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BELLEAU Rémy : sa vie et son oeuvre

Publié le 18/11/2018

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BELLEAU Rémy (15287-1577). Peut-être le plus aimable, mais non le moins savant, des poètes de la Pléiade, Belleau est surtout connu pour la Bergerie qui lui a fait, depuis cent ans, une réputation de mignardise. Son « Mois d’avril », Avril, l'honneur et des bois.
Et des mois.
Avril, la douce espérance Des fruictz qui, sous le coton Du bouton, Nourrissent leur jeune enfance...
 
a peuplé les mémoires écolières presque autant que « Mignonne, allons voir si la rose... ». Mais les succès ont parfois des causes inconscientes (peut-être simplement une belle écriture?), et les malentendus déplacent parfois un auteur, avant de le préparer à l’oubli. Dans le cas de Belleau, un regain d’intérêt pour sa seule poésie « scientifique », dite plus savante, ne serait sans doute qu’un nouveau malentendu.
Le poète de l'amitié
Issu d’une famille de Nogent-le-Rotrou dont on ignore presque tout, il est d’abord protégé par l’abbé de Mureaux, Christofle de Choiseul, qui sera toujours pour lui un mécène et un ami et qui l’introduira certainement auprès de la famille de Lorraine. Helléniste déjà confirmé, il a dû commencer à traduire Anacréon lorsqu'il arrive à Paris et s’intégre — peut-être sur le conseil de Denisot — au collège de Boncourt, où professe Marc-Antoine Muret (1553). Ses élèves savants et passionnés — Jodelle, La Péruse, Jean de La Taille — deviennent les amis de Belleau, et lui-même tient un rôle dans la Cléopâtre captive de Jodelle (1553), première manifestation et premier succès du groupe, au moment où il rejoint celui du collège de Coqueret pour former la « Brigade ». Dorénavant, Belleau sera de toutes les fêtes et labeurs de la Pléiade. Il est salué de tous lorsque paraît sa traduction des Odes d'Anacréon (1556), livre important pour lui (il s’y exerce aux sujets « légers » : descriptions d'objets, chansons à boire) et pour ses amis poètes, qui y trouveront longtemps des modèles, quoique Ronsard l’en plaisante :

« recueils, la Bergerie ( 1565, augmentée en 1572) et les Amours et Nouveaux Eschanges des pierres précieuses ( 1576).

Sa vie a été vouée à l'amitié, et plus d'un poète aurait pu se dire, comme Scévole de Sainte-Marthe, son « frère d'alliance » et se reconnaître « et de mœurs et d'humeur quelque similitude»; durant toute sa vie, il échange let­ tres et poèmes d'amitié avec Baïf, Magny, Jamyn, Pas­ quier.

La mort de Belleau a été l'occasion d'une véritable manifestation littéraire : Ronsard, Baïf, Desportes et Jamyn transportent son corps sur leurs épaules jusqu'au couvent des Augustins, où il est enterré.

Ils lui offrent un Tombeau poétique et surtout, dès 1578, rassemblent et publient tous ses papiers, faisant ainsi connaître sa comédie de la Reconnue (écrite en 1563?) et quelques traductions.

Un rapport privilégié avec Ronsard Ils sont restés très proches depuis leur rencontre dans le cours de Dorat.

Certainement, Ronsard a beaucoup influencé, voire corrigé, Belleau.

Mais Je respect mutuel suscite l'admiration.

Lorsque Ronsard fait paraître ses Amours de 1560, le commentaire que leur adjoint Bel­ leau est plus visible sur la page de titre et dans la mise en pages générale que les poèmes de Ronsard lui-même : commentaire attentif, affectueux et distant à la fois, qui suffit à faire comprendre comment ces deux poètes concevaient la création; il y a bien un sens (souvent très précis et concret) reconnu d'abord, mais ils attachent plus d'importance au plaisir des lectures -fort impres­ sionnantes -qui ont inspiré Je poète et au traitement « naturel » du vers : le motif de la « naïveté du langage » est constant.

A quel point les idées d'imitation ou, au contraire, d'invention sont dénuées pour eux de toute valeur autre que celle de « plaisir» est tout à fait éton­ nant.

Ils savourent les mots, jusqu 'aux plus précis, qu'ils donnent l'impression de découvrir : «hameau, banc de sable, essaim, chenille, martinet, pervenche, neufard (nénuphar) ...

».

Guillaume des Autels précise que seul un poète peut en «interpréter » un autre et en «ouvrir le style », puisqu'il est pris dans le même vol ascendant.

Le cc Peintre de la nature ,, La formule est de Ronsard, mais tous ont loué Belleau d 'ê tre cc. »

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