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Le Sahara et le Sahel

Publié le 31/12/2018

Extrait du document

ENTRE DÉSERT ET SAVANE

 

Le Sahara est le plus grand désert du monde. Il est bordé au sud par le Sahel, un territoire semi-aride qui constitue une zone de transition entre le désert et les régions tropicales plus humides.

 

Ces deux régions d'Afrique septentrionale couvrent à elles deux un tiers du continent. Elles font l'objet d'une même attention portée par l'Observatoire du Sahara et du Sahel (OSS), une organisation internationale établie en Tunisie, qui a pour mission de lutter contre la désertification et les effets de la sécheresse dans la régions du Sahel.

LE SAHARA

 

Couvrant 8,5 millions de km2,

 

le Sahara traverse l'Afrique d'ouest en est, de l'océan Atlantique à la mer Rouge, entre la mer Méditerranée et le Sahel.

 

Selon des critères botaniques, établis par le géographe français Robert Capot-Rey en 1953, le Sahara s'étend, au nord, jusqu'à la limite de maturité des palmiers dattiers et, au sud, jusqu'à la limite nord

 

de la pousse du cram-cram (Cenchrus biflorus), une herbacée épineuse annuelle du domaine sahélien.

 

Selon des critères climatiques,

 

il s'étend entre l'isohyète (courbe joignant les points recevant la même quantité de précipitations) des 100 mm au nord et des 150 mm au sud.

 

Le Sahara couvre dix pays : le Maroc - Sahara occidental compris -, l'Algérie, l'Égypte, la Libye, le Mali, la Mauritanie, le Niger,

 

le Soudan, le Tchad et la Tunisie.

 

RELIEF

 

Imaginé souvent comme

 

un désert uniforme de sable blanc, le Sahara possède en réalité des paysages variés et contrastés. Regs et ergs

 

La forme de désert la plus répandue - 80 % de la superficie -est le reg (appelé serir en Libye), une vaste étendue pierreuse

 

et rocheuse occupant les plaines et le sommet des plateaux.

 

Les principaux regs sont ceux du Tanezrouft (150 000 km1),

 

« pays de la peur et de la soif », une région totalement inhabitée du sud de l'Algérie, et ceux du Ténéré du Tafassasset au Niger et du Tibesti au sud du désert Libyque.

 

L'erg, l'autre forme de désert, qui ne couvre que 20 % de la superficie du Sahara, est constitué de massifs de dunes continuellement remaniés au gré des vents.

Ces dunes forment habituellement des alignements de quelques dizaines de mètres de hauteur, mais qui peuvent culminer à plus de 300 m.

 

Il en existe quatre types : les dunes longitudinales sont perpendiculaires aux vents les plus faibles ; les dunes à lames sont parallèles aux vents dominants ; les barkhanes sont créées par les vents violents ;

 

les dunes en étoile se forment aux points d'affrontement des vents contraires.

 

Parmi les principaux ergs figurent le Grand Erg oriental (Algérie), d'une superficie de 190 000 km1, séparé de l’Erg occidental par un haut plateau pierreux et délimité au nord-est par les monts des Ksour (Algérie), au sud par le haut plateau du Tademait et au sud-est par

 

la hamada de Tinghert ; le Grand Erg occidental (Algérie) est une immense mer de sable en forme de croissant de 80 000 km2 limitée au sud et sud-est par le haut plateau du Tademait, à l'ouest par l'erg er-Raoui et au nord-ouest par la chaîne de l'Atlas ; l'erg de Mourzouk (Libye) et l'erg Maqteïr (Mauritanie) sont également importants.

Cuvettes, plateaux et montagnes

 

Le relief du Sahara comporte des cuvettes (Tafilalet, au Maroc) entrecoupées de plateaux (Ennedi, Tademait et Tassili) et de quelques systèmes montagneux volcaniques isolés (le Hoggar, dans le sud

 

de l'Algérie, et le Tibesti, de part et d'autre de la frontière de la Libye et du Tchad) constellés de quelques sommets : le Hoggar (Tahat, 2 918 m) et le Tassili des Ajjer (2158 m) sont en Algérie, l'Aïr (Tamgak, 2 022 m) au Niger, l'Adrar des Iforas (890 m) au Mali et le Tibesti (Emi Koussi, 3 415 m, point culminant) au Tchad.

