VÊPRES SICILIENNES (les)

« Powered by TCPDF (www.tcpdf.org)Vêpres siciliennes Le 31 mars 1282 alors que sonnent les vêpres, le peuple de Palerme entreprend le massacre systématique desFrançais présents dans la ville.

La tuerie met peu à peu l'île à feu et à sang.

La Sicile, passée de la dominationnormande à celle des Hohenstaufen, échoit, au cours de la lutte entre guelfes et gibelins qui met aux prises lespartisans de l'empereur à ceux du pape, à Charles d'Anjou, frère du roi de France Louis IX.

Fort du soutien spirituelde la papauté, qui prêche la croisade contre l'Allemand, et lourd des écus pontificaux, le dernier fils de Blanche deCastille s'élance à la tête d'une armée en direction de l'Italie.

Vainqueur de Manfred de Hohenstaufen à Bénévent,Charles d'Anjou reçoit en janvier 1266 la couronne de Naples et de Sicile des mains du pape Clément IV.

Deux ansde combat plus tard, il devient maître des états qui lui ont été assignés par le Saint Siège.

Rapidement, les Français,qui mènent une politique oppressive et écartent les Siciliens de la cour et des affaires publiques, deviennentimpopulaires.

Les populations siciliennes ne tardent pas à regretter le temps de la domination des Staufen.

Après1280, Charles d'Anjou, dont l'ambition est sans bornes, accentue ses projets de conquête en Orient.

Deux frontss'offrent à lui: le royaume de Jérusalem, sur lequel, en vertu d'un rachat, il dispose des droits souverains et l'Empirebyzantin qu'en vertu du droit de la guerre, il espère conquérir.

Ce second projet a ses faveurs, d'autant que depuis1278, Charles est aussi prince de Morée, car les Villehardouin, conquérants de 1204 ont fait de lui leur héritier:cette terre constitue une base d'attaque de choix.

De surcroît, le nouveau pape, Martin IV, est français etentièrement acquis à la cause du frère de feu Louis IX.

Ainsi, il prononce l'excommunication de Michel VIIIPaléologue et accorde sa bénédiction à une future entreprise sur Constantinople.

Un soulèvement populaire et enapparence spontané vient briser les rêves du capétien: le 31 mars 1282, à l'heure des vêpres, la population dePalerme commence le massacre des Français.

La nouvelle a tôt fait de s'en répandre et le lendemain, le peuple descampagnes se livre à son tour à la tuerie de l'occupant honni.

Si la Sicile est désormais perdue pour Charles d'Anjou,elle ne l'est pas pour Pierre III d'Aragon, gendre du dernier Hohenstaufen.

Il est ainsi fort probable qu'il a encouragéle soulèvement.

Le crime profite aussi à Michel Paléologue, qui voit la puissance de son ennemi durablement réduite.Charles d'Anjou n'est cependant pas homme à lâcher rapidement prise.

Une nouvelle fois, il se tourne vers lapapauté: Martin IV accepte de prêcher la croisade en sa faveur; Philippe III, son neveu, lui accorde un soutienmilitaire.

L'expédition échoue lamentablement en baie de Naples.

Quand bien même la personnalité de Charles d'Anjouest loin d'être édifiante, peut-être aurait-il depuis la Sicile organisé une opération vers la Terre sainte (Il a bienparticipé à la huitième croisade réduite à néant par la mort de son frère).Son échec sicilien fait perdre au royaumede Jérusalem, alors à l'agonie, toute chance de voir un homme d'armes énergique s'intéresser à lui.. »