Le «papyrus d'Astarté»

« Emprunt au Proche-Orient ou conte égyptien '? C e conte passionna les cher­ cheurs.

Nombre d'égyp­ tologues s'attachèrent à l'étu­ dier pour tenter d'en com­ prendre le sens.

On le compa­ ra d'emblée à plusieurs récits mythologiques du Proche­ Orient, où le thème du com­ bat entre les dieux et la mer était courant.

L'attention se porta en particulier sur un poème ougarite dans lequel Baal s'oppose justement à la mer.

Or, le dieu asiatique des orages était considéré sous le Nouvel Empire comme une manifestation de Seth.

La pré­ sence d'Astarté, déesse phéni­ cienne qui joue un rôle im­ portant dans le conte égyp­ tien, et d'un mot sémitique pour désigner la Mer conforta la thèse de l'emprunt, posi­ tion communément admise depuis .

Seul l'égyptologue français Georges Posener prit soin de nuancer ce point de vue, met­ tant en évidence l'existence de précédents à ce motif my­ thologique dans la littérature égyptienne.

Le thème du combat entre la Mer et Seth apparaît en effet sous forme d'allusions dans les textes médico-magiques .

Une for­ mule affirme par exemple que le mal dont souffre le pa ­ tient sera terrassé par le ma­ gicien, comme Seth dompta la mer (ouadj-our).

Ailleurs, on dépeint une mer craintive à l'écoute de la voix toni­ truante de Seth , etc.

Il existait donc une ancienne tradition égyptienne selon laquelle Seth, l'orage, s'opposait à la mer, entité négative.. »