Napata et Méroé les héritiers de l'Égypte

« L'heure du repli, ou le nouvel ordre d' Amon B ien que la xxv · dynastie représente un nouvel âge d'or pour l'Égypte, l'euphorie est de courte durée.

La poli- tique extérieure audacieuse des souverains koushites finit par entraîner une vigoureuse riposte de l'Assyrie, la nouvelle puissance montante orienta­ le, qui en 671 s'empare de Memphis, obligeant Taharqa, monté sur le trône en 690, à abandonner toute la famille royale aux mains des envahis­ seurs lorsqu'il s'enfuit vers le sud.

Replié dans ses lointains territoires napatéens, Tahar­ qa réorganise ses forces, en­ couragé par l'attitude des roitelets égyptiens soumis à la domination assyrienne qui, aussitôt après le départ des envahisseurs, se tournent de nouveau vers les Koushites.

Mais le rêve de reconquête tourne assez vite au cauche­ mar.

En dépit de l'affirmation idéologique exprimée dans l'hypogée de Taharqa, décé­ dé cinq ans seulement après son retour forcé au pays, la défaite et la mort du souve­ rain ne seront pas, à l'instar d'Osiris, un nouveau départ pour le pouvoir koushite, car l'histoire de Tanoutamon, son successeur, ne ressemble nul­ lement à celle d'Horus.

Certes, la reconquête de l'ɭ gypte, en 663, fait provisoire­ ment illusion, mais la contre­ offensive menée dès l'année suivante par les Assyriens met un terme définitif à toute prétention koushite sur la terre des pharaons.

Les sou­ verains de Napata doivent désormais recentrer leur poli­ tique sur l'idée qu'Amon veut un nouvel ordre du monde li­ mité au territoire allant de Napata à Méroé, capitale mé­ ridionale qui va très vite sup­ planter Napata.

Méroé : une héritière plus autonome D ans les siècles qui suivent, le royaume de Koush, éga­ lement appelé royaume de Napata, puis, à partir du Ill" siè­ cle avant Jésus-Christ, royau­ me de Méroé, restera forte­ ment marqué par ces influen-. »