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Acte III, scène 4 de Phèdre de Jean Racine (résumé et commentaire)

Publié le 13/09/2018

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racine

Thésée s'avance, les bras tendus vers sa jeune femme, mais celle-ci arrête net le tendre élan : elle ne mérite plus « ces doux embrassements », depuis que la fortune jalouse l'a rendue indigne d'approcher le roi, son époux; elle ne doit pl us désormais songer qu'à se cacher. Phèdre se retire sur ces mots énigmatiques.

COMMENTAIRE

Une entrevue dramatique

 

Loin d'être seulement de transition, cette très courte scène est action, contenant le maximum de tension (et d’émotion pour le spectateur). La dramaturgie classique distinguait le héros prodigué et le héros rare : l’entrée de Thésée, si longtemps retardée et tant redoutée, est d’une remarquable efficacité dramatique. D'emblée le roi se montre mari aimant dans son élan vers Phèdre (v. 913-914) ; cet amour conjugal, cette passion d’un homme mûr pour sa jeune épouse (voir v. 25-26) pèsera lourd dans le déroulement funeste de l'intrigue. L'époux outragé, aveuglé par la colère, l'emportera sur le père, la folie de la passion sur la prudente raison et la tendresse paternelle.

 

Quant au comportement de Phèdre, il constitue lui aussi un

racine

« voque ? Souillée par la violence subie, l'épouse ne peut plus > sans honte (v.

919 ) son mari.

On appréciera d'autant mieux l'énigmatique complexité de la Phèdre racinienne, la nécessaire part d'ombre qu'une savante psychologie ménage dans le personnage, en compa rant la scène de Racine avec la scène correspondante chez Sénèque (v.

886- 897), où l'hé roïne n'hésite pas à confirmer la calomnie de sa nourrice en accusant elle-même sans vergogne son beau-f ils, ce que la Phèdre d'Euripide avait déjà fait moins effrontément par-delà la mort.

La misogynie antique condamnait sans appel la femme coupable, dont la noirceur faisait tout le malheur de l'h omme et du héros.. »

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