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Bertrand RUSSEL, allocution prononcée à la Maison de l’U.N.E.S.C.O. en janvier 1958. Commentaire

Publié le 04/11/2016

Extrait du document

Il fut un temps où les savants considéraient avec dédain ceux qui tentaient de rendre leurs travaux accessibles à un large public. Mais dans le monde actuel, une telle attitude n’est plus possible. découvertes de la science moderne ont mis entre les mains des gouvernements une puissance sans précédent dont ils peuvent user pour le bien ou pour le mal. Si les hommes d’État qui détiennent cette puissance n’ont pas au moins une notion élémentaire de sa nature, il n’est guère probable qu’ils sauront l’utiiiser avec sagesse. Et, dans les pays démocratiques, une certaine formation scientifique est nécessaire, non seulement aux hommes d’État, mais aussi au grand public.

 

Faire acquérir cette formation au plus grand nombre n’est pas chose facile. Ceux qui savent effectivement servir de trait d’union entre les techniciens et le public accomplissent une tâche qui est nécessaire non seulement pour le bien-être de l’homme, mais simplement pour sa survie. Je crois que l’on devrait faire beaucoup plus dans ce sens, pour assurer l’éducation de ceux qui ne se destinent pas à devenir des spécialistes scientifiques.

Bertrand RUSSEL, allocution prononcée à la Maison de l’U.N.E.S.C.O. en janvier 1958.

 

L’épreuve comporte deux parties. Dans une première partie, vous présenterez un résumé ou une analyse de ce texte, en indiquant nettement votre choix au début de la copie. Puis, dans une deuxième partie, intitulée « discussion », vous dégagerez du texte un problème auquel vous attachez un intérêt particulier, vous en préciserez les données, et vous exposerez, en les justifiant, vos propres vues sur la question.

Bibliographie

Voir les livres indiqués pour Épreuve 1.

 

J. Baudrillard, La société de consommation, Gallimard/Idées 1974.

 

R. Aron, Dix-huit leçons sur la société industrielle, Gallimard/Idées 1962.

 

J. Fourastié, Idées Majeures, Médiations/Denoël-Gonthier 1966.

« Dans mon pays et, à un moindre degré, dans d'autres pays de l'Occident, on considère en général -par suite d'un regrettable appauvrissement de la tradition de la Renaissance -que la " culture » est essentiellement littéraire, artistique et historique.

Un homme n'est pas considéré comme inculte s'il ignore tout de l'œuvre de Galilée ou Descartes et de leurs successeurs.

Je suis convaincu que tout le programme d'enseignement général devrait comprendre un cours d'histoire de la science du XVIII• siècle à nos jours, et donner un aperçu des connaissances scientifiques modernes, dans la mesure où celles-ci peuvent être exposées sans faire appel à des notions techniques.

Tant que ces connaissances sont réservées aux spécialistes, il n'est guère possible aux nations de diriger leurs affaires avec sagesse.

Il existe deux façons très différentes d'évaluer les réalisations humaines : on peut les évaluer d'après ce que l'on considère comme leur excellence intrinsèque; on peut aussi les évaluer en fonction de leur efficacité en tant que facteurs d'une transfor­ mation de la vie et des institutions humaines.

Je ne prétends pas que l'un de ces procédés d'évaluation soit préférable à l'autre.

Je veux seulement faire remarquer qu'ils donnent des êchelles de valeur très différentes.

Si Homère et Eschyle n'avaient pas existé, si Dante et Shakespeare n'avaient pas écrit un seul vers, si Bach et Beethoven étaient restés silencieux, la vie quotidienne de la plupart de nos contemporains serait à peu près ce qu'elle est.

Mais si Pythagore, Galilée et James Watt n'avaient pas existé, la vie quotidienne non seulement des Américains et des Européens de l'Ouest, mais aussi des paysans indiens, rus et chinois serait profondément différente.

Or ces transformations profondes ne font que commencer.

Elles affecteront certainement l'avenir encore plus qu'elles n'affectent le présent.

Actuellement, la technique scientifique progresse à la façon d'un char d'assaut qui aurait perdu son conducteur : aveuglé­ ment, impitoyablement, sans idée ni objectif.

La principale raison en est que les hommes qui se préoccupent des valeurs humaines, qui cherchent à rendre la vie digne d'être vécue, vivent encore en imagination dans le vieux monde pré-industriel ( ...

) Ce divorce entre la science et la " culture » est un phénomène moderne.

Platon et Aristote avaient un profond respect pour ce que de leur temps on connaissait de la science.

La Renaissance. »

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