 

Autre forme de paysage saharien, les hamadas sont des plateaux rocheux tabulaires limités par des falaises. Lorsqu'ils sont recouverts de grès, on les appelle tassilis -ceux-ci peuvent dépasser 2 000 m d'altitude.

« LES TOUAREG • Les Touareg, dont la population est estimée à 1 million d'individus, forment la principale communauté du Sahara.

• Vêtus de tissus de couleur bleu indigo qui déteint sur la peau, ils furent aussi appelés les " hommes bleus , par les voyageurs occidentaux.

• Eux-mêmes préfèrent se désigner sous les noms d'lmajaghan ou lmuhagh - " noble et libre , -ou de Kel Tamajaq- " les gens de Tamajaq "· • Leur langue est le tamajaq, tamasheq ou tamahaq selon les régions et leur alphabet le tifinagh ou tifinar.

• Si leur origine est inconnue, leur culture est berbère.

• Nomades ou semi-nomades, ils habitent les régions montagneuses du Hoggar, du Tassili des Ajjer et de l'Aïr et sont partagés entre l'Algérie, la Libye, le Niger, le Mali et le Burkina.

• Depuis les années 1990, ils revendiquent leur indépendance face aux gouvernements de ces pays.

• Aujourd'hui, ses richesses en minerais, tout spécialement le �troie et le gaz naturel, sont de plus en plus importantes pour les économies des pays sahariens.

De grands gisements de pétrole en Algérie (55 millions de tonnes en 2004) et en Libye et de gaz naturel en Algérie (140 milliards de m') et la présence de certains minerais (manganèse en Algérie, cuivre en Mauritanie, fer en Algérie et en Mauritanie, or au Mali, phosphates au Maroc, titane, uranium au Niger, vanadium au Sahara occidental) dans le sous-sol ont permis le développement industriel des pays concernés.

• Le tourisme au Sahara est devenu un secteur important, notamment en Tunisie et au Maroc.

Les États ayant le Sahara en commun s'efforcent de mettre en œuvre une stratégie de coopération visant à promouvoir le développement du tourisme dans une f-------------ol perspective de lutte contre la pauvreté.

Les scorpions sont recouverts d'une couche de chitine et vivent sous terre ; certains oiseaux rejettent une matière solide afin de ne pas dillapider l'eau ; d'autres animaux ont une robe claire pour réfléchir le soleil ; la plupart recherchent eau et nourriture la nuit.

• Le principal animal domestique du e -...

n / KÏ 41 LA POPULATION Sahara reste le dromadaire, choisi pour sa résistance à la chaleur et sa sobriété : il peut rester sans boire plusieurs jours de suite.

• Hormis la vallée du Nil, le Sahara compte de 2 à 3 millions d'habitants, principalement des nomades islamisés, vivant dans des oasis -celles-ci sont situées parfois sur le lit de rivières, au pied de massifs produisant des sources ou à proximité de nappes phréatiques a!fleurantes ou peu profondes.

• Les principales oasis du Sahara sont Ghardaïa, Tamanrasset et Sou! en Algérie; Sebah, Ghadamès, Mourzouk, Koufra en Libye; Siwa, Kattara et Baharia en Égypte.

• Certaines oasis sont devenues importantes grâce à la modernisation des moyens de transport et à l'explosion démographique.

L'tCONOMIE • Le Sahara est traversé depuis des millénaires par des caravanes commerciales qui utilisent les pistes reliant les oasis du désert.

• Le climat extrême du Sahara, avec de fortes amplitudes thermiques et des précipitations quasiment inexistantes, n'a permis le développement de l'agriculture que dans quelques oueds et oasis et le long du Nil.

On y cultive des agrumes, des légumes et du mil.

I!J$1:1!1 • Le Sahel -de l'arabe sahel, " côte , ou "frontière , -désigne une zone aride qui s'étend d'ouest en est, de l'océan Atlantique à la corne de l'Afrique, sur une bande de 5 000 km de long et 300 km de large (1,5 million de km').

Il est délimité au nord par le Sahara, au sud par les savanes d'Afrique centrale et occidentale, à l'est par l'océan Indien et à l'ouest par l'océan Atlantique.

Cependant, ses frontières exactes ne sont pas déterminées par des critères politiques ou géographiques, mais par la quantité des précipitations, qui varient de 150-200 mm à 600 mm du nord au sud.

