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Critique et Medias

Publié le 01/11/2015

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FICHE BAC: HISTOIRE Thème 1: Le rapport des sociétés à leur passé. Cours: L'historien et les mémoires de la Seconde Guerre mondiale en France. Qu'entend-on par «les mémoires» ? Qu'est-ce qu'une mémoire d'un point de vue historique ? Il faut faire attention avant tout à ne pas confondre une mémoire et l'histoire d'une part, et une mémoire et la mémoire d'autre part. Tout d'abord, la différence entre les mémoires et l'histoire. L'histoire est, par définition, ce qu'il s'est réellement passé, ce qu'il s'est déroulé dans le passé et qui est donc forcément univoque. En un mot, l'histoire est objective. A contrario, une mémoire est subjective. Pour autant, il ne faut pas retirer son importance aux différentes mémoires d'un fait historique : comme l'indique leur nom, c'est grâce à elles que l'on se souvient de ce fait, et qu'il peut donc être recomposé. Ainsi, une première problématique se dessine quant aux mémoires et l'histoire: en quoi une mémoire peut-elle être constitutive d'une histoire ? Jusqu'à quel point peut-on donner une importance à une mémoire? Y a-t-il des mémoires plus «valables» que d'autres ? Ensuite, il ne faut pas confondre non plus les mémoires et la Mémoire : la nuance est certes subtile, mais essentielle. Par le terme « les mémoires», ce sont vraiment toutes les mémoires qui sont englobées, avec n'importe quelle prise de position. «La Mémoire», en revanche, reflète plutôt un «état d'esprit collectif du moment», une mémoire plus admise qu'une autre à une certaine époque (phénomène du à certaines raisons, comme une volonté politique de rassembler un peuple autour d'une mémoire collective, ou bien parce que le fait historique est trop proche et les blessures encore trop vives, ce qui traduit un manque de recul par rapport à l'histoire). Ainsi, une autre problématique apparait: comment s'effectue l'évolution de la mémoire? ...

« sous Vichy (par exemple, François Mitterrand).

De même, il existait toujours des personnes plutôt favorables à ce régime. • Enfin, on a tenté de réhabiliter la mémoire de Pétain, cherchant plus à se souvenir de l'homme de 14-18 plutôt que l'homme de Vichy.

Aussi l'a-t-on défendu lors de son procès par la fameuse image du « glaive et du bouclier », de Gaulle étant le glaive pourfendant l'ennemi, pendant que Pétain était le bouclier protégeant du mieux qu'il pouvait les Français.

Ainsi, alors qu'il avait été condamné à mort en 1945, de Gaulle a voulu changer cette peine, aussi n'a-t-il été « que » condamné à perpétuité. 2 - Le débat des mémoires 1 - La fin du mythe de la mémoire unique • Après que Charles de Gaulle ait quitté le pouvoir en 1969 et sa mort en 1970, le mythe du résistancialisme s'effondre: on observe à partir de cette époque une certaine multiplication des mémoires en France de la Deuxième Guerre mondiale.

Par exemple, le film Le Chagrin et le Pitié : ce film-documentaire de 4h (sorti en 1971) relate la vie d'un village sous l'Occupation entre 1940 et 1944, sans parti pris.

Ce film fut un succès grâce au bouche-à-oreille notamment. • Enfin, l'œuvre qui a sûrement marqué de manière définitive les mémoires en France est l'ouvrage de Paxton, chercheur étatsunien, La France de Vichy (sorti en France en 1973).

Dans ses recherches, Paxton a montré le rôle du gouvernement de Vichy durant la guerre, notamment la collaboration avec l'Etat nazi sur certains points.

Ce livre a eu l'effet d'une «révolution» une fois sorti en France; en effet, il marque la fin définitive du mythe du résistancialisme, qui faisait de chaque Français un résistant.

Paxton a démontré que ce n'était qu'un mythe, et que nombre de Français avaient collaboré avec l'ennemi. 2 - La mémoire juive • C'est aussi en parallèle (voire grâce) à la fin du résistancialisme que la mémoire juive a pu être mise à jour : en effet, au lendemain de la guerre, de Gaulle œuvrait pour retrouver une unité nationale, d'où la mise en place du résistancialisme.

Ainsi, après la découverte des camps en Allemagne, l'accent a été plutôt mis sur l'héroïsme des résistants ayant survécu plutôt que sur les Juifs qui avaient été enfermés.

Mais à partir des années 1960, la mémoire juive commence à apparaitre : par exemple, le procès d'Eichmann en 1961 condamné pour crimes contre l'humanité. • Malgré tout, la mémoire juive n'est pas acceptée par tous : avec la « naissance » de la mémoire juive apparaissent les thèses négationnistes : ces thèses prônent la non-culpabilité de l'Etat français de Pétain, ainsi que la non-réalité de la Shoah : pour les personnes soutenant ces thèses, la déportation des Juifs n'aurait été qu'un simple mythe, une histoire gonflée pour attiser la pitié.

Pour exemple, on peut citer la phrase malheureuse de Jean-Marie Le Pen, annonçant que les chambres à gaz n'ont été « qu'un détail de l'histoire ». 3 - Mémoires acceptées et historicisation 1 - Le temps des grands procès • Il faudra tout de même attendre les années 1980 et 1990 pour que de telles mémoires soient réellement admises par l'ensemble de la population française.

C'est aussi durant ces années-là que d'anciens responsables nazis ou collaborateurs ont été retrouvés et jugés : le cas le plus célèbre est le procès filmé de Klaus Barbie en 1987, durant lequel il n'exprime aucun sentiment face à ses actes.

Pour citer d'autres procès, on peut parler de celui de. »

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