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Chine de 1980 à 1989 : Histoire

Publié le 01/12/2018

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Deng Xiaoping

 

Amorcée au cours de la décennie précédente, l’irrésistible ascension de Teng Hsiao-ping (Deng Xiaoping) se poursuit avec l'élection, en juin 1981. à la direction du parti, d’un de ses fidèles. Hou Yao-pang (Hu Yaobang), aux dépens du Premier ministre. Hua Kuo-fcng (Hua Guofeng). Ce dernier, responsable de la disgrâce de Teng Hsiao-ping à l'époque de Mao Tsé-toung (Mao Zedong). accepte peu après de céder son poste de Premier ministre à un autre poulain de Teng Hsiao-ping. Cette ascension s'achève avec le rétablissement du poste de président de la République. Il est attribué à Li Xiannian (Li Siennien). un fidèle de Teng Hsiao-ping. tandis qu'un autre de ses partisans. Peng Tcheng (Peng Zhen), cible de la révolution culturelle, est nommé à la présidence de l'Assemblée nationale. Ainsi, meme si officiellement Teng Hsiao-ping ne s'est attribué aucun poste clé — il est uniquement président

 

de la commission militaire du parti —. il est en fait la figure centrale de ce triumvirat et l'homme fort du régime. L'élimination des derniers maoïstes coïncide avec le procès exemplaire de la bande des Quatre. Tandis que les portraits gigantesques de Mao sont retirés dès août 1980 des places publiques, le quatrième anniversaire de la mort du «grand timonier» ne donne lieu à aucune célébration. En revanche, le 87e anniversaire de sa naissance est l’occasion de manifestations fastueuses, où sa figure de pionnier révolutionnaire est ovationnée. Tandis que Mao demeure à certains égards une référence, scs compagnons sont sévèrement incriminés. Accusés d'être responsables des années catastrophiques de la révolution culturelle, d'avoir monopolisé le pouvoir et procédé à des dénonciations mensongères, ils sont condamnés à la détention à perpétuité. Parallèlement a lieu la réhabilitation officielle de l’une des premières cibles de la révolution culturelle. Liou Chao-chi, banni du

 

parti communiste et mort en 1969 en prison. Ces changements et règlements de comptes interviennent dans le cadre d’une vaste campagne de rectification de la ligne du parti destinée à lutter contre la corruption, plaie endémique de la bureaucratie chinoise. Cette campagne vise toutes les institutions où l’on note une tendance à l’ouverture. Aussi, la nouvelle Assemblée nationale, renouvelée en profondeur, compte moins de militaires et plusieurs représentants de minorités ainsi que d'autorités longtemps combattues, comme un frère du dernier empereur. Si Teng Hsiao-ping sait donner quelques gages de libéralisme, la campagne contre la «délinquance» lancée au cours de l’été 1983 est particulièrement sévère. Ce partisan de la modernisation s'élève en effet contre tout ce qui peut mettre en cause la pérennité de l’État. Les violentes diatribes contre la pénétration des valeurs occidentales, contre la «pollution spirituelle», donnent lieu à une véritable chasse aux sorcières, menée par le département de la Propagande dirigé par Teng Li-k’iun (Deng Liqun). Ainsi, à l'origine du limogeage du chef du PCC, Hou Yao-pang, en décembre 1986 (il est officiellement accusé d’être responsable des manifestations estudiantines), figure son projet de renouvellement de la classe politique, qui impliquait le départ «anticipé» de Teng Hsiao-ping, alors âgé de quatre-vingt-trois ans, et de nombre de ses collègues. Chargé d’assurer l'intérim, Tchao Tseu-yang (Zhao Ziyang) prend alors la direction du parti.

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« Deng Xiaoping emou ré de ses h6tes soviétiques, Raïssa et Miklwïl Gorbatchev, lors de leur visite en Chine en mai 1989.

© Peter Tumley -Black Star - Rapho La campagne en faveur du contr6le des naissances se poursuit.

Les couples ayam plus d'wr enfam som pénalis és.

© Eugene Richards -Magnum l'implantation d'industries nouvelles.

Le mouvement de décentralisation s'accélère en 1984.

Plusieurs villes chinoises accèdent à l'autonomie financière.

Ainsi, les autorités de ces municipalités sont désormais autorisées à co nclur e des contrats avec des en tre prises étrangères sans l'autorisation préalable de la capitale.

Une réforme est engagée afin d'améliorer la gestion des quatre zones économiques qui offrent des terrains à p rix modérés pour attirer les sociétés étrangères.

Quatorze villes et l'île d'Haï-nan sont également rattachées à ces zones.

D'abord appliqué à l ' ag ricu ltur e, le système de responsabilité qui auto ri se notamment les paysans à vendre au marché libre la production qui excède le quota qu'ils doivent livrer à l'État et à exercer des activités subsidiaires est élargi aux entreprises industrielles et commerciales.