Les pays du Sahel sont, d'ouest en est, le Sénégal, la Gambie, la Guinée-Bissau, la Mauritanie, le Mali, le Burkina, le Niger, le Tc had et le Soudan.

Malgré cette étendue gigantesque, le climat, l'agriculture et le mode de vie sont relativement unitaires d'un pays à l'autre.

La zone connaît depuis 1967 des sécheresses dramatiques à l'origine de multiples campagnes humanitaires et scientifiques internationales.

LE RELIEF • Le Sahel est constitué essentiellement de sable et de roche pauvres en humus.

• Remontant au quaternaire moyen, l'épandage des sables forme des alignements dunaires de sables rouges, séparés par des couloirs parallèles - leur orientation suit celle des vents dominants nord-sud.

• Là où la végétation est rare, les dunes sont sans cesse rectifiées par les vents, surtout durant la saison sèche.

• La roche affieurante est attaquée naturellement par la désagrégation mécanique et, pendant la saison des pluies, par le ruissellement des eaux.

• Elle prend la forme d'inselbergs Olots rocheux) en forme de dôme dans le pays Regueibat (Mauritanie) ou dans la région de linder (Niger), de reliefs gréseux ruiniformes dans le Hombori (Mali) et de talus continus parfaitement dégagés comme la falaise de Bandiagara au Mali.

LE CLIMAT • Le Sahel a subi des modifications climatiques répétées au cours de son histoire.

Il y a environ 20 000 ans, le Sahara s'étendait jusqu'au Sahel.

• Il y a 15 ooo ans, une phase climatique tropicale humide a reverdi la zone sahélienne; s ooo ans plus tard, le climat a commencé à se dégrader : les précipitations se sont raréfiées, la désertification a progressivement repris son cours.

• Aujourd'hui, le Sahel est situé dans une zone semi-aride tropicale : il se caractérise par une période de pluies Ouin-septembre) plus intense au sud qu'au nord, et une longue saison sèche de 8 à 9 mois.

Sa pluviosité annuelle moyenne est comprise entre 200 et 350 mm dans sa moitié nord et entre 350 et 600 mm dans sa moitié sud.

• Au xx• siècle, il a connu trois périodes de sécheresse intense: de 1912 à 1915, de 1940 à 1944 et de 1968 à 1973 - ainsi, à Maradi (Niger), la moyenne des précipitations qui était de 653 mm entre 1949 et 1967 est passée à 8 mm en 1972.

• Les températures sont davantage marquées entre le jour et la nuit et entre la plaine et la montagne que d'une saison à l'autre.

La température atteint plus de 45 oc en saison sèche: l'ensoleillement est alors intensif et les températures élevées provoquent l'évaporation de la majeure partie de l'eau.

fAUNE ET FLORE La flore • La végétation du Sahel est principalement constituée d'une steppe arbustive ou buissonnante.

Elle est surtout composée d'arbrisseaux, d'arbustes et d'arbres isolés comme l'acacia a/bida et l'acacia sénégal.

• La végétation est plus riche après les pluies, mais elle se dessèche rapidement dans le sol aride.

• Elle est formée d'éphémères vivaces qui grâce à leur bulbe ou leur rhizome survivent à la saison sèche.

• Il y a aussi des graminées naturelles qui connaissent une régénération à la première pluie grâce à leurs graines à dormance prolongée.

• Les arbres appartiennent pour la plupart à la famille des mimosacées.

Dépouillés de feuilles en saison sèche, ils reverdissent durant la saison des pluies : acacias, Balanites aegyptiaca, Faidherbia albida (arbre sans feuilles durant la saison des pluies), Adansonia digitata et karité sont bien représentés.

La faune • Les animaux sauvages, notamment les mammifères (gazelles dorcas, phacochères), sont devenus rares, chassés par la destruction de leur habitat au profit de l'exploitation à outrance des pâturages destinés au bétail.

• Quelques pays ont créé des parcs naturels, comme la réserve d'Ouadi Rimi-Ouadi-Achim au Tchad, pour protéger les espèces menacées.

• Les zones humides comme le fleuve Niger et le lac Tchad sont des étapes importantes de l'hivernage des oiseaux migrateurs -dendrocygnes veufs, marouettes poussins, sarcelles d'été.

L'HYDROLOGIE • Le Sahel manque d'eau, ce qui s'explique par des précipitations insuffisantes, la forte évaporation et les sols à trop faible capacité d'absorption.

