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LA BELLE HÉLÈNE (analyse du personnage)

Publié le 07/10/2018

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Ce sujet a provoqué de fréquents débats entre orateurs grecs. Le rhéteur Gorgias (487-380 av. J.-C.) composa ainsi un Eloge d’Hélène dans lequel il absout la jeune femme de toute responsabilité. Allant plus loin, Isocrate (436-338 av. J.-C.) lui voue même de la reconnaissance, dans la mesure où elle a permis avec la guerre de Troie une victoire grecque et une utile domination politique.

 

On remarquera d'ailleurs la contradiction entre les deux rhéteurs : si Hélène n’est pas responsable de la guerre, on ne peut pas plus l'en blâmer que l'en louer. L'argument d'Iso-crate est donc à double tranchant.

 

En revanche, les poètes Eschyle (525-456 av. J.-C.) et Euripide (480-406 av. J.-C.) condamnent Hélène sans réserve. Cela n'est d'ailleurs pas étonnant, dans la mesure où les œuvres de ces auteurs consacrent l'émergence des notions de responsabilité individuelle et de justice collective (voir le chapitre sur Oreste).

 

Ainsi Eschyle, dans son Agamemnon (458 av. J.-C.), s'en prend à Hélène et fait de son infidélité la seule cause de la guerre. Quant à Euripide, il peint dans différentes tragédies, dont Les Troyennes (415 av. J.-C.), une Hélène sotte, coquette et vaniteuse. Plaidant son irresponsabilité, elle s'entend répondre qu'elle n'a fait que suivre ses passions et sa futilité. Elle mérite la mort et seul l'amour de Ménélas lui vaut d'être épargnée.

 

Par la suite, la plupart des auteurs romains qui ont traité le sujet, comme Virgile (70-19 av. J.-C.) dans L’Enéide, ou Sénèque (4 av.-65 apr. J.-C.) dans Les Troyennes, ont eux aussi condamné Hélène.

« La belle Hélène • 35 Alors qu'il était sur le mont Ida, Pâris fut choisi comme arbitre par Aphrodite, déesse de l'amour, Héra, déesse du foyer et femme de Zeus, et Athéna, déesse de la sagesse .

Celles-ci lui demandèrent de désigner la plus belle d'entre elles en lui remettant une pomme d'or.

Pâris choisit Aphro­ dite.

Pour le remercier, la déesse lui promit de le protéger et de favo riser ses entr eprises amoureuses.

Rencontrant Hélène, Pâris ne pouvait manquer de s'en éprendre.

Grâce à l'int ervention d'Aphrodite, cet amour est bientôt partagé.

Pâris enlève donc Hélène et l'emmène avec lui à Troie, où sa beauté fait l'admiration de tous.

Ménélas, époux bafoué, fait alors appel aux différents rois grecs en leur rappelant leur serment.

Tous se liguent et, sous la conduite d'Agamemnon, roi de Mycènes et frère de Méné­ las, partent récupérer Hélène et venger l'honneur grec.

La guerre de Troie commence.

Elle durera dix ans, verra périr de part et d'au tre de nom­ breux combattants valeureux et s'achèvera par la chute de Troie et l'extermination quasi complète de sa famille royale.

Hélène , revenue à Sparte auprès de son époux, sera d'abord jugée puis finalement absoute et respectée : elle n'a été que l'i nstrument des dieux et a, d'ailleurs, fourni aux Grecs l'o ccasion d'une belle victoire .

[ Quelques pistes Le thème fondamental du mythe d'Hélène est celui de la responsabi lité: est-elle ou non coupable de la guerre de Troie et de ses conséquences ? Cette question rapproche Hélène des grands héros tragi­ ques de la tradition grecque, en particulier Œdipe et Oreste.

D'une part, elle a été la cause objective de la guerre , incapa­ ble de rester fidèle à son mari en repoussant Pâris.

Mais, d'aut re part, elle a été vaincue par Aphrodi te, toute­ puissante déesse de l'amour.

Une tradition veut même qu'Hélène ait été engendrée par Zeus non pas de Léda mais de Némésis, déesse de la ven-. »

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