Ainsi, les directeurs d'usine sont autorisés à fixer les salaires en fonction du rendement de chacun, mais aussi en fonction des résultats économiques de l'entreprise.

Mais, en l'absence d'un système de contrôle et d'un cadre juridique adéquat, la décentralisation et le nouveau système de responsabilité accentuent le s dy sfonc tionn em en ts dans les domaines de la vente et de l'a pp rovi sion neme nt et favorisent l'émergence d'une économie parallèle qui profite avant tout aux nombreux clans de la bureaucratie.

De plus, cette réforme ne rédu it en rien les disparités régionales.

Pour contrecarrer les effets inflationnistes et parer au déficit commercial considérable, le clan des conservateurs, hostile à toute modernisation du rég ime, impose, avec le VW plan (1986-1990), un r éa just em ent qui met fin à cette expérience en substituant au pri nci pe de désengagen:_�ent de l'État celui de planification.

A cette occasion, le principe des zones économiques spéciales est l'objet de sévères critiques.

Parallèlement à ces changements d'orientation, la campagne de rec tifica tio n est re lan cée.

La répression La répression engagée le 3 jui n 1989 sur la place Tien An-men pour écraser la «ré belli on contre-révolutionnaire» signifie incontestablement une nouvelle victoire du clan des consen'ateurs, hostile à toute réforme et par tisan de la manière forte, sur le clan des réformistes représ enté par le chef du PCC, Tchao Tseu- yang et par le ministre de la Défense.

L'occupation de la place, sy mbole du printem ps de Pékin, par l'armée, signifie également la victoire, au sein de celle-ci, de la fraction dure dirigée par le général Yang Chang-houen (Yang Shanghun).

Le 24 ju in , Tchao Tseu-yang est destitué au profit d'un personnage falot, Kiang Tsô-min (Jiang Zemi n), DONNÉES DÉMOGRAPHIQUES ET ÉCONOMIQUES Population totale (en millions d'habitants) Taux d'urbanisation (en %) Population en âge de tra va il le r (15 à 64 ans) en % de la population totale Taux de chômag e (e n % de la population active) (1) Produit national brut (en dollars US par hab.) Produit intérieur brut (en milli ard s de dollars US) Part du prod uit intérieur brut réalisée par (en %) : l'a gric ult u re l'industrie les services Imp ort atio ns (en mill i a rds de do llars US) Exportations (en milliards de dollars US) Consommation d'é ne rg ie par habitant (en kgléquiv.

pétrole) Taux brut de na tal ité (%.) Taux brut de mortalité (%.) Espé ra nce de vie à la naissance (en années) Nombre d'habitants par médecin à qui Teng Hsiao-ping cède le 9 nov embre la présidence de la commission des affaires militaires du Comité central.

La «normalisation» se traduit par une vague d'arrestations et d'exécutions ainsi que par des campagnes télévisées en faveur de la délation.

Si, au terme de la décennie, il n'est pas encore possible de mesurer les répercussions économiques de la répression sur l'évolution future de la Chine, un pre m ier bilan permet toutefois de constater que la fuite des capitaux n'a pas cu lieu et que les é cha nge s commerciaux se sont maintenus no rm ale m en t.

Ouverture diplomatique En politique étrangère, la Chine tente un rapp roc hemen t avec les États-Unis.

Il en est de même avec l'Union soviétique où l'on note quelques signes de détente.

Les transactions commerciales se multiplient tandis que la frontière du Sin-kiang (Xinjiang) est rouverte.

Toutefois, le processus de normalisation des relations si no­ soviétiques demeure très lent.

Le moindre heurt est l'occasion de raviver le co nfl it latent.

La visite de Mikhaïl Gorbatchev en mai 1989 constitue la première visite d'un dirigeant soviétique depuis vingt an s.

Dans la mouvance du rapprochement sino­ soviétique, un processus de normalisation est engagé avec Hanoï, qui doit mettre fin à l'a n im os ité qui 1980 1982 1984 1987 976,7 1 008,2 1 029,2 1068,5 13 21 22 38 64 63 64 -4,9 3,2 1,9 2 290 JJO 310 290 252.21 260,4 281,2 293,4 31 37 36 31 47 41 44 49 22 22 20 20 19,5 19 26 ,1 43,4 18,3 21,9 24,8 39,5 - - 485 525 21 19 19 21 8 7 7 7 64 67 69 69 - 1 7302 l 000 - Sources: Banque mondiale : Rapport .sur le développemem dans le monde.

Pour le raux de chômage.

BIT: Annuaire des statistiques du trrn'aif.

1988.

(LJ.

D ans les régions urbaines.

1 En 1979.

' En 1981.. »

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