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L'absurde dans les mythes

Publié le 18/09/2018

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mythes

hommes qui, par ignorance ou par crainte de s'assumer, ont besoin de croire à un ordre et à un sens préétablis de toute éternité.

 

Mais tout rois qu'ils se prétendent, le premier d'Argos, le second du Ciel et de la Terre, tous deux sont des coquilles vides, des «images» qui n'existent que tant qu'elles brillent dans le regard de leurs « sujets ».

 

Rien n'a en conséquence de justification préalable. Ni l’existence humaine, puisque, fruit du hasard, elle n'a été voulue par personne. Ni le bien ni le mal, qui deviennent des valeurs relatives, puisque, n'étant plus définis par une puissance supérieure, leur contenu varie avec les époques et les « situations ». Tout est dénué de sens.

 

Restant à jamais face à lui-même, l'homme ne peut que mesurer l'angoissante solitude de son sort. Incapable de l'affronter, Bectre préfère se repentir et rentrer sous un joug divin, qui déciderait à sa place. Oreste, quant à lui, choisit de tout assumer.

L'HOMME, JOUET D'UNE HISTOIRE INCOMPRÉHENSIBLE

 

Quand il ne porte pas sur les valeurs morales ou sur le sens de la vie, l'absurde envahit la scène de l'Histoire. Acteur de son propre destin, l'homme en devient pourtant la victime ignorante et impuissante, qu'il s'agisse de sa destinée collective ou de sa destinée individuelle.

 

Un destin collectif et énigmatique

 

La guerre de Troie en est l'illustration par excellence. Elle éclate en effet sans cause précise et identifiable.

 

Le rapt d'Hélène n'en est que le prétexte fallacieux. Les

mythes

« Polynice n'était en réalité qu'un voyou de la pire espèce, qu'« un petit carnassier dur et sans âme» (A, p.

86-87).

À sup poser même qu'Antigone veuille l'enterrer par un sim ple et ultime reste d'affect ion, elle n'a plus au cune rai­ son de le faire lorsq ue Créon lui révèle que le cadavre n'e st peut -être pas celui de Polynice : «J 'ai fait ramasser un corps, le moins abîmé des deux, pour mes funérail les nationales, et j'ai donné l'ordre de laisser pourrir l'autre où il était.

Je ne sais même pas lequel )) (A, p.

89).

Le mythe, revu par Anouilh, ne véhicule plus aucun idéal - religieux ou héroïque -et Anti gone, ainsi qu'elle le recon naît tragiqu ement, « ne sait plus pourquoi [elle] meur t » (A, p.

115).

Le hasar d et l'existence Les Mouches de Sartre vont encore plus loin.

Ce n'est plus en effet ce que font ou ce que subissent les person­ nages qui est frappé du sceau de l'absur de : c'est la vie el le-même, c'est le fait même de vivre.

Oreste découvr e la contingence1 de l'existence.

Il l'éprouve confusément à son arrivée à Argos.

Lui qui possède tous les dons et talents2, ne sait pas au service de qui ou de quoi les déployer .

Il est libre, mais de « la liber té de ces fils que le vent arrache aux toiles d'araignée et qui flottent à dix pieds du sol )) (LM , 1, 2, p.

123).

Il n'a pas plus de raison d'être que n'en ont un arbr e et un galet.

Par la su ite, ses dialogues avec Jupiter le persuadent progressi­ vement qu'il en va ainsi de toute existence, et non seule­ ment de la sienne.

Si Jup iter (Dieu), découvr e-t-il, avait créé les hom mes, ce ux-ci lui devr aient obéissanc e et ne seraient plus libres.

Or ils sont libres, pour peu qu'ils s'en rendent compte.

Dieu n'est donc plus qu'une chimère.

De fait, Égisthe utilise la religi on et le cu lte des morts à des fins person nelles, pour mieux asseoir son autorité sur Argos.

Jupiter ne vit et ne survit que dans l'idée des 1.

Contingence : le fait d'être soumis au pur hasard.

La vie est.

comme elle aurait pu ne pas être.

2.

Voi r, dans Les.

Mouches, l'élogieux portrait que le Pédagogue fait d'Or este : «A présent vous voilà jeune, riche et beau, avisé comme un vieill ard, affra nchi de toutes les servitudes [ ..

.

].

un homme supérieur enfin [.

..

] » (1, 2, p.

122).. »

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