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CHASLES (Philarète)

Publié le 20/02/2019

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CHASLES (Philarète), critique littéraire français (Mainvilliers, près de Chartres, 1798-Venise 1873.) Curieux de l'étranger (il voyagea en Allemagne, en Angleterre, en Italie, en Suisse), professeur au Collège de France (1841), il s'attacha à définir la place de la littérature dans la civilisation, particulièrement en Europe, et le caractère particulier qu'elle a dans chaque nation {le Dix-Huitième Siècle en Angleterre, 1846 ; Études sur l'Espagne et sur les influences de la littérature espagnole en France et en Italie, 1847). Il a laissé des Mémoires (1875).

« Powered by TCPDF (www.tcpdf.org)CHASLES Victor Euphémion Philarète ( 1798- 1873).

Écrivain et critique, né à Mainvilliers, près de Chartres.

Philarète Chasles souffrira toute sa vie du choix politique de son père (Michel Chasles, 1753- 1826), conventionnel et régicide.

Arrêté en 1816 comme complice des Patriotes, il verra dans ce déclassement originel la cause de ses multiples échecs à l'Académie; Banville dira cruellement : « Plaignez, mes chers amis, ce charmant Philarète/Qu'au seuil de l'Institut toujours un fil arrête.

» Pourtant, l'Académie le récompense en 1824, pour un Éloge de De Thou, et en 1828 pour un Tableau de la marche et des progrès de la Littérature française au xvi' siècle, Guizot le fait nommer conservateur à la Mazarine en 1837, et, après son doctorat ès le ures soutenu en 184 1, Villemain lui obtient la chaire des littératures du Nord au Collège de France.

Les bri liantes études qu'il fit au prytanée de Saint­ Cyr, puis au lycée impérial, les fonctions de secrétaire qu'il remplit auprès de Jouy en 1823, sa féconde collabo­ ration au Joumal des débats, à la Revue encyclopédique, puis à la Revue de Paris et à la Revue des Deux Mondes et les travaux qui ont fait de Chasles un des fondateurs de la littérature comparée témoignent de son intense activité intellectuelle.

Ses articles et études représentent plus de soixante volumes : Études de littérature comparée (1847-1864), Esquisses (1846-1864), Études sur le xv1• siècle en France (1848), monographies sur Cromwell (1847}, Galilée ( 1862), 1' Arétin ( 1873 ), Érudes sur les hommes et les mœurs du xrx• siècle (1849), auxquelles il convient d'ajouter ses traductions et adaptations d'écrivains anglais, italiens, espagnols, allemands (le Titan de Jean­ Paul Richter) ...

Ami de Balzac, il collabore aux Conres bruns en 1832 par un «Œil sans paupière », bel exemple de conte fantastique.

11 écrit une préface aux Romans et contes philosophiques et dénonce ce qu'il appelle « l'im­ posture» d'Hernani par opposition au véritable roman­ tisme anglais et allemand.

Cet esprit encyclopédique, doté du sens de la formule, est un mythomane de la littérature (il n'hésite pas à signer un article traduit de Carlyle).

Convaincu de la supériorité des races germaniques, il prône 1 'universa­ lisme dans les études littéraires et contribue grandement à la connaissance des domaines étrangers.

En fait, c'est le dégoût d'un siècle décadent où « la littérature est devenue un métier ouvert à quiconque prend une plume>>, le rejet d'une France dominée par le charlatanisme qui motivent ses recherches d'histoire littéraire et de littérature comparée.

Il définit ainsi le travail du chercheur et du critique : « Il s'agit de savoir, d'une part, comment se sont formées les idées que l'écri­ vain supérieur travaille et livre à la circulation ( ...

), puis de quelle nature est la flamme même de ce génie qui reçoit, transforme, jette dans un nouveau moule et frappe d'immortalité les idées reçues et transmises» (cours d'ouverture à l'Athénée, Revue de Paris, 1835).

Cette combinaison de l'« histoire des civilisations » et de l'« analyse psychologique» servira de modèle à la criti­ que universitaire pendant de longues décennies.

Le sérieux des travaux de Philarète Chasles ne se retrouve guère dans ses Mémoires, publiés en 1876- 1877, où la volonté d'autojustification l'emporte sur la simple vérité.

Barbey d' Aurevilly dira de lui, dans les Œuvres er/es Hommes (1895) : «Il y avait autrefois dans le monde et au Journal des débats un homme d'esprit et de talent : c'était Philarète Chasles ...

Il était même, avec Jules Janin, le seul vivant, vraiment vivant, d'un journal qui ne représente plus que la littérature conservée».

444 BJBUOGRAPHIE Jean Rousselot, « Philarète Chasles ou Du complexe d'Oreste à la Révolution ».

Ca hier s du Sud, in «les Petits Romantiques français>>, 1949; Marg ar et Phillips, Philarète Chasles, critique et historien de la /iuérature anglaise.

Genève, Droz, 1933; C laude Pichois.

Philarète Chasles et la vie littéraire au temps du romantisme, Par is , Coni, 1965 (ouvrage fondamental).

G.

GENGEMBRE. »

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