrante (sc.

8).

Passages-clés :je suis las de vous (l, 8), la rencontre entre Inès et Ferran te (I, 5), la rencontre entre Inès et l'Infante (Il , 5 ), l'aveu d'In ès au roi (III, 6), le monologue de Ferrante (III, 7), la m ort du roi (III, 8).

THÈMES DOMINANTS • Le pou voir , lié au thè me de la faib lesse, confère à la pièce son sens énig­ matique.

Ferrante aime et déteste s on fils, est ime et tue In~s .

Perve rs , hai­ neux envers la vie, sans illusion par rapp ort à la raison d'Etat, il est seu l.

Ce th ème justifie les mono logues dubitatifs , les coups de théâtre et les répa rties cyni qu es ou sentencieuses .

• La paternit é est également t rait ée dans un jeu d'op pos itions.

Ferrant e a ime son fil s enf ant , comme il a ime son page, n'admettant pas qu'il ait pu se déve lo pp er en dehor s de lui-même.

La mise à mort de la reine enceinte est aussi la con damnation symboliq ue des rapports de pate rni té.

Ce thème confère à l'œuvre sa dimension psychanalytique.

• L'amour permet l'opposi tion de deux conceptions : ceUe de Pedro et d 'I nès, héros naïvement romantiques, et celle de Ferrante et de J'Infante, imbus de leur grandeu r.

La pièce s'artic u le donc aussi à ce niveau d'o ppo ­ sitions, exprimées tant pa r l a prosod ie que par le style oratoire .

STYLE • Un texte prosodique - assonances et all itérations : Le vent qui vient de Navarre (I, 1) - un rythme balancé : Vivez de longues année s, ô ma jeune princesse 1 (I, 1) -des métaphores : Le Prince est une eau peu profonde (l, 5) -de nombreuses comparaisons : com me un grand aigle affamé de profondeur et de lumière.

(II, 3) - l'a rt de l'ellipse :If faut laisser tomber les eaux (II, 5) • Un sty le oratoire -le s répétitions : Dieu te le rendra, Dieu te fe rendra (III, 8) -le recou rs au pa thé tique : Lui que j'ai é.levé (I, 6) -le « genre seigneu rial " : Seign eur, Sire, monse ign eur - l'art de la chute : Pourquoi suis -je forcé de pâtir à cause de lui, puisque je ne l'aime pas ? (I, 3) • Un mélange très baroque - des parod ies bibliq ues :Mon Dieu, ne lui pardotmez pas, car il sait ce qu'il fait.

(II, 1) - du gro tesque :je vous fera i brûle r la langue, si vous me léchez encore.

(II, 2). »