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Variété de Valéry (résumé & analyse)

Publié le 11/11/2018

Extrait du document

Les « Études littéraires » occupent dans cette édition 357 pages et donnent un admirable exemple de ce qu’on appelle la « critique de maître ». Ennemi de l'histoire littéraire dont « les prétendus renseignements ne touchent presque pas à l’arcane de la génération des poèmes », Valéry s’intéresse à « l’acte même des muses », s’attache à « déterminer les conditions et les contraintes que l’auteur s’est imposées ou qui se sont imposées à lui ». On ne s’étonnera pas qu’une centaine de pages soit consacrée à l’initiateur Mallarmé, algé-briste du langage, dont l’emprise fascinante sur Valéry n’a jamais cessé, et d’autres au symbolisme, « qui voulut reprendre à la musique son bien », à Verlaine, à Huys-mans, à Verhaeren. Autre pôle des réflexions valéryen-nes, le classicisme français, avec Pascal, dont le vibrato abusif l’agace, avec La Fontaine, « industrieuse arachne », dont Adonis et Daphnis et Alcimadure l'enchantent, avec Bossuet, dont la grandiose rhétorique le fortifie dans la conviction que seule la forme garantit la survie, avec Racine, dont la Phèdre jugée « animale » lui inspire des commentaires bizarrement ignorants du jansénisme.

Variété

 

La parution de Variété, où Valéry réunit des essais, préfaces, dissertations, discours, commentaires sur les sujets les plus divers, s’échelonne sur vingt ans, de 1924 à 1944 : Variété proprement dit en 1924, Variété II en 1929, Variété III en 1936, Variété IV en 1938, Variété V en 1944. Ce dernier recueil fournissait une table de classement des matières traitées, selon six rubriques : « Études littéraires »; « Études philosophiques »; « Essais quasi politiques »; « Théorie poétique et esthétique »; « Enseignement »; « Mémoires du poète ». A juste titre, Jean Hytier a pris le parti, dans son édition de la Pléiade, de regrouper les textes selon ce classement. Si la « variété » due aux hasards du synchronisme y perd, la pensée y gagne en cohérence. Nous renvoyons donc, pour le détail des cinq recueils, au tableau ci-après.

« « Enseignement »; « Mémoires du poète ».

A juste titre, Jean Hytier a pris le parti, dans son édition de la Pléiade, de regrouper les textes selon ce classement.

Si la « variété » due aux hasards du synchronisme y perd, la pensée y gagne en cohérence.

Nous renvoyons donc, pour le dé;tail des cinq recueils, au tableau ci-après.

Les «Etudes littéraires>> occupent dans cette édition 357 pages et donnent un admirable exemple de ce qu'on appelle la «critique de maître».

Ennemi de l'histoire littéraire dont '' les prétendus renseignements ne touchent presque pas à 1 'arcane de la génération des poèmes», Valéry s'intéresse à > .

On ne s'étonnera pas qu'une centaine de pages soit consacrée à l'initiateur Mallarmé, algé­ briste du langage, dont l'emprise fascinante sur Valéry n ·a jamais ce!-sé, et d'autres au symbolisme, '' qui voulut reprendre à la musique son bien », à Verlaine, à Huys­ mans, à Verhaeren.

Autre pôle des réflexions valéryen­ nes, le classicisme français, avec Pascal, dont le vibrato abusif l'aga::e, avec La Fontaine, «industrieuse arachne », dont Adonis et Daphnis et Alcimadure l'en­ chantent, ave:: Bossuet, dont la grandiose rhétorique le fortifie dans la conviction que seule la forme garantit la survie, avec Racine, dont la Phèdre jugée « animale >> lui inspire df·s commentaires bizarrement ignorants du jansénisme.

Au passage, Valéry réhabilite le R.P.

Cyprien de Il Nativité, traducteur de saint Jean de la Croix.

D'excellentes réflexions sur Stendhal, Nerval et « Hugo, créateur par la forme».

complètent ce palmarès qui boude un peu Baudelaire.

Parmi les contemporains, seul Proust, parmi les auteurs étrangers, seul Goethe figurent dans Variété; mais on n'oubliera pas d'ajouter les «Variations sur les "Bucoliques"», que Valéry mit en préface à sa traduction des églogues de Virgile.

L ·en­ semble reste dans le cadre d'une vision assez tradition­ nelle et modérée des humanités, d'où sont exclus, plus par répugnance naturelle que par manque d'acuité, la plupart des romanciers, les grands baroques (Rabelais, Shakespeare) et les météores hétérodoxes (Lautréamont, Rimbaud).

190 pages d'« Études philosophiques» s'attachent d'abord à Descartes, champion du courage de l'esprit, tourné vers l'expérience des puissances de son seul moi, et à Poe, dont le poème cosmogonique Eureka révéla au jeune Valéry la passion scientifique.

Le théosophe Swedenborg donne l'exemple d'une évolution psychique de la pensée spéculative vers l'acceptation d'évidences mystiques et vers la jonction systématique de cette dou­ ble multiplicité, et fournit un prétexte à sonder le sens du mot spirituel.

Le courageux discours sur Bergson, prononcé à l'Académie alors que l'antisémitisme officiel sévissait, exalte la haute figure de l'homme pensant.

« L'Homme et la Coquille », à propos d'un modeste mol­ lusque, médite sur la forme, sur les causes et les fins, Je hasard et la nécessité.

la géométrie et la biologie.

Un autre essai réfléchit sur notre corps, ou plutôt sur nos corps : celui de la cénesthésie; celui qu'on voit dans le miroir; celui de l'anatomie; celui enfin, imaginaire ou seul réel, qui est en relation intime er consubstantielle avec son milieu inconcevable : le cosmos.

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