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Renée Mauperin - Goncourt (résumé)

Publié le 13/12/2018

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goncourt

Renée Mauperin

 

Le titre de l’œuvre est passé de l’abstrait collectif social la Jeune Bourgeoisie au générique la Jeune Bourgeoise, puis au nom du personnage féminin : processus révélateur qu’on retrouvera parfois — au moins au début — chez Zola. Le premier titre indique la tentative de peindre les mœurs bourgeoises : mais les mœurs, chez les Goncourt, sont encore de l’ordre de l’épiderme. La préface de Renée Mauperin, écrite en 1875, est une relec

 

ture de l’œuvre : ils ont voulu, écrit Edmond, « peindre la jeune fille moderne (souligné par l’auteur) telle que l'éducation artistique et garçonnière des trente dernières années l’ont faite et le jeune homme moderne (souligné par l’auteur) tel que le font, au sortir du collège, depuis l’avènement du roi Louis-Philippe, la fortune des doctrinaires, le règne du parlementarisme ». Relecture et préface intéressantes. Le roman, paru en 1864, repose sur l’antithèse de Renée Mauperin et de son frère Henri, deux figures de la même bourgeoisie. Renée est la jeune fille « garçonnière » (note des Goncourt), aimant à mon-

goncourt

« ter à cheval, mais délicate, pure, noble; elle fume le cigare, connaît les « scies » en vogue; elle est curieuse­ ment appelée par les Goncourt eux-mêmes « une mélan­ colique tintamarresque »; Henri est le jeune homme blasé, de sang-froid, calculateur, prêt à tout sacrifier à un beau mariage : il guigne la fille de sa maîtresse et, pour cela, usurpe un nom aristocratique : « de Villa­ court ».

Renée s'oppose aux desseins de son frère, avertit le vrai Villacourt, qui tue Henri en duel.

Les parents Mauperin errent alors, solitaires.

Un curé, l'abbé Blam­ poix, qui évoluait avec onction dans cette bourgeoisie, abbé très xvme siècle, très urbain (on est loin du curé Bournisien de Flaubert), marieur, porte ailleurs ses bons services.

Roman de l'échec et de la mort, construit autour d'un drame de la particule : nœud un peu mince pour nous aujourd'hui; mais Zola, qui lui préférait Germinie Lacerteux, nota que, pour beaucoup, Renée Mauperin était «le chef-d'œuvre » des Goncourt.

BIBLIOGRAPHIE Jules Vallès, le frogrès de Lyon, 19 avril 1864, dans Œuvres, La Pléiade, t.

I; Emile Zola, le Messager de l'Europe, dans Œuvres complètes, Cercle du livre précieux, t.

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