• La situation est plus favorable dans les régions du sud traversées par les fleuves Sénégal, Niger, Chari, Logone et Nil.

• Toutefois, si ces fleuves représentent 75 % des ressources en eau du Sahel, ils ne permettent pas en saison sèche d'importants prélèvements d'eau.

• Le lac Tchad est la plus importante étendue d'eau :il s'étend sur 13 000 • La quête d'eau reste la principale préoccupation des habitants du Sahel, ce qui oblige à creuser des puits de plus en plus profonds pour puiser dans les gisements d'eau fossiles.

lA POPULATION • La population totale du Sahel est supérieure à 50 millions d'habitants.

Elle est rurale à 70 %.

• Éprouvée par la sécheresse constante, la population nomade tend de plus en plus à se sédentariser.

• La densité moyenne de la population est faible : elle est estimée à 8 hab./ km'.

• Le taux de croissance démographique des pays sahéliens, très élevé, est proche de 3 %.

Le taux de fécondité varie de 5,6 enfants par femme en Gambie à 8,7 au Mali ; l'espérance de vie, qui reste faible par rapport à la moyenne du continent (60 ans), oscille entre 41 ans au Mali et 53 ans en Gambie.

• La baisse du taux de mortalité - entre 8 %o au Sénégal et 24 %o au Niger -et le maintien des taux élevés de natalité -entre 36 %o et 49 %o - confèrent une structure d'âge très jeune aux populations : dans la plupart des pays de la zone sahélienne, 45 % des personnes ont moins de quinze ans.

• L'islam est de loin la religion majoritaire, devant la religion chrétienne, pratiquée par environ 10 % de la population.

L'tCONOMIE • Depuis 35 ans, le Sahel subit une sécheresse persistante, qui se traduit par une désertification accrue de la région, c'est-à-dire une dégradation de ses terres : appauvrissement des sols, recul des surfaces boisées, modification du niveau des nappes phréatiques.

Cette désertification a des conséquences dramatiques pour les habitants : diminution des ressources en eau potable, baisse des rendements agricoles, pertes de cheptel, famines, émigrations.

• Des programmes de lutte contre la désertification, soutenus notamment par les Nations unies, s'emploient à stabiliser la progression des dunes, en plantant des arbres autour des villages pour endiguer l'avancée du sable, en reboisant les sols pour contenir leur érosion, en limitant le pâturage intensif ou en pratiquant le semis direct dans le sol de graines de plantes supportant la sécheresse.

• À part le Sénégal, les pays sahéliens font partie des États les plus pauvres au monde.

Leur forte croissance démographique ne leur permet plus de subvenir à leurs besoins.

quasi permanentes.

Les aides alimentaires et humanitaires mises en place lors des grandes sécheresses pour enrayer les famines sont devenues • L'agriculture constitue le secteur économique essentiel dans tous les pays du Sahel.

Elle n'est possible que dans les secteurs où la pluviométrie annuelle dépasse 200 mm.

• Au Burk in a, au Tchad , au Mali et au Niger, elle représente entre 30% et 45% du PNB, 25% en Mauritanie, 21 % en Gambie et 18 %a u Sénégal.

• Elle occupe environ 50 à 80 % des populations sahéliennes.

• La production agricole est réalisée par de petites entreprises familiales qui travaillent avec des moyens traditionnels.

• Le mil et le sorgho représentent 50 à 70 % de la surface cultivable du Sahel; les cultures d'exportation, comme l'arachide et le coton, jouent aussi un rôle non négligeable dans l'économie du Sénégal, de la Gambie, du Mali, duT chad et du Burkina.

• L'élevage du bétail est une source importante de revenus.

Du Sahel au nord du Soudan, les Peuls élèvent des bovins et des caprins dans les pâturages de saison sèche et sur le bord des fleuves en saison des pluies ; d'ouest en es� les Maures, les Touareg et les Toubous, nomades sahariens, élèvent des dromadaires (moyen de transport traditionnel), des ovins et des caprins.

• Toutefois, les infestations récurrentes de criquets pèlerins constituen� en dépit des traitements, un véritable fléau pour la production agricole : en 24 heures, un essaim de 10 km' peut détru ire la nourriture nécessaire à 250 ooo personnes; certains essaims peuvent mesurer près de 100 km', contenir jusqu'à 5 milliards d'insectes, et parcourir jusqu'à 100 km en une seule journée.. »

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