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Commentaire - Electre

Publié le 08/04/2016

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HEGENHAUSER Maëlle 1ES1 Commentaire littéraire Giraudoux est un écrivain et diplomate français né en 1882 et mort en 1944. Soldat durant la première guerre mondiale, celui-ci se met à écrire des romans et ne s'intéressera au théâtre qu'après la rencontre de Louis Jouvet qui mettra en scène ses principales œuvres comme Electre. Electre relève du mythe antique. L'histoire se passe durant la guerre de Troie, le roi Agamemnon y part dix ans durant. Clytemnestre, la reine, trouve le temps long et prend le pouvoir avec son amant Egisthe. Lorsque le roi rentre, il est assassiné par ces deux derniers. Dans le passage que nous allons étudier (Acte II scène 8) Clytemnestre fait une tirade dévoilant un portrait moral et physique péjoratif du roi Agamemnon tout en avouant la haine qu'elle lui porte. Nous pourrons donc nous demander comment, dans cette tirade, Clytemnestre dévoile la haine portée au roi Agamemnon ? Pour répondre à cette problématique nous allons nous concentrer sur la haine évoquée par la reine puis nous verrons de quelle manière elle perçoit le roi. En effet, Clythémnestre a recours à la haine pour parler d'Agamemnon. Dès la première ligne nous pouvons voir la présence répétitive de l'anaphore « oui » l.1 permettant de rythmer les phrases. Cette répétition montre l'insistance de Clytemnestre qui dit ce qu'elle pense réellement et sincèrement, c'est une sorte de libération. Ici, en l'occurrence, elle admet qu'elle ne l'aimait pas et que c'était une personne indigne et répugnante pour elle. La violence de la tirade est renforcée par la ponctuation « ! » l...

« qu'elle pense, il y a donc un décalage entre ce qui est dit et ce qu'il faut comprendre pour mieux ridiculiser le personnage d'Agamemnon.

Cet exemple est encore une fois marqué par l'exclamative «! ».

Giraudoux manie également l'ironie à travers l'épithète polémique « Le roi des rois» l.9, « le fat des fats » l.10, « le crédule des crédules » l.10-11, il y a une dégradation croissante qui dévalorise entièrement le roi.

Il est considéré comme un personnage prétentieux, vaniteux et naïf qui se ridicule lui-même.

Clythemnestre réutilise son titre de « rois des rois » à la ligne 4 pour encore une fois le rabaisser pour mieux se faire comprendre et exprimer cette haine encrée en elle.

On peut aussi noter le parallélisme « le père des pères » l.4.

C'est purement ironique car il a sacrifié sa propre fille, on ne peut donc pas le considérer comme un père.

De plus, on peut imaginer une sorte de mariage forcé dans ce que dévoile Clytemnestre.

En effet, elle conçoit l'union comme un mariage qui n'a pas lieu d'être par le biais du verbe « m'arracher » l.4.

Ce verbe peut faire référence à une violence et une contrainte d'une union qui n'est pas fondée sur l'amour.

Pour elle, c'était comme si nous l'avions forcée à se marier avec le roi.

Ensuite, elle réutilise plusieurs fois l'anaphore « inutile » l.12-13 pour montrer que ce mariage est absurde.

C'était donc une relation superficielle fondée sur le mensonge.

L'anaphore « inutile » l.12-13 est renforcée par la question oratoire que se pose Clythemnestre « Pourquoi ?...

» l.16.

La reine se remet totalement en question et ne comprend pas sa soumission à l'égard d'Agamemnon.

Il y a donc un décalage entre ce qu'elle pense et ce qu'elle fait.

Elle le fait par obéissance au roi mais ne ressent en aucun cas de l'amour pour ce dernier, au contraire, c'est la haine qui se cache derrière le sourire.

Tous ces aspects nous montrent donc bien la haine exprimée dans la tirade de Clytemnestre.

Maintenant, nous allons voir que celle-ci redonne vie en quelque sorte au personne d'Agamemnon en dressant un portrait moral et physique de celui-ci.

En effet, nous avons pu remarquer que tout au long de cette tirade, Clythemnestre rabaisse le roi en le réduisant à deux traits physiques de son corps : le doigt et la barbe.

Tout d'abord elle relève l'importance du doigt « cette main dont il relevait le petit doigt » l.6.

Elle se souvient totalement du moindre geste d'Agamemnon ; c'est comme une obsession qui l'a marquée.

On remarque encore une répétition du « petit doigt » l.9-11-15, l'adjectif « petit » rabaisse puissamment le roi et le réduit à un personnage banal voire médiocre.

Tous ces petits détails montrent à quel point elle lui en voulait.

Sa vision est totalement différente du mythe où Agamemnon était considéré comme un roi légendaire et puissant qu'on surnommait d'ailleurs « roi des rois ».

Après l’obsession du « petit doigt » on peut voir qu'elle s'arrête également à sa « barbe bouclée » l.5.

Une barbe considérée comme une fardeau pour Clytemnestre comme le montre les verbes « je la tirais » l.13, « l'emmêlais » l.13, « je plongeais » l.12.

Elle fait tout pour changer cette barbe avec « ses annelages » l.15.

Elle fait même appelle à l'«orage de Delphes » l.13 pour montrer que même une grande puissance divine n'arrive pas à lui lisser la barbe.

C'est comme si cette barbe ne pouvait pas être changée « elle ressortait en or, avec. »

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